Berkane et sa vallée : l’Eden des agrumes
Enclavée entre les plaines forestières des Triffa et les montagnes des Béni-snassen, la plaine de
Berkane s’étend sur une superficie de 120.000 ha, à l’extrêmité nord-est du Maroc, adjacente à
l’Oranais algérien. Elle constitue le grenier alimentaire du Maroc Oriental, s’étendant du Rif
oriental jusqu’à la frontière algérienne et incorpore l’étroite frange méditerranéenne entre l’oued
Kiss (Algérie), à l’est et l’embouchure de l’oued Moulouya, à l’ouest. Le climat est de type
méditerranéen, semi-aride (pluviométrie moyenne annuelle de 350 mm. Les monts Bénis-Snassen
dominent cette vaste région de plaines et de dunes, facilement accessible et irriguée par des
sources et torrents de montagne très nombreux. Les techniques de culture en terrasse dans les
vallées des montagnes apportent le témoignage d’une présence séculaire.
Les plaines sont plutôt un domaine de peuplement nomade, venu des confins arabes. Les berbères Béni-snassen, en zones
montagneuses, se fractionnent en quatre grandes tibus : les Béni Khaled, les Béni Mangouch, Les Béni Attigue, et Béni
Ouryemmech (d’Est en Ouest). Les nomades arabes se sont installés, quant à eux, dans la plaine des Triffa vers 1830. A ces
deux groupes, se sont amalgamés des ouvriers agricoles migrants d’autres régions du Maroc, attirés par les exploitations ouvertes
par les colons européens.
Premier territoire marocain soumis à l’administration française, à la suite des incursions de Bugeaud depuis l’Algérie, il a été
profondément remodelé par la colonisation, ce, avant même le traité de protectorat de 1912. De nos jours,
240.000 personnes vivent dans la plaine de Berkane, dont 40%, en zone agricole. Le centre de la ville de
Berkane actuelle est constitué par l’ancien bourg européen
– L’économie de la plaine de Berkane est essentiellement agricole mais diversifiée. L’arboriculture par irrigation –
au premier chef, celle des agrumes – en constitue la pièce maîtresse. C’est aussi le principal produit d’exportation
(la ’’vallée des clémentines’’), en dépit d’un certain vieillissement des plants qui fragilise le verger et nécessite un
effort de renouvellement. Le port de Nador est le débouché naturel de cette production. L’oliveraie et aussi la
vigne occupent une part moindre du terroir. La maraîchage (pomme de terre, haricot, tomate, artichaud, fève) suit ensuite tandis
qu’en zone ’’bour’’ (non-irriguée), deux orientations prédominent : l’intensification de la céréaliculture et l’extension de l’oliveraie.
Une centaine de Français vivent à Berkane, mono et bi-nationaux (plus nombreux). Les associations locales en relation avec
des homologues françaises sont actives. Le cimetière français a fait, en 2006, l’objet d’une restauration sur crédits publics. La ville
est jumelée, depuis 2000, à celle de Bondy (93).
Zelliges & Mosaïques 04/2008
1 Comment
vive la vitamine c, la verdure et le raisin sec!