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08 MARS, JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME

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  08 MARS, JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME

      Je suis  absolument sidéré de constater le type de naiveté, de crédulité, et surtout de mascarade,  avec lesquelles la société civile marocaine s’ingénie chaque année à commémorer cette occasion avec grand faste et  somptuosité souvent à grandes pompes.

On dirait que la femme marocaine a plus besoin de fêtes  que tout le reste, ne serait-ce que pour lui permettre d’oublier un tant soit peu, pendant l’espace d‘une journée, ses souffrances, ses malheurs, ses déboires, qui sont nés avec  elle, dans sa famille, dans son entourage le plus immédiat, dans son histoire véridique et truquée, à laquelle sont colées ses misères, ses problèmes qui désormais l’accompagnent irrémédiablement  et impitoyablement, durant toute sa vie qu’elle ne vit guère mais plutôt qu’elle subit et supporte  tel un lourd fardeau imposé par les hommes, par la société, par le milieu, par les pouvoirs des traditions, et ceux des convictions grégaires.

 Car, au fait, la femme marocaine est comme ce qu’elle a toujours été dirigée, commandée, adoptée et adaptée aux situations voulues, conçues avec une préméditation singulière ; par la société des hommes qui la traquent indéfiniment comme sont traqués des animaux sauvages soumis aux dressages des plus violents, des plus asservissants.

Oui, en effet, on lui masque la vérité, toutes les vérités, on lui invente des histoires, qu’elle ne veut plus ingurgiter,  des discours qu’elle a  toujours un mal terrible à absorber. On oublie malheureusement que la femme marocaine doit être au pluriel : il n’y a pas que la femme parvenue à occuper un poste souvent occupé par l’homme vu le statut patriarcal qui prévaut dans nos sociétés, fussent-elles des plus modernisatrices. On oublie la femme bergère, la femme machine-outil que le mari prête aux hommes pour remplir des besognes. On oublie dangereusement que la femme marocaine perd sa féminité, sa virginité,  ou la sacrifie, afin de trouver un travail.

 On oublie  douloureusement la femme transporteuse de bagages, de produits importés à travers des frontières

hermétiquement fermées et fort dangereusement risquées. On oublie la femme fellah qu’on loue à bas prix pour des travaux de domestication presqu’animalière, le plus souvent transportée sur des charriots ou des véhicules destinés en principes à des transports  d’ovins ,de bovins, d’ânes et de mulets.

 Que dire de la violence de toutes natures  que la femme marocaine subit patiemment, sans broncher, pour ne pas être répudiée- et le mot est d’un euphémisme sournois et pervers- ou chassée de son foyer par traîtrise et  privée de sa progéniture, ce qu’elle a de plus cher au monde.

Dans le domaine de la scolarisation et des études supérieures, la jeune fille compte sur ses propres moyens pour se frayer un chemin des plus difficiles contre vents et marrées dans une société gangrénée par une corruption  structurelle,  un clientélisme nauséabond, affreux, gage de tout arrivisme.

Notre sous développement est structurel, à un  pourcentage horrible, beaucoup plus dans le monde rural et les basses couches sociales qui ont beaucoup de mal à accéder au bonheur, au travail,  au développement intégral

et intégrant.

 Par conséquent de quelle femme citoyenne il est question si on se fiait aux médias nationaux qui ne cessent de se targuer des grandes percées et des glorieuses avancées qui feraient la fierté du paysage culturel, social de la société féminine et masculine des milieux hautement classés dans le registre national du développement humain qui connaîtrait des jours brillants et fastueux qui font exception.

En définitive, et en évitant toute démagogie partisane ou langue de bois ni de buis, il serait malsain, injuste, et indécent de mettre la barre tout haut, en vue de tromper une opinion publique blasée par le défaitisme, le désespoir, l’injustice flagrante, tant que la démocratie ne passe pas par la libération de la femme, et tant que le principe de la méritocratie ne soit généralisé , comme levier incontournable du développement  humain de l’homme et de la femme./.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

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1 Comment

  1. samira
    10/03/2014 at 00:31

    enfin un homme qui ne masque pas les réalités auxquelles sont confrontées les femmes , bravo Mr Essahlaoui!

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