· 400 femmes agricoles sollicitées dans la région

· Des candidates par centaines

DES centaines de femmes ont pris d’assaut le hall du siège de la Commune urbaine d’Oujda le mercredi 10 janvier 2007.
L’endroit s’est avéré trop exigu pour contenir ce flux considérable. Cela a duré jusqu’ à la fin de l’après-midi avec la même intensité.
Ces femmes, parmi lesquelles figurent même des universitaires, sont venues avec l’espoir de décrocher un emploi d’ouvrière agricole saisonnière en Espagne. De différentes tranches d’âge, de différents niveaux d’instruction, de l’analphabète jusqu’à l’universitaire, de différentes couches sociales aussi, elles se sont bousculées des heures durant pour essayer de se faire inscrire.
Au fait, l’opération d’inscription des candidates à travailler dans le domaine agricole en Espagne a été confiée aux autorités locales, principalement la municipalité d’Oujda. Elle est menée dans un cadre de coopération entre l’Anapec et des sociétés espagnoles.
Les conditions requises pour un éventuel recrutement exigent que la candidate soit en bonne santé, être âgée entre 20 et 45 ans et ayant au moins 2 à 3 ans d’expérience dans le domaine agricole. Le contrat de travail est de seulement 3 mois avec un salaire journalier de 32 euros. Au niveau de la préfecture d’Oujda-Angad, une cinquantaine de femmes seront sélectionnées, selon des sources officielles proches du dossier. A l’échelle de la région de l’Oriental, il est prévu le recrutement de 400 ouvrières, précisent les mêmes sources.
Outre la quête d’un emploi, cette affluence massive, durant toute une journée, dans des conditions déplorables, est assez significative. Elle révèle la gravité du problème du chômage et aussi de la pauvreté dans cette région.
Tout comme elle est révélatrice de la vulnérabilité et de la faiblesse des indices de développement humain et social dans la préfecture d’Oujda et dans tout l’Oriental.
La scène observée mercredi 10 janvier 2007 dans le hall de la commune urbaine d’Oujda, donne l’impression que toutes ces femmes aspirent à l’émigration pour une amélioration de leur cadre de vie sans toutefois mesurer les risques à courir par la suite.
Mohammed ZERHOUDI
L’ECONOMISTE