Promouvoir la santé par l’éducation

Le processus d’éducation est une composante essentielle de la promotion de la santé. Pour revenir aux stratégies de promotion de la santé recommandées par la charte d’Ottawa, on peut positionner l’éducation pour la santé au carrefour de deux d’entre elles. Elle intervient principalement dans l’acquisition des aptitudes individuelles et le renforcement de l’action communautaire ou participation des populations, cette dernière pouvant influencer l’évolution des politiques publiques, des services de santé et/ou de l’amélioration des milieux de vie

Les objectifs généraux de l’éducation pour la santé

L’éducation est un élément déterminant pour favoriser les changements politiques, économiques et sociaux qui rendent possibles l’instauration de la santé. Dans cette optique, l’éducation doit permettre aux individus de (1) :

• Faire preuve d’esprit critique face aux problèmes qu’ils rencontrent;
• d’acquérir les compétences dont ils ont besoin pour jouer un rôle dans la société;
• d’être associés à la définition des problèmes qu’eux-mêmes ou leur communauté rencontrent;
• d’envisager de résoudre des problèmes ensemble;
• de s’adapter à des situations qui évoluent;
• de cultiver les ressources individuelles et collectives pour résoudre leurs problèmes et agir.

Les capacités développées par les supports médiatiques

L’éducation pour la santé peut se baser sur une multitude de supports (voir plus loin). Parmi ceux-ci, les médias audiovisuels.
L’enjeu de l’utilisation de supports médiatiques dans le cadre des interventions d’éducation pour la santé est le renforcement des aptitudes et de l’autonomie des individus par rapport à leur santé. Il s’agit non seulement d’enrichir leurs informations, mais aussi de les aider à mieux comprendre et analyser les phénomènes de santé, les soins et services médicaux. Au-delà, il importe de favoriser l’acquisition de certaines compétences pratiques et d’amener le spectateur à prendre conscience des possibilités d’être acteur de sa santé sur les plans individuel et collectif. Enfin, il faudra l’inciter à exploiter concrètement ces possibilités de participation (2).
Pour rencontrer ces exigences, il s’agit de mobiliser chez les individus non seulement des capacités relevant :
• de la sphère cognitive (acquisition, compréhension, structuration de savoirs), comme par exemple, prendre connaissance d’informations nouvelles, comprendre certains phénomènes, mécanismes ou procédures (psychologiques, physiologiques, sociologiques, culturelles), favoriser une analyse critique personnelle d’un sujet, etc.
• des attitudes appartenant à la sphère affective (la réceptivité, la motivation, l’engagement vis-à-vis de certaines valeurs,…) comme par exemple, prendre conscience de certains problèmes ou de certaines possibilités de prévention, adopter une position personnelle par rapport au sujet, prendre conscience de notre capacité à prendre des décisions, appliquer de nouveaux comportements, etc.
• des attitudes appartenant à la sphère sociale (les relations interpersonnelles, le positionnement en tant que citoyen), comme par exemple, stimuler l’action sur l’environnement matériel et social, etc.
• des attitudes psychomotrices (savoir-faire appartenant au domaine des gestes et des habiletés complexes), comme par exemple, stimuler l’acquisition de gestes personnels normés, etc.

(1) Vandoorne C, أ‰valuation formative des matériaux d’éducation pour la santé des adultes, Socrates Adult Programme Education, Août 1998
(2) Vandoorne C. et Lechien X, L’analyse de documents audiovisuels en promotion de la santé, Comment préparer une séance d’animation ?, Méthodes au service de l’éducation pour la santé, Apes collection, 1996.