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Oujda :Sidi Yahia Benyouness , le saint de l\’oasis à la source qui était abondante

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Sidi Yahia Benyouness est le saint patron de la ville d’Oujda. Mysticisme, traditions ancestrales et récit fantastiques font de lui un marabout hors-pair.
 
Le marabout sans toit ou de l’oasis pour certains , le saint vénéré et caché « Makhfi » pour d’autres, ou tout simplement « Moul el Waâda », patron de la source à l’eau abondante et au verger varié . Tels sont les présentatifs de Sidi Yahia Benyouness le saint patron de la ville d’Oujda. Sa baraka est légendaire à tel point que l’équipe du Mouloudia ; lorsqu’elle avait remporté le titre de championnat du Maroc en 1976; lui rendait visite avant chaque rencontre. Une baraka et une considération partagée par tous les monothéistes. Pour les Juifs c’est un rabbi castillan installé à Oujda au quatorzième siècle. De leur coté les chrétiens, le présentent comme Saint John, fils de Jonas contemporain de Jésus. Certains avancent que c’est lui qui aurait prédit la prophétie de Jésus-Christ. Quant aux musulmans, ils pensent que c’est un fervent soufi qui a confié sa vie à Dieu. Les croyances populaires lui attribuent une considération provenant d’une vie de quatre vingt ans de jeûne, de prière et d’imploration du tout puissant. Un cas typique d’entente entre enfants d’Ibrahim et chrétiens. En somme un lieu singulier de paix et de concorde intercommunautaire. Un autre élément confère à l’homme un statut particulier. Ses disciples ne lui bâtirent pas de monument. Ils préféraient dissimuler sa tombe pour le protéger contre partisans et ennemis. D’ailleurs ce n’est que vers la fin des années soixante qu’on a édifié un toit pour le lieu présumé de sa sépulture. Un lieu qui ne fait pas l’unanimité jusqu’à présent. Est-il enseveli sous les trois grands arbres qui couvrent la partie interne de la cour ou enterré sous l’arbre ou les femmes accrochent un bout de leurs vêtements pour exaucer leurs vœux et qui se trouve juste à coté de l’ancienne source de Sidi Yahia. Alors qu’une énième version prétend qu’il a lui-même creusé sa tombe où son cadavre fut recouvert de terre par la seule volonté divine.
C’est l’aspect légendaire des traditions ancestrales qui enjolivent les lieux des saints de récits fantastiques et de croyances insensées. Dans l’imaginaire collectif les saints sont dotés de pouvoirs extraordinaires. Ils peuvent guérir des maladies, soulager des souffrances, réunir des cœurs séparés et âmes égarées. Sidi Yahia en fait partie. Dans le voisinage du wali se trouve un arbre qui aurait la vertu de faire disparaître les douleurs dorsales « Chaque fois que j’ai mal au dos je viens ici et je m’allonge sur cet arbre noir qui se trouve juste derrière la maison du M’kadem, Et grâce à la baraka du « Ouali » mon mal disparaît » confia à ALM une habituée à ce rituel. Une autre femme avance avec certitude que Sidi Yahia guérit les maladies incurables, et fait féconder les femmes stériles. Un saint qui porte bonheur à ceux qui savent placer sept pierres en vertical sans qu’elles tombent. Tant que les pierres ne se démantèlent pas la chance et le « Mimoun » seront de votre coté. C’est le cas d’une jeune femme qui vient de réaliser à la perfection l’exercice des sept pierres et qui espère que la chance de trouver un travail lui sourira un jour. « Je sais que c’est illogique ce que je fait. Mais j’ai frappé à toutes les portes en vain. Alors pourquoi ne pas tenter ce coup de hasard ? , renchérit t-elle.
L’oasis de Sidi Yahia était aussi un espace de villégiature grâce à son eau abondante. Tous les oujdis y passaient leurs vacances au temps des « smayems ». Ils se désaltéraient de son eau limpide, nageaient sous sa « charchara » et dans son « carré », ou lavaient leurs couvertures et draps de laine dans sa rivière. Un temps qui fait hélas partie du passé et que certains évoquent avec nostalgie lors de leurs visites du vendredi.
 
  Aujourdhui Le Maroc

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5 Comments

  1. samirsvt
    21/09/2008 at 22:40

    oué c vraiment dommage mais j’ai pris que l’oasis recuperera l’eau grace a un programme fait par la municipalité d’oujda pour maintenir ce patrimoine et lui rendre ca vivacité esperant que serai vrai

  2. samia
    22/09/2008 at 15:17

    vous me faites rappeler un temps qui fut merveilleux .sidi yahya avec ses soirées familiales ses bonheurs.ah si tout cela pouvait revenir pour nos enfants.

  3. Tareek
    22/09/2008 at 15:17

    Je me suis rendu à Sidi Yahya cette année,et franchement, ca ressemble à de la ******.Les cafés remplit de voyous, et il y a interet d´y aller tot parce que l´eclairage est au niveau zero! La ou avant il y avait de l´eau: RIEN QUE DES ORDURES! Voila le respect de quelques oujdis malélevés envers les defunts et les ancestres, enterrés à Sidi Yahya.

