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Les É.-U. préparent une résolution contre le mariage forcé et le mariage d’enfants

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Les É.-U. préparent une résolution contre le mariage forcé et le mariage d’enfants
(La prochaine session de la Commission des Nations unies sur le statut de la femme)

Par Lea Terhune
Rédactrice de l’USINFO

Washington – La suppression de la discrimination et de la violence dont les filles font l’objet sera l’un des thèmes de la prochaine session de la Commission des Nations unies sur le statut de la femme. La délégation des États-Unis prépare actuellement deux projets de résolution visant à mettre fin à la violence exercée contre les filles.

La représentante des États-Unis à cette commission, Mme Patricia Brister, a indiqué que la délégation des États-Unis avait préparé un projet de résolution contre le mariage forcé et contre le mariage d’enfants et qu’elle recherchait le soutien d’autres délégations. « Il n’y a jamais eu de résolution portant ce titre, bien qu’on trouve des mentions à ce sujet dans des documents de l’ONU. Nous nous entretenons aussi avec des représentants d’autres pays en vue de parvenir à un consensus contre l’infanticide des filles et contre l’avortement décidé en fonction du sexe du fœtus », a-t-elle dit à l’USINFO.

Le fait d’obliger des filles jeunes à se marier contribue, selon elle, à la dégradation de la situation économique d’une collectivité. « Lorsqu’on marie les filles à l’âge de douze ans, elles n’ont certainement pas la possibilité d’être instruites ou de progresser sur la voie menant à une situation économique plus avantageuse. »

Outre les effets économiques, les conséquences médicales du mariage de filles jeunes peuvent être graves. Les taux de mortalité liée à la maternité et de mortalité infantile sont plus élevés chez les filles jeunes qui ont des enfants. Le risque élevé de fistule obstétrique figurera dans le projet de résolution soumis par les États-Unis.

Cette forme de fistule touche les jeunes adolescentes qui donnent naissance sans avoir accès à des soins obstétriques et chez qui on observe un arrêt de la progression du travail. Si la mère ne reçoit pas des soins médicaux à temps, la tête de son enfant appuie sur son os iliaque pendant plusieurs jours, celui-ci meurt en venant au monde, et la mère devient incontinente à cause de la fistule (trou) qui s’est ouverte dans sa paroi abdominale. En général, cette affection condamne la mère à une vie de paria.

Le Fonds des Nations unies pour la population a lancé en 2003 une campagne en vue de lutter contre la fistule obstétrique. Selon cet organisme, la pauvreté, la sous-alimentation, l’insuffisance des prestations médicales, la grossesse chez des filles trop jeunes et la discrimination sexuelle sont les causes fondamentales de la fistule obstétrique. La clitoridectomie et le viol sont aussi des causes de cette affection.

La santé et le bien-être des filles revêtent une extrême importance, a déclaré Mme Brister. « Des filles âgées de douze ou quatorze ans sont mariées. Elles sont souvent enlevées pour être mariées. Elles sont battues et violées par leur époux. Elles ne jouissent d’aucune liberté. »

Donner des moyens d’action aux filles et aux femmes

L’indépendance financière contribue à empêcher que les femmes ne soient victimes de telles pratiques. « Nous jouons un rôle très actif pour ce qui est de donner des moyens économiques aux femmes et aux filles, également », a dit Mme Brister en citant les programmes de microcrédit financés par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Quelque 70 % des prêts accordés dans le cadre du microcrédit vont à des femmes. « Je pense, a-t-elle indiqué, que cette statistique est très révélatrice du fait que les femmes veulent réaliser leurs objectifs et se sortir de la situation dans laquelle elles se trouvent. »

Coordonnatrice du bureau des questions internationales relatives à la femme, Mme Andrea Bottner est du même avis. Elle a déclaré à l’USINFO que les programmes financés par son bureau visaient à apporter un soutien aux femmes dans les domaines où elles en avaient le plus besoin (enseignement, soins médicaux et protection contre la violence) de sorte qu’elles puissent contribuer à la société de leur pays.

« Une femme, a-t-elle dit, a besoin de se sentir en sécurité chez elle (…) Elle est ainsi plus à même d’avoir les moyens de réussir en dehors de chez elle. Il s’agit selon moi d’un effet d’entraînement. Les autres femmes voient lorsqu’une femme joue un rôle dans la société ; elle devient un modèle de courage, de perspicacité et d’esprit d’entreprise. C’est là l’une des choses les plus importantes que l’on puisse donner aux jeunes femmes et aux autres femmes qui désespèrent de voir une femme qui soit maître de son destin. »

Les projets de résolution soumis à la Commission des Nations sur le statut de la femme avec le soutien d’un grand de nombre de pays attirent l’attention sur des problèmes très importants et incitent les États et les organisations à encourager des changements. Les résolutions antérieures soumises par les États-Unis et qui portent sur le progrès économique de la femme et sur la traite des personnes donnent des résultats.

Mme Brister a fait remarquer que les travaux relatifs à ces questions se poursuivaient et qu’il était important de mettre celles-ci en évidence lors de réunions internationales. « Ce que nous espérons, a-t-elle dit, c’est d’attirer suffisamment l’attention sur une situation donnée (…) pour encourager d’autres États (…) à jouer un rôle à cet égard. »

Les États-Unis animeront aussi un groupe sur la Birmanie et sur le Darfour (Soudan) lors de la prochaine session de la Commission sur le statut de la femme, qui se tiendra du 26 février au 9 mars.

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