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Le parlementaire (suite

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نزولا عند رغبة بعض الأصدقاء، سأحاول متابعة هذا المسلسل الانتخاعفوا القصصي الى غاية شهر أكتوبر 2007 . تقوا بي على أنه لم تكن لدي الفكرة مسبقا. بل هذه الرغبة التي عبر عنها البعض منكم كانت حافزا جعلت العبارات تسعفني، عكس ما عبر عنه المرحوم الشاعر المجاطيوأصبحت الكلمات، بل الحروف تتزاحم وكأن بها مس، والصور تتناسل كما لو سكنني مارد. هو الذي يملي ويبدع وما أنا الا بكاتب أنقل بكل أمانة حشرجاته وخلجاته. كما لو أن الكلمات هربت من قبة البرلمان حيث كانت حبيسة لغة الخشب وكأني بها أرادت امتطاء لغة الفولاذ والذهبفارتشفوها ماء زلالا وعصير عنب، يا محبي العجائب هاكم العجب!…

A publier en deux épisodes:

Le parlementaire (suite)

– Retourne dans la salle de bain ! et enlève moi ça ! lui ordonna sa femme.

Il retourna illico dans la salle de bain, tel un caniche abaissant sa queue entre les pattes et se précipita devant le miroir pour cracher sa colère sur son image et lui reprocher de lui avoir tendu ce piège matinal, créant ainsi la zizanie entre lui et sa femme. Mais quand il se trouva en face de la glace fixée au dessus du lavabo, sa surprise fut grande. Il n’en revenait pas. La glace ne lui reflétait aucune image. Elle n’était plus là. C’était comme si elle avait exaucé un certain désir de sa femme jalouse. Il n’avait plus d’image ! Elle avait vraiment disparu, comme par enchantement.

– Ce n’est pas possible ! se lamentait-il.

Il fixa longuement la glace comme si c’était une télé éteinte et qui allait se rallumer pour laisser enfin apparaître son image. En vain. Il s’éclipsa, une fois sur le côté gauche, une fois sur le côté droit, une fois en s’abaissant, au risque de se cogner la tête devenue de plus en plus lourde pour son corps, contre le lavabo bien astiqué. Il ressemblait à quelqu’un qui jouait à cache-cache avec un enfant. A chaque fois qu’il plaçait son visage devant la glace, il lançait un « Hou ! Tiouuu, me voilà ! », pensant ainsi amadouer son image et la faire revenir.

– Lavabo bien astiqué ! ( il m’a entendu le dire, je ne sais s’il était bien astiqué ou crasseux !).

A la dernière tentative il chercha son image dans le lavabo. Mais cette masse de faïence était terne et sans éclat. Elle ne reflétait aucune image. Il essaya plusieurs fois ces simagrées enfantines, sans résultat. Il se rendit enfin compte que sa femme avait raison. Il n’avait plus d’image. Qu’allait-il devenir ? Il se résigna à son sort, sans perdre tout à fait espoir, car il n’arrêtait pas de se répéter que cela n’était pas possible, et que ça ne pouvait pas lui arriver. Il se rappela qu’il était là pour se nettoyer et s’essuyer la trace du bisou, plaquée sur sa joue. Il ouvrit le robinet qui cracha dans le lavabo comme un silicosé qui n’attendait que ce geste de délivrance pour expectorer la silice de ses bronchioles. Le parlementaire sursauta en arrière pour éviter d’être éclaboussé. Il se rapprocha de nouveau, un autre crachat le chassa encore plus en arrière. N’ayant plus confiance en ce robinet effronté et ayant peur de se mouiller, il tendit la main de loin, en se tenant sur le côté droit du lavabo. Le robinet renifla, se gargarisa comme pour se racler la gorge s’apprêtant à crachouiller son liquide. D’un geste brusque et involontaire, le parlementaire sauta sur le robinet et entoura le bec de ses deux mains comme s’il voulait lui tordre le cou ou l’étouffer. Le robinet se tut. Aucun souffle ne retentit. Il retint son eau. Aucune goutte ne coula de son bec bouché par le pouce du « Parlhumanoïde » (nom qui ne va d’ailleurs plus le quitter, vu la mutation survenue. Ainsi ont décidé les diablotins m’ayant habité et qui me condamnent à raconter ses péripéties jusqu’au mois d’octobre 2007 inchaallah… pour cityoujda). L’eau était coupée.

