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L’Exode 2

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La nature était si intransigeante qu’on avait perdu la dernière lueure d’espoir. Que d’oasis de mirage donc qui s’étendaient à perte de vue. Le paysage donnait l’impression d’être sur une autre planète. On dirait qu’une malédiction s’était abattue sur cette région. Le statu quo mettait donc les habitants devant un véritable dilemme. Un dilemme qui était tellement inéluctable qu’il faut choisir entre le fait d’évacuer ces terres où on était né et parmi les grains desquelles on a grandi ou d’y rester à condition de se soumettre à la force de la nature et d’accepter les conséquences de la fatalité.

Transgresser la loi divine était, pour ces gens simples et crédules, ne vivant que pour mourir, une chose incertaine. Ils auraient pu protester afin de crier leur douleur morale et de manifester leur indignation, mais ils étaient trop pieux pour se comporter de la sorte; leur conviction n’aurait jamais autorisé une telle attitude.

Voilà enfin des familles tout entières qui, les unes après les autres, quittèrent, à contre coeur, leur petit bled; chassées par une sécheresse implacable qui les a expulsées vers un ailleurs inconnu après s’être emparée de leurs terres. Tout un flot humain qui, pour ainsi dire, rapelle la ruée vers l’or dans l’ouest américain. Tout s’achemine vers une autre destination étant plus sûre et moins rigoureuse que celle qu’elles quittèrent. un endroit qui pourrait promettre une vie prospère et assurer un avenir meilleur à une postérité qui n’avait pas encore été née mais qui serait beaucoup plus exigeante que ces pauvres gens que le destin a obligés à abandonner tout ce qui était cher à leur coeur: adieu Sidi Jaber! Village bien aimé de tous, que la sécheresse avait rendu desert, seul, abandonné et oublié entre les montagnes, ayant l’aire de se plaindre de ceux qui l’ont toujours habité, aimé, protégé et honoré.

Ironie du sort, tant dit que les habitants du Nouveaux Monde partaient en quête du métal précieux pour faire fortune, ceux de Sidi Jaber ne pensaient qu’à leur suvie.

De vieilles bêtes: des mules, des boeufs, des ânes et eventuellement des cheveaux meurtris par la faim et la maladie n’étaient en réalité que des peaux sèches sous lesquelles se laissaient voir de gros os déformés, qui tiraient des charrettes en bois, ou des remorques en acier à quatre roues que les plus chanceux des paysans avaient héritées des colons et à bord desquelles se recroquevillèrent des femmes, des hommes et des enfants dont les visages et les regards hagards étaient rongés par le chagrin et tracassés par le fait d’être séparés d’un lieu auquel ils étaient intimement liée….to be continued.

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