Le parlementaire 11

Le parlementaire (11)
– Qu’est-ce qu’il y a maman ?
– C’est pas votre père ! C’est pas votre père !
– !….
– Je ne sais pas ce qu’elle a, ma fille ! Ne l’écoute pas !
– Mais je ne comprends rien ma mère !
– C’est pas ton père, j’ai dit… c’est un fantôme ! Regarde-le bien !
– Mais maman je ne vois rien de particulier ! Tu es devenue folle ou quoi ? Papa, dis-moi ce qui s’est passé ?
– Rien de grave, ma fille, ta mère a raison en quelque sorte…
– Comment… ! Elle a raison !!
A cet instant, les autres enfants s’approchèrent de leur mère et s’assirent tous autour d’elle, comme pour la protéger contre un quelconque danger. Le parlhumanoïde, désespéré, les quitta et sortit en descendant les escaliers vers le garage. A peine eut-il enjambé quelques escaliers qu’il se rappela qu’il devait masquer cette trace de bisou laissée par son image et qu’il n’arrivait pas à effacer. Il ne pouvait sortir avec et s’exposer ainsi aux moqueries de ceux qu’il croiserait sur son chemin, devenant ainsi la risée de tout le monde et alimentant les sujets de tous les journaux locaux friands de ce genre de scoop ! Il revint en catimini dans la salle de bain et s’empara d’un rouleau de sparadrap. Mais avant de quitter la salle de bain, il ne s’empêcha pas de jeter un dernier regard dans la glace, espérant infiniment une surprise de la part de son image. Mais la glace, comme son nom l’indique, sans détour ni hypocrisie, était froide et sans cœur, comme lui d’ailleurs, car c’est de lui qu’elle tenait cela. En effet, comment ne pouvait-elle pas être influencée par cet être parlhumanoïde, alors qu’il passait son plus grand temps devant elle, la harcelant par ses exigences de l’être-paraître ? Cet être froid et mate, indifférent aux souffrances de ses semblables qui lui avaient donné cette image en lui permettant d’escalader les strates sociales, en empruntant leur dos voûtés, frêles et fragiles ? Elle ne fit alors, dans une grande indifférence, elle aussi, que lui rappeler sa cécité. Il sortit, plein de rage, laissant derrière lui, et peut être pour toujours, son image. Il entra dans sa voiture et par un geste d’automate, en voulant coller le sparadrap sur la trace du bisou, il se regarda encore dans le rétroviseur. Mais il se rendit compte que ce n’était que peine perdue. Il n’avait plus d’espoir de la retrouver. Heureusement que lorsque sa femme s’était mise en colère, elle lui avait pincé la joue portant cette trace, enclenchant ainsi une petite douleur qui y persistait encore en maîtresse de cet espace adipeux. Il découpa un morceau de sparadrap et se le colla sur cette douleur qui gémit. Il klaxonna et le jardinier qui n’était pas loin de là, vint lui ouvrir la porte du garage. La Mercedès Benz franchit la porte du garage, puis un moment après, celle donnant sur la rue. Il traversa la rue en trombe malgré la circulation de tous les engins à quatre ou à deux roues et malgré la densité des piétons qui l’engorgeaient, récoltant ainsi toutes les insultes empruntées au grand livre scatologique du pays. Une fois sur la route, il conduisait comme un automate une voiture qui roulait à vive allure telle une multitude de chevaux emballés tirant un carrosse. De temps en temps, ses yeux louchaient vers le rétroviseur, il ne voyait que la route qui filait derrière lui et l’arrière des voitures qu’il croisait. Mais quand il cherchait à surprendre son image, son jeu ne tenait pas et sa déception ne fut que réaffirmée…( A suivre )
ire




2 Comments
لو كتبت باللغة العربية لكان احسن حتى تكون الاستفادة اكبر . انك تكتب للخاصة وتحرم الاخرين من الاستفادة .
أعتذر للمتبع الكريم، لكن أعدك بترجمتها في أقرب الآجال.