Les bons et les mauvais lecteurs d’Oujdacity

Il est aisé de distinguer le bon lecteur du mauvais. Le bon réagit au contenu de l’article sur lequel il porte des jugements appréciatifs ou dépréciatifs, qu’il critique de manière douce ou violente, qu’il commente ou désavoue. Il ouvre donc les voies à une communication mûre et constructive, à un échange d’idées qui nourrit le débat, l’alimente et le construit ; est-il d’accord avec le contenu de l’article ? Il l’enrichit encore plus par des ajouts, des mises à niveau, des redressements : il contribue ainsi à aller de l’avant du débat en l’élargissant et en l’approfondissant encore plus. Est-il contre ? Il participe à alimenter la polémique de points de vues que l’auteur de l’article premier n’aurait pas sentis, à rallier à lui des partisans qu’il fait venir en renfort, et qui, comme lui, nourrissent le débat d’idées qui contredisent celles de l’auteur de l’article, à dresser contre celui-ci des lecteurs devenus des adversaires, car il leur aura donné l’envie de s’exprimer, eux qui, jusque là gardaient le silence. Le second s’attaque directement à l’auteur de l’article, qu’il dénigre, martyrise, prend au collet, étrangle, assassine. Il ameute à lui des intervenants qui lui servent de rabatteurs qu’il dirige sur les mollets de l’auteur de l’article à qui il fera arracher des lambeaux tout palpitants. Souvent ceux qui critiquent l’article sont des personnes cultivées, qui connaissent bien la langue dans laquelle ils s’expriment, ses subtilités, la finesse du mot, la force du verbe, la justesse de la tournure. A la lecture de l’article, ils reconnaissent ses lieux de force et de faiblesse, Aussi se mettent-ils à redresser les torts, à colmater les insuffisances, à remplir les brèches, si l’article souffre de faiblesses. S’il se suffit, ils louent la démarche suivie, réfléchissent et font réfléchir sur la portée du contenu de l’article et sur son impact sur les lecteurs, s’arrêtent devant un fait de langue qu’ils apprécient et font apprécie, relisent l’article en amont pour en revenir à la source, le redescendent dans le sens de sa production, tirent des conclusions, le quittent de leurs yeux non de leur pensée.
Les autres, les ‘’ânecultes’’, ont des connaissances réduites de l’outil d’expression de la langue qu’ils lisent et de celle dans laquelle ils écrivent, aussi ignorent-ils les subtilités de la langue, la profondeur des mots, les différentes acceptions qu’ils cachent, les dessous des tournures, la valeur des jugements, la pertinence de l’analyse…Ils liront mal l’article, le comprendront mal et réagiront mal dans une langue qu’ils utilisent mal. Ainsi en est-il du dénommé Zayakh qui m’a tout l’air d’une zaykha qui fait les yeux doux aux ‘’zoufris’’ postés aux coins des rues, du prof d’Ibn Baja qui excelle dans l’art de faire si bas la courbette, d’Elouchi au discours ponctué de furoncles. Ces gens-là, ce sont de sombres hypocrites dont il convient de se méfier : leur langue est de miel, leur cœur est de ténèbres. Ni moi à qui ils s’en prennent comme des larrons à l’honnête homme par une nuit sans lune, ni monsieur le délégué qu’ils flattent de manière si vile et si basse qui témoigne de la petitesse de leur âme, ne feront crédit à leur discours. Je suis sincère dans ce que je dis, peut-être un peu violent dans la manière de l’exprimer, mais je ne suis pas méprisable comme ces petites gens qui rampent pour lécher la boue des semelles de leurs maîtres tout en agitant leur queue.
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