Les oeuvres en classe de français

Avant’ la Boite à Merveilles’ de Séfrioui, inscrite dernièrement au programme de première année du baccalauréat, il y avait en classe de terminale ‘La Civilisation, ma Mère !… de Driss Chraïbi , que la nouvelle réforme entreprise depuis 2004 a jugée bon d’écarter au profit d’un autre roman maghrébin de langue française intitulé’’ Il était une fois un vieux couple heureux ‘’de khatibi .Les autres écrivains, ou leurs ayant droit, qui ne voient pas encore leur nom figurer aux programmes du baccalauréat doivent prendre leur mal en patience et attendre : ils ne sont pas loin de voir le produit de leur imaginaire connaître le bonheur d’être reconnu apte à être enseigné dans les classes de français. Les enseignants, habitués à faire découvrir à leurs élèves une littérature maghrébine du honteux et de l’indécent, de l’obscène et du dégueulasse,du vulgaire et du médiocre, ne seront nullement surpris si à l’avenir les programmes leur proposent ‘’Le Pain Nu’’ De Choukri. Ils doivent se préparer à toutes les éventualités et en attendant se procurer des masques pour ne pas laisser transparaître la gène, fille de Lahchouma, qui leur empourpre les joues et resserre à les étouffer leur coeur au son de la bassesse et de la médiocrité aussi bien sur le plan moral, que social et littéraire. Que nous apportent les romans Maghrébins que les programmes recommandent aux professeurs de faire découvrir aux élèves des lycées ?
‘La Civilisation, ma Mère !… de Driss Chraïbi raconte l’histoire d’une mère de famille au foyer, qui avait plus qu’il n’en fallait à une époque où ses consoeurs vivaient dans le manque et la privation totale. Les événements que relate ce roman remontent à la seconde guerre mondiale. Cette femme avait un fer à repasser électrique, une cuisinière, une radio, un téléphone et elle s’éclairait à l’électricité ; l’un de ses enfants buvait de la bière (Folio, page 63) et quand il arrivait à ses deux enfants de se bagarrer, c’est à coups de bananes qu’ils réglaient leur différend ; le mari, souvent absent de la maison pour affaires, lisait le journal, suivait le cours de la bourse et fumait la pipe. C’est une vie de colon que menait cette famille plus que bourgeoise. Que manquait-il à cette femme ? rien sinon que ses enfants la détournent du droit chemin en corrompant ses mœurs et son train de vie en la guidant vers la voie de la débauche : elle troque son haïk et ses babouches contre des vêtements européens, va au cinéma , lieu masculin par excellence, puis au bal entre femmes où il est question de cigarettes turques dites communément Rguila ou chicha( Folio, page87), et finit son parcours en quittant son pays et par conséquent son identité, par demander sur le ton du commandement le plus sûr, une cigarette à son fils qui s’empresse de lui en donner une avec le plus grand respect et la plus grande docilité (Folio, page180).
Le registre employé dans l’œuvre est plus que vulgaire à certains endroits et je laisse aux lecteurs le soin de juger par eux-mêmes :’’…Alors, elle lui a dit : ôte ton genou…tu te rends comptes ?ôte ton genou, hahaha !…’’ (Folio, page78). Pour comprendre les dessous de ces propos, il convient de les placer dans leur contexte, et de les traduire en arabe dialectal et ne venez pas me dire que vous n’avez pas compris leur caractère obscène, car le bonhomme qui a dit cette phrase, il ne l’a pas dite en français. Voilà justifié ce que plus haut j’ai désigné par ‘dégueulasse’.De plus, ces propos contiennent deux figures de style : une métaphore in absentia qui doit être explicitée et une hyperbole. Comment s’y prendre alors ? Voulez-vous qu’on entre dans les détails ? Non : hchouma.
‘La Boîte à Merveilles’ de Ahmed Séfrioui se réduit à un assemblage de récits de lamentations de femmes, lesquelles femmes occupent la plus grande partie du roman. Des femmes, le plus souvent en pleurs à la suite de l’abandon temporaire du mari du foyer familial, de la perte d’un gagne pain, d’un voisin, d’un bijou ou d’une petite fille de sept ans. Les récits sont agencés les uns à la suite des autres sans lien et sans que l’un ait une incidence quelconque sur l’autre, le tout dans un style proche de l’arabe dialectal littéralement traduit et transposé en langue française. Voilà ,dit-on , un roman écrit dans la langue de Molière !
‘Antigone’ da Jean Anouilh n’échappe pas à la règle par les nombreux propos vulgaires mis dans la bouche des gardes de Créon. Quelques relevés sont nécessaires pour le bien fondé de mes remarques ( La Table Ronde :’Les putains’ p. 56 ;’son cul’ p.57 ;’pisser’ p.58 ; ‘Pour monter’ ((Entendez : les femmes)) p.58 ;’ la grosse ((Entendez : putain)) p.59).
Les œuvres au programme des classes du baccalauréat (première année et deuxième année) ont levé le voile de la pudeur et de la décence qui ont depuis longtemps gouverné les rapports entre élèves et professeurs. Plus de crypté, les élèves et les professeurs voient désormais les choses en clair.
