SAIDIA…Absence d’infrastructures et d’un plan d’aménagement

Saïdia: Hormis Fadesa…
· Absence d’infrastructures et d’un plan d’aménagement
· Elle accueille pourtant 300.000 estivants chaque été
Située à l’extrême nord-est du pays sur l’oued Kiss qui fait, sur un tronçon d’une vingtaine de km, fonction de frontière naturelle entre le Maroc et l’Algérie, Saïdia connaîtra son aménagement en tant que station balnéaire au temps du protectorat. De village fantôme complètement désert neuf mois sur douze, la ville s’est développée un tant soit peu aujourd’hui. Ses habitants sont principalement issus des douars avoisinants. Ils sont aujourd’hui au nombre de 3.000. La ville ne compte cependant qu’un seul centre de santé où officie un médecin. Une école hôtelière, un collège et une école primaire constituent l’essentiel de l’infrastructure de l’enseignement.
Cependant, Saïdia, distante de 60 km de la ville d’Oujda et d’à peine 25 km de celle de Berkane, est devenue méconnaissable. En effet, estivants, résidents permanents ou occasionnels, responsables de la gestion de la chose publique dénoncent, à l’unanimité, la dégradation continue que connaît la municipalité de Saïdia pourtant en pleine expansion urbanistique. Toutefois, c’est une expansion qui est en rupture avec la mégastation balnéaire aménagée par l’opérateur espagnol Fadesa. En fait, la réalité de la ville de Saïdia est tout le contraire de cette belle image de «perle bleue» de la côte méditerranéenne véhiculée à l’interne et à l’étranger. La dégradation, décriée par de nombreux interlocuteurs de L’Economiste, est manifeste tant sur le plan infrastructurel qu’en matière d’exploitation des domaines public et maritime ou l’organisation des activités d’animation.
On déplore ainsi l’absence d’espaces verts intégrés au plan d’aménagement, la surexploitation anarchique du front de mer et de la plage envahie par des clubs construits en béton. Ces derniers sont la source d’un tapage diurne et nocturne qui n’a rien à voir avec les enrichissantes et plaisantes animations culturelles et festives..
Certains habitués de la ville proposent d’arrêter les constructions en béton sur le front de mer et la plage, de créer des espaces verts, de concevoir un plan d’aménagement urbanistique moderne et de lutter contre toutes les formes de pollutions y compris les pollutions sonores. Ils appellent aussi à la restauration de la muraille de la Kasbah, précieux patrimoine historique dont la construction remonte au XIXe siècle. Khalid Azzouzi, vice-président du conseil municipal de Saïdia, ne cache pas que la ville souffre de moult dysfonctionnements. Sur le plan des infrastructures de base notamment. Le responsable communal évoque ainsi l’absence d’un réseau d’assainissement, la faiblesse et le gros déficit en éclairage public et surtout la flagrante défectuosité du réseau routier. Il déplore également le manque d’hygiène, l’insalubrité et le ramassage des ordures ménagères défaillant malgré le soutien de Holmarcom et le recours à des ouvriers saisonniers. Au chapitre de l’habitat et de l’urbanisme, K. Azzouzi reconnaît aussi que l’expansion anarchique et le réaménagement non réglementaire sur le front de mer posent problème. La circulation routière est aussi pointée du doigt. Fuyant les ruelles aux chaussées défectueuses, les 25.000 véhicules, circulant à Saïdia en période estivale, exercent une forte pression sur les deux principaux boulevards, Hassan II et Mohammed V, les seuls encore en bon état.. Un fonctionnaire à Saïdia n’hésite, d’ailleurs, pas à affirmer à L’Economiste que les domaines public et maritime sont exploités non seulement de manière anarchique mais aussi frauduleusement. Il cite, à titre d’exemple, les nombreux commerces qui ne respectent pas les limites des espaces autorisés. C’est aussi, poursuit-il, le cas du problème de stationnement. En l’absence d’espaces dédiés aux parkings et hormis les quelques aires de stationnement réglementaires, plusieurs ruelles sont squattées par certains malgré l’arrestation de 21 personnes et leur traduction devant la justice.
Quant aux terrains vagues, ils commencent à poser de sérieux problèmes. Quand ils ne servent pas de dépotoirs, ils sont transformés en véritables marécages envahis de crapauds, de moustiques, de reptiles…
L’amer état des lieux que l’on dresse de Saïdia doit inciter les responsables, autorités locales et élus, à se pencher sérieusement sur l’avenir de cette cité balnéaire. L’on doit donc penser son développement de manière à ce qu’il profite de la réalisation de la mégastation balnéaire par Fadesa. Sinon, il y aura deux stations estivales: l’une pour les riches et l’autre pour tout le reste des populations.
Criminalité, mendicité et prostitution
De jeunes délinquants, venus d’un peu partout, écument la région notamment la plage. Ils sont sous couvert de marchands ambulants aux aguets de toute opportunité pour commettre leurs méfaits.
Par ailleurs, à chaque saison estivale, on constate une recrudescence de la mendicité. La station balnéaire est envahie par des dizaines de mendiants débarqués l’on ne sait d’où. Les autorités restent malheureusement les bras croisés devant ce phénomène.
Autre point noir: la prostitution prend des ampleurs alarmantes. Tout autant que les mendiants, de nombreuses filles de joie sillonnent les boulevards de Saïdia de jour comme de nuit.
Mohammed ZERHOUDI
d’aprés L’ECONOMISTE
2 Comments
تبدع شعوبنا كلما تخففت من وطاة الدولة
Bonjour votre rapport est allarment ,moi même j’ai une maison à saidia et dans ma même rue est louée au prostituées.c’est ces cafés et ces hommes qui se font de l’argent sur ces femmes alors que faire!!!!!