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La délégation de Berkane et les professeurs sans ouvrage

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La directive du délégué qui prend appui sur la note 60 comme référence  et qui consiste à faire attribuer (par les chefs des établissements s’entend) aux professeurs des tableaux de service à plein horaire est de nature à générer un excédent en professeurs sans ouvrage. Cette initiative, si elle est conduite de manière intelligente, rationnelle et démocratique, sans le recours ni au népotisme ni au clientélisme au profit des uns sur le dos des autres, pourrait combler les manques en professeurs occasionnés par les mutations, les départs à la retraite, les départs volontaires, ou tout simplement par les départs pour d’autres postes (surveillance, œuvres sociales, œuvres syndicales…). Les établissements en manque de professeurs satisferaient  ainsi à leur insuffisance en professeurs grâce au redéploiement du personnel, et ceux qui bénéficient d’un surnombre s’allègeraient grâce à la même opération. Qu’y a-t-il de mieux que la bonne gestion du capital humain pour un meilleur équilibre au sein des établissements ? Sauf que cette opération souffre du vice  d’être menée en fin et non en début d’année, ce qui prouve la cécité dans laquelle se prennent des décisions par les responsables qui ont en main la destinée de nos enfants et celle du système éducatif et scolaire du pays. Ce qui témoigne sans aucun doute de leur incapacité à faire usage des statistiques du personnel enseignant : nombre de partants, nombre d’arrivants, nombre d’enseignants par  discipline, suffisance ou insuffisance en telle matière, excédent en telle autre….

Les chefs des établissements se sont donc soumis, comme toujours et sans trop se demander pourquoi ni à quoi ça sert, à l’appel de la délégation en établissant des tableaux de service composés conformes à ses directives, c’est-à-dire des tableaux aptes à recevoir des arrivants ou à libérer des partants sans nuire à la structure de l’ensemble. Beaucoup de professeurs se trouvent ainsi mis en surnombre, transformés en désoeuvrés, dont certains avec leur assentiment, dont beaucoup sans le vouloir : les premiers doivent sûrement bénéficier de la couverture de quelque syndicat, ou du parapluie de untel, les seconds sont les boucs émissaires sur qui doit tomber le couperet du redéploiement.

L’opération elle-même laisse entrevoir que les choses vont mal là où les décisions se prennent et que nos responsables ne valent guère mieux dans leur façon de faire qu’un chien pris dans un jeu de quilles. Car elle témoigne de la mauvaise gestion des ressources humaines, de la nullité dans la pratique de la gouvernance, si toutefois la gouvernance est l’exercice du pouvoir. L’opération consiste d’abord dans la mise au repos des professeurs que certains souhaitent de grand cœur, que d’autres redoutent car elle les menace dans leur stabilité qu’ils ont assise au prix de maints sacrifices consentis à déambuler de patelin en patelin jusqu’à la station qu’ils croyaient finale, ensuite dans la surcharge des autres professeurs en heures de travail  au bénéfice des premiers.

Maintenant que certains  professeurs ont été mis au chômage technique, maintenant que d’autres travaillent à plein horaire, que compte faire la délégation de ce surnombre en professeurs ? Comment compte-t-elle  les diriger sur d’autres établissements sans s’attirer la grogne ou la désobéissance des protégés  des syndicats ? cette opération n’est-elle pas après tout qu’un subterfuge qui consiste à jeter la poudre aux yeux pour masquer au regard les professeurs qui sont depuis longtemps mis au repos et qui font un soi disant travail administratif? La délégation n’ignore sans doute pas qu’elle n’avait pas besoin d’une telle opération pour avoir disponibles des professeurs à redéployer afin de subvenir aux besoins des établissements en manque de professeurs puisque beaucoup d’entre eux étaient déjà sans tableau de service et depuis déjà bien longtemps et ‘’3la 3inik aben3addi’’(1) comme il est dit dans la langue populaire et écrit dans celle du tchat .

Je suis presque convaincu que toute cette opération sera vouée à l’échec ou laissée à l’abandon, que les professeurs dits en surnombre ne seront pas transférés vers d’autres établissements,  qu’ils ne réintégreront pas leur poste de travail initial et qu’ils s’ajouteront au nombre de leurs collègues ,ô combien nombreux ! qui sillonnent la cour de l’établissement, se montrent la première séance pour s’éclipser pendant le reste de la journée, avant de repartir pour de bon jusqu’à la fin de l’année scolaire.

La délégation de Berkane, pour ne pas la citer, n’a pas besoin de bûchettes ni des doigts de la main de ses décisionnaires pour recenser son personnel pour le rendre utile au système éducatif et scolaire : l’opération  est si simple et si évidente qu’elle n’a besoin que d’un peu de sagesse et de clairvoyance empâtées de démocratie et d’équité dans la prise des décisions.