  4. Y.TORBI.
    24/09/2008 at 16:29

    eh oui il y a une partie de mon enfance relatée quelque part dans cet article: la tente ou lkhzana, le sacrifice de chevreaux et de moutons, les plats de couscous bdouara, bzbib et au pois chiche, lgoum wl3laoui wshab lbarod, la baignade des cheveaux dans l oued, l3ouman fsaghia wlcarré et surtout la jument de khali lHouari Lah yarhmou et son jockey. lwa3da,c était le spectacle par excellence.

  5. Fedoua Fadili
    05/10/2008 at 21:14

    Voici un extrait de VOL DE LA FOURMI, un excellent ouvrage de l’artiste peintre Abderrahmane Zenati, parut en 1996:

    « .(…) Je trompe mon ennui par de longues randonnées à travers les rues d’Oujda, ma ville natale, retrouvant avec nostalgie les coins et les paysages qui ont bercés mon enfance et que je connais si bien. Ainsi, suis–je allé, il y a quelques jours, en visi-teur émerveillé à Sidi Yahya, où j’ai vécu les meilleurs moments de mon enfance. C’est avec un sentiment de regret que j’ai vu ce merveilleux coin abandonné, négligé et désert. Plus rien ne reste de ses ruisseaux d’eau claire, de ses palmiers, de ses saules pleu-reurs, de ses figuiers, de ses mimosas et de ses térébinthes ver-doyants et centenaires. Plus rien ne reste de ses allées jadis si fièrement tracées et de ses Moussems si joyeux, si animés et si fréquentés. J’ai connu dans cette oasis des moments merveilleux de bonheur, des printemps radieux où les érables avaient de flamboyantes splendeurs et où poissons, grenouilles, tortues, cigognes, étaient comme des essaims dorés sous le soleil cou-chant. Hélas ! Maintenant, Je n’y vois autour de moi qu’arbres dépouillés et branches lacérées. Aujourd’hui la négligence et la sécheresse dévorent ce coin qui m’est si cher, à moi et à tous ceux qui ont connu la célèbre « Cherchara », la mystérieuse et miraculeuse « grotte des Houriates », l’étang et les oueds qui se sont malheureusement asséchés.
    Je ne reconnais plus rien de ce coin de paradis. Ses envi-rons ont été livrés à des édiles ivres de modernisation stérile et d’expansion sauvage, qui ont hérissé le charme de ce havre mil-lénaire avec des maisons hideuses, truffées de boutiques sau-grenues. Les spéculateurs ont transformé peu à peu l’harmonie et la beauté naturelle d’un des coins millénaires du Pays, vénéré à la fois par les Musulmans, les Juifs et les Chrétiens.
    Même certains quartiers d’Oujda perdent jour après jour leur Grâce paisible et heureuse. La ville renonce à sa vocation séculaire de loisir et de flânerie et prend le visage sans joie d’une cité pseudo moderne. Partout la pioche des démolisseurs rase sans pitié les vergers, les arbres, les jardins, les charmantes et modestes demeures au toit de tuiles roses pour les remplacer par d’affreux immeubles de rapport qui défigurent les rues na-guère souriantes où j’aimais tant me promener. Pour quelques restaurations spectaculaires, que de massacres perpétrés dans l’indifférence générale ! Je ne peux comparer le spectacle de l’Oujda actuelle à celui qui existe dans mes souvenirs sans être épouvanté devant la destruction accomplie. Je me révolte en voyant l’œuvre de ces hommes grisés par leurs responsabilités, acharnés à faire de ma ville une grande cité dortoir, inhabitable. Je suis indigné en voyant disparaître l’un après l’autre, tous ces coins charmants que j’ai aimés. Je me dis que lorsque le temps de mourir viendra pour moi, il ne me restera pas grande chose à regretter d’une ville définitivement défigurée par le mauvais goût. En dépit de l’épouvante que m’inspire la mort, il m’arrive de la considérer comme le refuge suprême contre l’absurdité et la cruauté. D’une certaine façon, la certitude de sa venue m’apaise. Me refusant à pousser plus en avant mon exploration dans une ville tout à fait autre que celle de mes souvenirs, j’ai décidé de rentrer chez moi. Sur ma route, j’ai trouvé un merveil-leux réconfort : Un rayon de soleil tardif éclairait Bab Sidi Ab-delwahab qui s’est mis à flamboyer. La beauté de ses murailles a eu raison de ma tristesse. Le soleil couchant avait dissipé mon amertume. Il restait un fond de mélancolie dans mon cœur comme dans le paysage, mais cette impression douce–amère me plaisait. Ma colère et ma rancœur se dissipaient. Je cessais d’en vouloir au monde entier parce qu’une femme m’a trahi ou parce que les spéculateurs avides avaient défiguré Oujda…(…)

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