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Le PPS explique sa vision

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En marge de la récente réunion de la majorité

Le PPS explique sa vision

Abdelahad Fassi-fehri : L’instance de la présidence dégage une vision claire pour faire face à la crise sans serrer la ceinture
Abdeslam Seddiki : le Maroc, le mieux placé dans sa région pour attirer capitaux et touristes

L’instance de la présidence de la majorité a réussi à dégager une vision claire de la manière d’affronter la crise sans serrer la ceinture dans le cadre de mesures d’austérité ou recourir à des augmentations de prix des produits de première nécessité, à l’issue de ses deux réunions consacrées à l’examen des données exposées par le ministre de l’Economie et des finances et le ministre délégué chargé du Budget sur la situation difficile que traverse l’économie nationale, a affirmé, mardi à Rabat, Abdelahad Fassi Fihri, membre du bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS).
S’exprimant lors d’une conférence de presse, donnée conjointement avec le professeur Abdeslam Seddiki, membre du BP du PPS, Fassi Fihri a rappelé qu’il ressort des exposés des deux ministres que la situation économique du pays est effectivement préoccupante, voire inquiétante avec un déficit budgétaire de plus de 7%, et qu’il est désormais impératif d’y faire face avec vigueur dans le but d’arrêter l’hémorragie au niveau de la balance des paiements et commerciale.
Personne parmi les membres de l’Instance de la présidence de la majorité n’a proposé aux Marocains ni de serrer la ceinture, ni des mesures d’austérité, ni des augmentations de prix des produits de première nécessité pour relever ce défi, a-t-il dit, ajoutant qu’il a été toutefois demandé de faire face à la crise avec la force requise pour éviter au pays davantage de difficultés aussi bien sur le plan interne que de la part des bailleurs de fonds et des agences de notation.
Nombre de propositions ont été débattues au cours cette réunion de l’Instance, dans l’objectif de faire face aux difficultés de l’économie nationale tout en poursuivant l’effort de développement du pays à travers la réalisation des projets d’investissements dont le montant s’élève à 120 milliards de dirhams.
Parallèlement à cet engagement, il a été convenu de demander aux différents départements ministériels de reprogrammer les reports de crédits d’investissements cumulés pour réaliser les projets concernés.
D’autres mesures visant l’amélioration des recettes fiscales ont été également examinées, à la suite notamment du recul du montant des impôts payés par certains organismes aussi importants qu’Ittissalat Al Maghrib et l’OCP, selon Fassi Fihri. Il a été convenu dans ce sens d’œuvrer pour élargir l’assiette fiscale, renforcer le contrôle et la lutte contre l’évasion fiscale et recourir à des facilités de paiement pour encourager les assujettis à l’impôt à s’acquitter de leurs arriérés.
Au niveau des salaires, la vision dégagée par l’Instance de la présidence de la majorité penche plutôt vers une réduction de la distribution des déplacements et primes fictifs versés à des cadres supérieurs de l’Etat.
Au PPS, et sans surenchère aucune, l’on est convaincu de la nécessité de récompenser les bons travailleurs dont les cadres supérieurs, mais en fonction de leurs rendement et productivité, a-t-il dit, ajoutant que le parti propose dans ce sens une réforme globale du système des salaires dans la fonction publique au Maroc, car il a une nature inflationniste.
Plus de 100 milliards de dirhams de salaires sont actuellement distribués dans la fonction publique contre 50 milliards de dirhams, au lendemain des départs volontaires.
Il n’est donc pas question dans le plan convenu de réduire les investissements publics, dont la relance est tributaire aussi de l’adoption sans plus tarder du projet de loi sur les délais de paiement, du projet de loi sur le notariat et du projet de loi sur le bail, selon Abdelahad Fassi Fihri.