 

1-3la 3inink aben3addi : au vu au su de tous ( et sans crainte)

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8 Comments

  1. taoufiq
    07/10/2008 at 21:02

    Visiblement, la bêtise humaine n’a pas de limite.Cette note est appliquée différemment d’une délégation à une autre.Normalement,la logique a force de loi dans ce genre de situation et qui dit logique dit personne ne doit s’exonérer de la prise en charge des classes dans l’établissement où elle exerce même avec une batterie horaire réduite tant qu’on n’a pas besoin de lui ailleurs. En plus,entasser les apprenants comme des sardines dans des classes pour gagner en nombre des professeurs est le comble de la bêtise humaine

  2. prof / AHFIR
    07/10/2008 at 21:02

    je connais un professeur de l’education physique à ahfir avec un tableau de service presque vide et qui travaille dans une école privé à oujda presque à temps plein.ET oui Mr le Delegué du MEN!

  3. navetteur PROF
    09/10/2008 at 13:05

    THANK YOU Mr ZAID.
    ETRE UN GESTIONNAIRE DES RESOURCES HUMAINES EST UNE TACHE TRES DIFICILE ET SURTOUT QUAND CETTE RESPONSABILITE EST ATTRIBUEE A N’IMPORTE QUI,J’AVOUE QUE JE NE SUIS PAS UN ADMINISTRATEUR MAIS UNE QUESTION QUI ME TRACASSE;pourquoi A LA FIN DE L’ANNEE LES DELEGUES OU DIRECTEURS DE LYCEE NE DONNENT PAS LE VRAI NOMBRE DE PROFS EXCEDENTS OU MANQUANTS ET AU DEBUT DE L’ANNEE DES PROFS PARTENT ET D’AUTRES ARRIVENT SOUS LES YEUX DES ELEVES D’UN LYCEE A L’AUTRE D’UNE VILLE A L’AUTRE D’UNE DELEGATION A L’AUTRE PISTONNES PAR LE SYNDIC OH PARDON LES SYNDICATS…ET ON DIT RECTIFICATION URGENTE DE L’ENSEIGNEMENT HELAS!!!!

  4. Un enseignant écoeuré
    09/10/2008 at 13:06

    Je mettrais ma main au feu qu’il est syndicalement pistonné. Aujourd’hui, le syndicat fait le beau et le mauvais temps dans les délégations.Attention, je vais lancer une bombe: A Al hoceima, il a contraint le directeur de l’AREF qui assure l’intérime après le décès du délégué à augmenter de la structure d’un collège pour que les enseignants reprennent le travail après un arrêt de travail depuis la rentrée scolaire.Et dire qu’on a un syndicat-citoyen;un cadre administratif responsable et un corps enseignant conscient du rôle qu’il est appelé à jouer

  5. HMIDA/AGHBAL
    13/10/2008 at 23:03

    quelqu’un a parlé du prof de l’éducation à Ahfir qui travaille à plein temps dans une école privée à oujda.sachez mesdames et messieurs que son collégue qui enseigne le français dans le méme collége fait la méme chose:il se consacre au travail dans le privé et s’absente souvent de son travail à ahfir et ce depuis des années.

  6. REGGADA
    01/11/2008 at 22:21

    vous avez soulevé un gros probléme en parlant des deux profs qui s’absentent à ahfir pour aller travailler dans le privé à oujda.le probléme ne s’arréte pas là.Ce collége ou ils éxercent connait plusieurs infractions;qu’on peut qualifier de dangereuses.une commission d’enquéte ministériélle devrait y rendre visite pour mettre de l’ordre et mettre fin aux agissements ignobles de certains individus!!! j’ai personnellement envoyé une lettre au ministére par la voie hiérarchique parlant de ce qui se passe dans ce collége!!!je ne sais pas si la délégétion a fait son travail et envoyé la dite lettre au ministre!!

  7. professeur en surnombre
    01/11/2008 at 22:23

    vrai on a été mis en attente mais lorsque la délégation n’a trouvé aucun manque on nous accordé des tableaux de service en allégeant la masse horraire de nos collegues.mais de quel droit sommes nous considéré comme bouc emissaire des bouches trous. juste parce qu’on n’a pas autant d’anciénté que nos collegues? qui a dit que plus ancien est meilleur? Pourquoi le chargement de mission de renplacement ne se fait pas à tour de rôle? si on se permet d’offrir la stabilité à quelques profs et la denier à d’autres on est trop loin de la démocracie. Par contre on fait naître des sentiments d’amertume, de haîne et d’inequité parmis notre corp enseignant?

  8. Yahya, Prof Oujda
    01/11/2008 at 22:24

    salut tt le monde,
    qu’avez-vous contre les syndicats? Ils représentent les enseignants non?
    Vous me direz: Ils n’accomplissent pas leur mission. Dans ce cas, faites le, prenez leurs places. Défendez vos droits, paricipez, ne soyez pas passifs, prenez vos responsabilités, car critiquer c’est trop facile. Envahissez les syndicats et prenez le pouvoir: ils n’attendent que ça et c’est votre droit.
    Ce que vous dites est vrai, mais il faut REAGIR et AGIR.
    je sais de quoi je parle, à bientôt
    Yahya

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