7 Comments
romans de merde!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
cela prouve la la médiocrité de notre systeme educatif
tfoooooooooooooooooooooooooooooo
Soit. Je ne crois pas qu’on puisse considérer que les propos ou même les soi-disant scènes obscènes que les écrivains maghrébins de langue française emploient dans leurs romans portent atteinte aux bonnes moeurs, pour la simple raison que quelques-uns d’entre eux ont opté pour une écriture de constat afin de rapporter les faits de leur temps dans toute leur authenticité et véracité. Il est de même pour une oeuvre cinématographique: si un quelconque film ne comporte pas d’action d’obscénité, il est ipso facto voué à l’échec, autrement il connaît peu de succès. Et, d’ailleurs ces scènes obscènes, si mes connaissances sont bonnes, pullulent dans les nouvelles de Najib Mahfouz comme dans celles de Ihssan AbdelKoddouss. C’est pout cela que cette façon de dire les choses ne blesse pas la pudeur quant aux élèves de lycée, d’autant plus que ces derniers ne sont plus mineurs et que, en dehors de leur statut social, il vivent cela d’un jouir à l’autre; les uns dans le réel, les autres dans le virtuel.
Plus les thèmes sont variés et diversifiés, plus les goûts sont satisfaits et mieux le roman circule. Donc, c’est une condition sine qua non pour que le roman littéraire trouve le chemin vers le lectorat. Sinon, que dire du roman typiquement érotique?
Quand c’est le cas, c’est au professeur de détourner l’attention de ses élèves et de porter son effort non pas sur le fond, mais sur la forme des choses.
Enfin, si on ne laisse pas la littérature libérer les habitudes et les mentalité, les pensées resteront jalonnées de jougs qu’on s’invente inutilement.
Si parmi les lecteurs se trouvent des obsédés sexuels, ou de simples voyeurs pour qui il n’y a pas de littérature sans sexe, cela est un fait et je n’en serai pas étonné. Je le serai cependant s’ils veulent partager leurs vices avec les autres. Il ne faut pas perdre de vue que nous parlons d’œuvres littéraires destinées à être enseignées à des élèves. Ces œuvres doivent remplir certains critères : respecter les sensibilités ; avoir un intérêt thématique et stylistique ; traiter un problème … Je rappelle également à ceux qui m’ont mal compris qu’une œuvre littéraire ne se mesure ni par le nombre d’infractions au code des bienséances, ni par la profondeur de ces infractions autrement on passerait du littérature à l’érotique et de là au pornographique .Ces œuvres existent et ont un large lectorat. Un bon écrivain n’est pas celui qui monte sur une hauteur, baisse sa culotte jusqu’aux genoux, se retourne et crie à la face du monde : ‘’bonnes gens, regardez-moi sans détourner les yeux et sans baisser la tête’’. Celui qui aura bien regardé, diront les pervers, aura vu une œuvre d’art, celui qui aura baissé la tête aura laissé passer une occasion unique. Le premier, dirai-je, est un vicieux, le second un pur. Nous voulons faire découvrir à nos élèves des œuvres littéraires, nous ne voulons pas leur faire voir des culs.
En conclusion, les programmes scolaires doivent rester en dehors de ce que Monsieur Torbi a dit.
Voyons! Voyons! Mais, nul n’oserait considérer que le sexologue et le gynécologue ou encore les profs de sciences naturelles comme étant des voyeurs ou des obsédés sexuels quand même.
Et que dire aussi de S. Freud qui a fait du sexe son cheval de bataille afin de fonder une discipline à part entière » la psychanalyse » et de mener à bien son carrière de psychanalyste jusqu’à la fin de ses souffles.
Vous avez un faible pour tout ce qui est sexe, et vous voulez en mettre partout ;vous ne serez peut-être pas fâché que les murs des salles de classe soient badigeonnés de sexe. Laissons cela et considérons le problème autrement. Soient deux professeurs, l’un de français, l’autre de sciences naturelles, que seul un mur mitoyen sépare. Le premier découvre dans le roman qu’il étudie avec ses élèves, les obscénités que j’ai signalées dans mon article. Le second, au contraire a au programme du jour l’appareil génital de la femme ou de l’homme ou les deux à la fois. On dira du premier qu’il a utilisé un registre vulgaire, cependant on ne dira pas la même chose du second qui aura utilisé un registre approprié et adéquat à la situation, chose plus grave encore, son discours sera accompagné d’images des différents organes de l’appareil génital. Vous n’allez pas me dire que le registre du professeur de français n’est pas un registre vulgaire. Je ne vous dirai pas non plus que le registre du professeur de sciences naturelles ne soit pas un registre neutre.
Le gynécologue, lui, il ne va pas demander à son assistante de regarder à sa place ce qui se passe sous la jupe de sa patiente. Son regard est sollicité et l’éthique de la profession l’exige. On ne dira pas de lui que c’est un personnage vulgaire car il regarde sous les jupes des patientes pendant les consultations ; en revanche, on dira de lui qu’il est vulgaire s’il se frotte aux femmes au souk ou leur pince les fesses.
Ce qu’il faut combattre c’est le côté vulgaire des choses. J’ai beaucoup d’estime pour toutes les personnes que vous avez citées en exemple, mais j’ai du dégoût pour celles que j’ai nommées dans mon article
merci