Le parlementaire – 8 –

Le parlementaire (8)
…Elle ne vit pas l’image de son mari. Seule, la sienne occupait le tain. Et comment !! Puisqu’elle était la maîtresse incontestée des lieux. D’abord elle trouva presque normal qu’elle ne vît que sa propre image occuper le miroir. Elle se laissa aller un petit moment, guidée par son narcissisme elle aussi. Elle se plut à se regarder et à admirer la femme qu’elle était, malgré l’âge son ennemi numéro un. Elle regardait cette belle fossette qu’elle avait au menton et qui vit naître deux poils blanchâtres que, elle seule pouvait distinguer malgré l’épilation acharnée qu’elle leur faisait subir, chaque matin. Et puis elle se regardait bien dans les yeux. Des yeux noirs, mais qui commençaient à perdre leurs cils et qu’elle remplaçait par d’autres aussi faux qu’artificiels. Elle se regardait, s’admirait, s’aimait ; un certain égoïsme teinté de narcissisme tout à fait naturel allant bien avec son caractère égocentrique. Mais elle savait qu’elle ne pouvait rivaliser avec ces jeunes femmes que son parlhumanoïde côtoyait tous les jours. Puis elle se reprit quand même et ne crut pas ses yeux. Elle crut que, c’était parce qu’il n’était peut être pas bien placé face à la glace. Elle le plaça bien entre elle et le miroir et se plaqua contre son large dos (une manière aussi pour vérifier qu’effectivement son dos aurait pu dissimuler une quelconque rivale, comme elle le croyait toute à l’heure) tout en jetant un regard vers la glace par le côté gauche. Mais elle ne vit que ses yeux qui lui reflétaient son étonnement, et les rides telles des rigoles tout autour qui détournaient parfois les larmes lorsque leur canal se trouvait un peu débordé, et qui lui rappelaient son âge, ce vrai rival contre qui elle ne pouvait rien, sauf le leurrer par l’artificiel, ou plutôt se leurrer par le faux et le clinquant. L’image de son homme, n’y était pas…( A suivre)




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