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Oriental: Le tourisme à la traîne

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· Les potentialités de la région mal exploitées

· 2006, l’année du déclic?

La région de l’Oriental regorge d’un potentiel touristique indéniable. Seulement, ce dernier n’est pas mis en valeur. Tous les indicateurs du secteur sont dans le rouge. Entre 1995 à 2005, les statistiques ne sont pas au beau fixe. La progression est faible, voire dérisoire par rapport aux autres régions du Royaume. Pour cette période, les arrivées et nuitées sont passées respectivement de 65.884 à 79.799 et de 98. 605 à120.952. Soit, en une décennie, une augmentation de 13.715 pour les arrivées et 22.347 pour les nuitées.
Cette faiblesse des chiffres s’explique par l’absence d’un noyau dur de développement touristique régional. L’offre en matière de produit et de capacité d’hébergement n’a guère évolué. En effet, le nombre de lits dans toute la région ne s’est accru que de 466 unités, passant de 2.346 en 1995 à 2.812 lits en 2005. Soit une moyenne de moins de 50 lits par an. Il en va de même pour le nombre des chambres dans les 6 provinces de la région. En 1995, on comptait 1.362 chambres, et seulement 1.578 dix ans plus tard. Et seules 41 établissements classés entre 1* et 4* assurent l’hébergement. La province d’Oujda, avec 20 hôtels classés, se taille la part du lion, suivie de Nador avec 14 unités et Berkane avec seulement 5 hôtels classés entre 1* et 3* alors que Figuig et Jerada ne disposent chacune que d’une unité d’hébergement, 3* et 1*, avec respectivement 20 chambres englobant 40 lits et 6 chambres dotées de 30 lits. Taourirt, pourtant axe stratégique de la région, ne dispose d’aucun hôtel classé. Les autres indicateurs touristiques reflètent la même faiblesse. La région de l’Oriental compte seulement 7 restaurants classés dont 3 à Oujda avec 320 couverts, autant à Nador avec 450 couverts et un seul restaurant à Berkane doté de 112 couverts.
Quant au nombre des agences de voyages et de tourisme dans tout l’Oriental, celles-ci sont au nombre de 65 dont 34 agences à Nador et 15 à Oujda. Quant à Figuig, elle ne dispose d’aucune agence de voyages en dépit de ses grandes potentialités touristiques.
Aujourd’hui, les autorités et opérateurs locaux ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Une dynamique en matière de développement touristique s’est instaurée avec le lancement de la mégastation balnéaire de Saïdia (cf:www.leconomiste.com). De fait, pour la première fois, le taux d’occupation qui n’a jamais dépassé les 18%, a franchi le seuil des 30% au titre du premier semestre 2006. Août a connu une remarquable progression de 31% par rapport au même mois de l’année passée.
Un nouveau rythme semble avoir gagné le secteur. Pour preuve la hausse des investissements dans le secteur touristique. Une hausse boostée par la station Saïdia. En effet, la région de l’Oriental, notamment la province de Nador, est convoitée par nombreux opérateurs aménageurs français et espagnols. Au cours de ce premier semestre, 17 projets ont été examinés dans la région et 6 d’entre eux – 4 unités d’hébergement et 2 restaurants – ont bénéficié d’un accord de principe. Ces projets s’ajoutent aux 6 unités d’hébergement de Fadesa. Il s’agit d’hôtels, de villages de vacances et de résidences touristiques.
Par ailleurs, le projet du train de désert initié par le ministère du Tourisme dans le cadre du programme de la promotion des produits de niches sera bientôt opérationnel. Ce train de désert, initiative d’un opérateur suisse, dédié à une clientèle ciblée, ralliera les villes d’Oujda et de Bouarfa. Et contribuera ainsi au développement du tourisme dans la zone sud de la région, connue pour ses magnifiques ksours et oasis.

Potentiel

La région de l’Oriental qui s’étend sur une superficie de 82.820 Km2, soit 11,60% du territoire national, dispose désormais d’une infrastructure de base importante. Ce qui peut draîner sans problème les investissements. Par ailleurs, du littoral au Nord jusqu’au désert au Sud, s’étalent 5 écosystèmes différents d’où une offfre de produits touristiques diversifiée. L’Oriental est riche d’un patrimoine culturel diversifié, de monuments historiques, de sites archéologiques, de ksours et folklores. L’eau n’est pas un problème puisque la région est dotée d’un important patrimoine hydraulique composé de 3 grands barrages, d’une trentaine de petits barrages, de lacs collinaires et de nappes souterraines.

Investissements

En plus de la station Saïdia qui a nécessité un investissement de 8,9 milliards de DH, le tourisme oriental a drainé plusieurs projets importants au développement du tourisme. Entre 2000 et 2005, 9 unités d’hébergement (365 millions de DH), 3 restaurants (4 millions de DH) et 21 agences de voyages et de tourisme ont été réalisés. D’autres programmes sont en cours de réalisation. Il s’agit de 5 hôtels représentant un investissement total de 320 millions de DH. L’investissement dans le potentiel humain suit cette tendance et le dispositif de formation cible 566 personnes pour l’année 2006 dans les filières liées à l’hôtellerie, la restauration et l’animation. Des formations notamment assurées par l’université Mohammed 1er, l’ITHT (Institut technologique, hôtelier et touristique) de Saïdia, l’OFPPT (Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail).

Stratégie

La station balnéaire de Saïdia est certainement la locomotive pour le secteur touristique dans l’Oriental. C’est d’ailleurs autour de ce projet que s’articule la stratégie des autorités et opérateurs locaux. La région est en train de définir son PDRT. Avec au programme, la promotion du potentiel régional, l’accompagnement des investisseurs par des mesures d’accompagnement adaptées. La formation des ressources humaines est aussi au programme.
Mohammed ZERHOUDI
L’ECONOMISTE

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Aucun commentaire

  1. Rachid Hamzaoui/Gafait
    01/10/2006 at 17:18

    Une chose que je veux ajouter,cest qui’il faudrait promouvoir le tourisme écologique et culturel,vu que la région détient des potentialités indeniables,et un tel circuit écotouristique,qui passe par Tafoughalt,Gafait(province de Jerada) et arrivant a Figuig aura des retombées socioéconomiques bénéfiques sur les populations locales.

  2. M. F., Algérie
    02/10/2006 at 22:06

    Pour nous les habitants de l’ouest de l’Algérie, les atouts de Oujda, Nador et de tout l’oriental marocain sont incontestablement nombreux . Nous espérons vraiment l’ouverture de la frontière Algéro-marocaine. Je pense au moins deux millions de touristes et visiteurs algériens viendront par an dans votre très beau et généreux pays. L’Algérie a le pétrole, le Maroc le tourisme et l’agriculture, nous sommes complémentaires.

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