Seul l’holocauste est un crime contre l’humanité

N’est pas un crime contre l’humanité la traite des noirs. L’Europe s’est livrée à un commerce des plus abjects et des plus ignobles que l’histoire de l’humanité ait jamais connu. Nouvellement découverte et nouvellement conquise, l’Amérique avait besoin d’une main d’œuvre forte, abondante, et gratuite. Une main d’œuvre sans ascendants, sans passé, sans attaches. Une main d’œuvre coupée de ses racines, de ses liens familiaux, ethniques, généalogiques et géographiques. Sans lignée. Une main d’œuvre reconnaissable à la couleur de sa peau et par conséquent taillable et corvéable à merci. Le continent africain semble être le réservoir intarissable où l’on pouvait se servir d’une main d’oeuvre qui remplisse tous ces critères. L’Europe s’est mise alors à la chasse à l’homme noir à travers les forêts, les montagnes, les savanes et les villages. Elle s’est mise à vider ses habitants de ses étalons mâles et femelles. Seuls furent épargnés les vieux, les vieilles, les tous petits, les malades et les handicapés. On les embarqua dans des bateaux auxquels on donna le triste nom de négriers. Après les rafles effectuées par l’homme blanc, on n’entendait plus dans les villages que les vagissements des bébés restés sans allaitement, les gémissements des vieux livrés à leur sort en l’absence du fils source enlevé, et les lamentations des femmes aveuvées. Les pleurs retentissaient de village en village, de forêt en forêt et de montagne en montagne. Des siècles durant. Des générations durant. L’Afrique porte jusqu’à aujourd’hui les séquelles de cette déchirure et de cette fracture.
N’est pas un crime contre l’humanité l’esclavage. Ceux qui ne moururent pas dans les cales des négriers, de la peste ou du choléra, furent débarqués sur le continent américain et vendus comme une marchandise à la fois prisée et méprisable à des maître qui avaient droit de vie et de mort sur eux. Ils furent employés dans des plantations de coton, de canne à sucre, ou de tabac. Ils furent employés à ouvrir des routes, à défricher des terres, à abattre des arbres, à niveler et à aplanir dans des conditions les plus extrêmes auxquelles ils n’étaient pas habitués. Beaucoup y périrent, les fers aux pieds. Des siècles durant. Des générations durant. Ceux qui survécurent eurent à subir les terreurs du K.K.K, les vexations et le mépris du racisme, de l’exclusion et de la discrimination.
L’homme blanc serait donc un demi- dieu entre l’homme et dieu, l’homme noir un sous- homme entre le primate et l’homme.
N’est pas un crime contre l’humanité le colonialisme. Enhardie par sa force et sa supériorité sur les autres pays, l’Europe part à la conquête d’autres territoires, d’autres contrées qui vivaient loin du tumulte qui agitait les nations dites policées. Elle exploite les ressources des pays dominés, asservit ses hommes, dépossède les populations de leurs terres. Elle massacre et pille. Un nouveau maître s’installe en usurpateur et en oppresseur. Il apporte avec lui la peur, l’hypocrisie, l’humiliation, la traîtrise, la dénonciation, la calomnie, les maisons closes et tous les vices de l’homme blanc. Les autochtones troquent leurs valeurs ancestrales de générosité, d’abnégation, d’humilité, de courage, d’amour du prochain contre celles importées par l’Européen. En naïfs qu’ils sont, ils prennent tout ce qui brille pour de l’or. Rentré chez-lui, l’homme blanc laisse derrière lui ses larves qui bien vite éclosent et se révèlent encore plus viles et plus cruels que lui.
N’est pas un crime contre l’humanité l’utilisation de l’arme atomique. Deux villes sont rayées de la carte. Comme si l’enfer entrouvre soudain sa gueule et souffle sa fournaise, comme si tous les cratères de l’univers, par un commun accord et sans préavis, dégueulent leurs entrailles infernales sur Hiroshima et Nagasaki. Plus plan vertical ne subsiste des cités maudites Sodome et Gomorrhe. Que sont devenues les femmes dans leurs cuisines ? Les hommes dans leurs chantiers ? Les enfants dans leurs salles de classe ou dans leurs lits ? Rien. Plus rien. Un mélange de chair, de pierre, de feu et d’acier. Des hommes et des femmes à moitié calcinés, des membres humains éparpillés, un grabat indescriptible où les vivants sont plus pitoyables que les morts. Gémissements, spasmes, souffle, immobilité. Le Chaos. Le démon n’aurait pas mieux fait.
L’Amérique prend désormais les commandes de conduire les nations vers leur perte ou de les piétiner.
N’est pas un crime contre l’humanité la guerre de Corée et du Vietnam, l’embargo contre Cuba, la tragédie perpétrée contre les peuples palestinien, irakien, afghan et j’en passe.
N’est pas un crime contre l’humanité les atrocités des deux guerres mondiales dont le théâtre est l’Europe, les acteurs les Européens, héros, faux héros et victimes. Après le carnage, les comptes sont impossibles à établir mais ils sont lourds en souffrances et en destructions.
Seul l’holocauste est un crime contre l’humanité. Ainsi en a-t-il été décidé. Gardez-vous de soutenir le contraire.


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