Peu de gens savent ou se trouve AinBeniMathar.Tant il ya des « ayounes » chez nous.Elle fait partie de la zone oubliée de ce beau pays;,de l’Est lest.Les Mettahris sont les parias du Maroc moderne pourtant ils gardent encore des valeurs que vous ne trouveriez nulle part ailleurs.

  Un métier est rare dans ce bled.Lequel me diriez- vous? Tenez bien vos poches! C’est celui de voleur.N’écarquillez pas trop vos yeux.Vous avez bien vu et lu.Le mot commence bien par un V et se termine par R.

  C’est, à ma connaissance, la seule ville du Maroc ou l’on peut entrer à la mosquée faire sa prière sans avoir besoin de poser ses chaussures devant soi en guise de Qibla.

Un autre métier y est rare aussi: c’est celui de mendiant.C’est bien étrange, me diriez -vous. Pas de voleurs pas de mendiants.Ou cela peut-il bien exister? C’est surement un Mettahri qui loue son bled ou qui promeut le tourisme dans sa région oubliée. Détrompez- vous, je ne suis pas de la région.Mais c’est la première chose qui m’a impressionné quand j’y ai mis les pieds pour la première fois.

 Les gens moisisent dans une pauvreté sordide et pourtant ils ne tendent pas la main.Ils gardent encore le « nif »: l’orguel. Quand je pense à ces gens; jeunes et vieux, hommes et femmes qui vous récitent le refrain de la corde usée(tkataa biya lahbal)ou de la veuve aux sept orphelins, ces mendiants, Made in Morroco,tirés aux quatre épingles qui vous inventent des histoires à dormir debout pour vous retirer quelques réaux; quand je pense à toutes ces figures qui m’ont interpellé ça et là à travers le pays, et qui miment la misère, et que je rencontre ces gens qui meurent dans leur haillons sans oser tendre la main, mon estime grandit pour ces Mettahris.

  Vaut-il la peine de vivre là-bas? Moi, j’ai opté pour la navette.Néanmoins celà  vaut vraiment la peine d’y aller ne serait_ce que pour apprendre une seule et petite leçon de « nif ».