– Merde ! il ne manquait plus que ça…

Il (ou disons plutôt le Parlhumanoïde, pour que vous vous habituiez à ce nouveau nom) cracha dans sa paume droite flasque, se la passa sur les deux joues. Il recracha encore, se frotta avec plus d’insistance les deux joues. Il ne savait pas sur quelle joue, la droite ou la gauche, il avait la trace. Et comment pouvait-il le savoir puisque son image l’avait plaqué ? Pour plus se rassurer, en réponse au doute qui se fit maître de tous ses gestes, il se frotta même le centre ; la bouche et le nez, par la salive et même la morve fut utile. Il ne faisait plus attention, ni à la gauche, ni à la droite, ni au centre. D’ailleurs même en politique, il n’avait pas de préférence, lui. Il se sourit, malgré l’état dans lequel il se trouvait, à cette pensée. Il voulait tout essuyer. La trace ne devait pas persister, vu les frottements obstinés ! Sa femme l’attendait sur le perron !… Le Parlhumanoïde (c’est une belle trouvaille hein !) refit le même geste à plusieurs reprises. A chaque fois il se regardait dans la glace dans l’espoir de surprendre sa bien aimée, son image, en train de lui sourire. Mais de l’image, il ne restait que « N’bag » (comme dirait notre ami Yâcoubi), c’est-à-dire rien. Il n’y avait rien sur le tain. Le Parlhumanoïde (qui dit mieux ?) changea de tactique et fit semblant de ne plus s’intéresser à son image, allant même jusqu’à laisser paraître un certain dédain. Mais sans se rendre compte, il se mit à siffloter son air préféré, celui auquel son image était habituée. Arriverait-il à la dompter ou à l’hypnotiser comme ferait ce fakir soufflant « un sanassane » (C’est l’air hindou qui nous enchantait quand on allait voir Mangala, Notre mère la terre… Ah ! où es-tu Asha Parekh ?) dans son haut bois, faisant se tortiller le cobra (Mais le vrai cobra l’attendait devant la porte). Néanmoins, de temps en temps, son œil gauche lançait un regard de biais vers le tain, toujours à la recherche d’une belle surprise, dans l’espoir de revoir enfin sa belle image (belle, selon lui bien sûr, c’est pas moi qui le pense !). Il ne pouvait plus ne plus y penser. C’était plus fort que lui, comme tout être humain d’ailleurs, comme tout homo sapiens sapiens. Mais il était passé au stade parlhumanoïdal. Il devait se rendre compte et se résignait à son sort. La mue se réalisait à son insu. Il avait entendu parler dans sa jeunesse de l’homo-parle-menteuricus-montecus. Mais il n’y croyait pas, lui. (Eh oui ! il ne faut jamais se dire que ça n’arrive qu’aux autres !). L’envie de revoir son image lui rongeait le cœur ; mais rien ne vint le rassurer. Il ne pouvait plus savoir si la trace avait disparu. Il était condamné à errer avec cette nouvelle cécité. Une cécité énigmatique et singulière. Il pouvait voir les autres, mais il était privé de voir son image, autrement dit de se voir. Une situation digne d’une dramaturgie grecque…

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3 Comments

  1. TORBI
    29/06/2007 at 00:46

    Ce Parlhumanoïde comme vous l’appelez, et dont vous continuez à dépeindre le côté absurde et borné de son moral, ainsi que les facultés intellectuelles qui ne dépassent guère le seuil de la salle de bains, n’éprouve de la hardiesse et la force de parler que lorsqu’il se regarde dans la glace pour entrer dans un monologue intérieur que seule sa femme est capable d’interrompre, alors que, chaque fois qu’il se trouve sous la coupole de la chambre des représentants, il plonge dans un sommeil profond sous pretexte d’être épuisé à force de défendre les causes et intérêts de ceux qui ont voter pour lui.

  2. GSIR YOUSSEF
    29/06/2007 at 00:46

    Ce que vous écrivez « Si Mohammed » est très intéressant puisque vous présentez et vous allez sans doute présenter une anatomie de la crise culturelle au Maroc .Le parlementaire n’est qu’un tout petit élément de l’équation……transformation vers le pire de notre société présenté comme une fatalité …..Les citoyens et les représentants se voient disputer le pouvoir de décider de leur destin .Un tel abaissement, une telle impuissance nourrissent la progression des partis antidémocratiques, nourrissent également notre désespoir et notre crainte qu’un sursaut civique et militant se voit très lointain …………

  3. elbouchikhi
    29/06/2007 at 00:46

    Entre nous je n’ai rien compris.C’est quoi votre but dans tout cela?

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