Il a fait savoir aussi qu’il a été convenu de faire tout ce qui est possible pour le redémarrage de nombre de projets industriels et urbanistiques, dont la réalisation traîne ou est complètement bloquée pour des raisons bureaucratiques et administratives, précisant qu’ils représentent la coquette somme de 40 milliards de dirhams.
Ces retards sont surtout dus en premier à l’absence de mesures d’accompagnent des investisseurs pour les aider à surmonter les obstacles dressés au niveau des circuits administratifs, a-t-il dit, notant que l’instance de la présidence a engagé le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur à régler cette question dans les meilleurs délais.
Aucune mesure susceptible d’avoir un impact négatif sur le pouvoir d’achat de la population n’a été proposée et quiconque tente de s’approprier seul à l’exclusion des autres une telle orientation ne verse que dans la surenchère, a-t-il dit.
Pour le PPS, souligne-t-il, il est impérativement nécessaire pour la majorité gouvernementale de renforcer sa cohésion, à travers le respect de sa charte, condition sine qua non pour réaliser son programme gouvernemental dans l’intérêt du pays et du peuple.
Abondant dans le même ordre d’idées, le professeur Seddiki a indiqué que le lancement simultané de plusieurs chantiers n’est pas toujours productif. Le seul gain visible dans une telle situation ne réside que dans l’emploi d’un grand nombre de travailleurs. Hormis cette donne, il n’est pas toujours évident de respecter les délais de réalisation des nombreux projets lancés en même temps, soulignant que l’efficacité de l’investissement suppose que l’on réduise au minimum les délais de réalisation. C’est le cas par exemple de l’autoroute Casablanca-Beni Mellal dont tous les tronçons ont été lancés en même temps, mais qui accusent actuellement des retards au niveau des délais de réalisation.
Pour l’amélioration des recettes budgétaires, le Parti de l’Istiqlal propose à l’Etat de collecter 2,5% du budget des communes, alors que le budget de ces dernières ne leur permet pas de faire face à leurs besoins.
Il a en outre estimé que le gouvernement a beaucoup à gagner (5 à 6 milliards de dirhams) en procédant sans plus tarder à une révision en profondeur des dépenses (exonérations) fiscales décidées au profit de nombre de secteurs. Pour le PPS, cette révision devait intervenir en 2012, selon lui, rappelant que ces dépenses ont atteint quelque 36 milliards de dirhams en 2013 contre 31 milliards en 2012.
Il est également possible de faire beaucoup d’économie en n’autorisant que l’importation des produits de première nécessité et ceux indispensables au développement du pays (industrie, infrastructures) et en limitant celle des produits de luxe, à travers les recours dans le cas d’espèce à des mesures de sauvegarde, a-t-il dit.
Malgré l’aggravation de la situation, a-t-il noté, le Maroc reste le pays le plus attractif dans sa région pour drainer davantage d’investissements et de touristes, à condition toutefois de faire preuve d’imagination et d’audace pour aller à la recherche de nouvelles niches de touristes dans les pays émergents mais également en Afrique, qui recèle d’énormes potentialités.
Il est vrai qu’il faut agir avec vigueur pour arrêter l’hémorragie, le pays se doit de faire l’économie de quelque 25 milliards de dirhams d’ici la fin de l’année pour redresser la situation, selon Seddiki.
En un mot, rien n’est encore perdu, car la dette publique n’a pas encore atteint le seuil critique de 60% du PIB (elle ne représente actuellement que 57% du PIB), a-t-il estimé.
Dans cette grisaille générale, il y a quand même nombre de choses positives, a tenu à répéter Abdelahed Fassi Fihri, précisant que le PPS propose dans ce cadre de maximiser l’impact de la bonne campagne agricole de cette année sur l’ensemble de l’économie nationale et répercuter ses bienfaits sur toute l’activité économique et commerciale du pays.
Fassi Fihi a par ailleurs évoqué la décision prise lors de la dernière réunion de l’Instance de la présidence de procéder prochainement à l’évaluation de l’action du gouvernement et de décider de toutes les mesures nécessaires à l’amélioration du rendement du gouvernement dont un remaniement ministériel.

Écrit par M’Barek TAFSI

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