L’Exode 5.
L’Exode 5.
Donc, le besoin de rester liés, en permanence, à leur origine, de commémorer, de temps à autre, des événements glorieux d’un passé dont il ne reste que des réminiscences, ainsi que le désir de perpétuer la tradition éveillaient en eux la nécessité de créer un paysage plus au moins pareil à celui qu’offre la nature, en vue d’en faire, en quelque sorte, la statue commémorative de leurs souvenirs. Une statue qui permettrait à chacun de remédier au mal du pays dont il souffrait sans cesse.
Aussitôt, et, de manière instinctive, une idée géniale leur vint à l’esprit: une large surface fut plantée de pins, de sapins de peupliers, d’eucalyptus et même d’abricotiers et de pruniers. Des arbres et des fleurs de toutes sortes ou presque s’y trouvaient. Un panorama champêtre qu’on a entouré d’une énorme grille pour que tout arbre, toute herbe et toute fleur soient protégés et que tout pousse en toute sécurité. Il y avait aussi, au milieu, une jolie fontaine en ciment ocreux, sculptée sous forme d’une soucoupe, d’où coulait, sans interruption, une eau fraîche et limpide dans laquelle des verdiers, des fauvettes, des mésanges, d’autres passereaux et des tourterelles venaient quotidiennement se baigner et apaiser la soif pendant les saisons chaudes. Avec la même matière ocreuse, on a également construit, sous des arbustes soigneusement taillés, des bancs qui écoutaient les conversations des gens du troisième âge. Des ges qui venaient régulièrement se reposer et raconter chacun son aventure d’antan ou évoquer les horreurs de la guerre, de la famine et des épidémies.
C’était ainsi que leur jardin nostalgique a vu le jour. Cela constituait désormais leur seul refuge en attendant que le moment d’être accompagnés à leur dernière demeure arrive. On dirait une vraie maison de repos où ils finissaient, dans la quiétude, la tranquillité et le calme les plus impérturbables, le reste de leurs jours depuis qu’ils avaient quitté leur milieu naturel. Ils avaient l’air d’avoir récupéré ce qu’ils avaient perdu et trouvé ce dont ils avaient besoin pour pouvoir enfin se stabiliser l’esprit. La pièce maîtresse, qui manquait à la reconstitution de leur structure psychologique, a été maintenant retrouvée après de longues années languissantes et déconcertantes. Rien ne semble pouvoir perturber ni freiner leur joie de vivre à mesure qu’ils sont à l’abri des contraintes de la vie mondaine. Les cris des pinsons leur flattent l’oreille, le vol des papillons leur adoucit le regard et la verdure leur réchauffe le coeur.
Chaque objet, chaque plante et chaque insecte, dans ce jardin, leur rappelaient un événement, une histoire, une anecdote. C’était donc l’endroit convenable et idéal où ils voyaient défiler leurs souvenirs. C’était aussi leur miroir rétrospectif pour ainsi dire; leur façon à eux de s’éterniser……To be continued.
2 Comments
الأخ والأستاذ الفاضل يحيى تربي المرجو منكم ارسال صورة من صوركم الشخصية لنشرها مع بعض المقالات وتقبلوا استاذي المحترم تحياتي
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kaddouri@oujdacity.net
ok. je vous en enverrai une.