LES MAROCAINS DE L’AUTRE RIVE….UNE EXPLOITATION A DOUBLE VISAGE…!

LES MAROCAINS DE L’AUTRE RIVE….UNE EXPLOITATION A DOUBLE VISAGE…! A DOUBLE VISAGE… !
20 septembre, 2010 Posté dans SOCIETE
Ce sont des ouvriers, des chercheurs de travail, des étudiants, des retraités, des commerçants, des sans papiers, des sans domiciles fixes, des harragas du Maroc, des harragas de pays d’accueil, des doctorants, des chercheurs de thèses étrangères délocalisées ;ce sont des chefs de familles nombreuses, ce sont de jeunes amoureux, ce sont de vieux divorcés ; ce sont aussi, d’anciens combattants de l’armée française venus à l’étranger, en quête de régularisation de documents personnels ;ce sont aussi, ceux qui appartiennent à la catégorie de cerveaux ayant préféré fuir le pays, pour des raisons qui sont les leurs ; bref, ce sont des populations entières, c’est tout un peuple, c’est toute une partie d’un peuple qui a choisi, , sans le vouloir, de s’exiler, de se faire exiler, au paradis ou à l’enfer, peu importe, selon les motivations des uns, les attentes et les besoins des autres :on y va d’abord, on verra ensuite, in chaa ALLAH, pourvu que Le Tout Puissant nous accorde longue vie et grand espoir. !
Appelons les premières cogitations du projet de départ pour l’étranger, les toutes premières pérégrinations/élucubrations :
(1) LA PHASE EXPLORATOIRE, du sujet, qui se cherche, qui cherche au fond de lui-même les vraies questions, seules susceptibles de le guider vers de vraies réponses. A ce stade, le sujet(ou le candidat au départ) est seul, misérablement esseulé, abandonné à son sort, vivant, souffrant, nuit et jour, des déchirements intérieurs, impitoyables. A ce stade, où le sujet éprouve un besoin effroyablement croissant , d’être conseillé, orienté, guidé, soutenu, épaulé, aidé tout simplement, pour une meilleure prise de décision possible, à ce stade dont la dangerosité n’a guère besoin d’être démontrée, le sujet/candidat s’aperçoit avec désarroi, que ni son pays, ni sa famille, ni sa société, ne peuvent faire grand-chose pour lui : alors, masques après masques tombent , se dénoncent, s’accusent, se culpabilisent…..Qu’on la traite d’émigration choisie ou subie, l’état ,le pays ,le Maroc n’a-t-il pas le devoir de prendre en charge le sujet/candidat au départ pour l’étranger, dans ses différentes dimensions précitées ? L’état, le pays, le Maroc, a-t-il le droit, la légitimité, à l’indifférence la plus inhumaine, à ce stade précis des responsabilités vis-à –vis de citoyens marocains largués par tous, vers le grand inconnu. ?
Et on ose se targuer de bonne gouvernance ! Et on ose répéter quotidiennement, sans rougir, les refrains de l’hymne patriotique, démocratique ! Quoi de pire, pour une nation, que des slogans sans lendemain. !
L’état ne doit jamais oublier son devoir de comprendre, de décoder les différents messages des citoyens, candidats à l’émigration, de les accompagner dignement durant cette phase délicate, difficile, qui exige, de sa part ,la maîtrise incontestable d’une pédagogie de l’écoute, beaucoup de doigté, de présence suggestive, de respect des termes du contrat régissant constitutionnellement les rapports de gouvernants à gouvernés.
( 2 ) LA PHASE PREPARATOIRE :une fois parachuté sur le sol d’un pays d’accueil, le sujet/candidat amorce, sans plus attendre, une phase dite, d’installation ,en vue de garantir, autant que possible, certaines modalités d’investigations qui confirment ou infirment les représentations, les préjugés, les présupposés, les préacquis, les prédéfinis, les préconçus toutes les pré-actions nécessairement classées en fonction d’une taxonomie appropriée, s’inscrivant toutes dans un même et ultime cadre :arrêter ,planifier, s’ organiser, définir et redéfinir des objectifs selon… selon…les exigences d’un séjour aux conditions rigoureusement définies par des services compétents.
Mais, après cette étape approchée à la fois avec imitation et originalité, tout reste à faire, et comme toujours, ce qui reste à faire, s’avère souvent le plus compliqué, le plus difficile :
Répondre mille fois, aux questions d’un matraquage interrogatoire implacable du genre: POURQUOI ON EST PARTI POUR
LA FRANCE ? POUR QUEL PROJET ? POUR QUELLES MOTIVATIONS ?
A ce stade également de l’entreprise, le sujet/candidat, cette fois, au séjour, se retrouve seul, abandonné à son sort, avec une différence de taille : on est désormais géré, tel un objet, par deux états : Le Maroc et la France. Certes, ce ne sont pas des institutions de gestion qui manquent, bien au contraire, c’est plutôt, parce qu’elles sont tellement des deux côtés de la rive, qu’elles ne servent pas souvent, à grand-chose.
(3) LA PHASE D’IMMERSION SOCIALE : alors que son processus d’adaptation et d’accommodation est sérieusement enclenché, le sujet/candidat tente, de temps à autre, d’amorcer certaines approches communicatives avec son entourage immédiat ; il s’aperçoit , cependant, que les différentes compétences langagières dont il dispose fièrement, ont beaucoup de mal à être reconnues en tant que telles; elles suscitent, au contraire, des rires , de l’ironie, des réactions inattendues de méfiance et d’interrogations que certains n’hésitent pas à qualifier de propos ou d’attitudes racistes inadmissibles !
Plonger, même courageusement dans l’eau profonde de la société du pays d’accueil, requiert d’autres types de possibilités langagières, gestuelles, communicatives, particulièrement éprouvées. L’emploi à tort et à travers, par exemple, de concepts tels que : insertion, assimilation, intégration, peut déclencher des prises de positions hors contrôle, facilement propageables au sein de groupuscules fébriles, en colère, ou revanchards. Hors contexte, toute situation de contact et/ou de communication, est automatiquement génératrice de conflits, difficilement gérables, ou maîtrisables.
Lorsqu’ on entend parler de rôles d’ associations, et d’ o.n.g.,on se marre follement :elles s’occupent de tout, sauf de jouer des rôles de facilitateurs, de médiateurs, de négociateurs, de dédramatiseurs, d’extincteurs….Ainsi, plusieurs cas d’abus d’attributions ont-ils été signalés dans de nombreux quartiers « chauds » de la banlieue parisienne .Les nouveaux arrivages de fournées de candidats à l’immigration, sont souvent la cible de malfaiteurs aguerris , ou d’intercepteurs de personnes en quête de services à rendre pour : trouver du travail ,s’inscrire à une fac, résoudre un problème de logement etc.…etc.,
Une simple demande de régularisation d’une situation administrative, peut traîner dans les couloirs d’une représentation marocaine, des mois, des semaines, les slogans de proximité, de transparence, de traitements accélérés des dossiers, laissent à désirer, une fois sur le terrain de la réalité : certains concitoyens préfèrent attendre les vacances annuelles pour aller régler leurs « affaires » au pays. On dirait que nos compatriotes à l’étranger seraient relégués au second plan, en dépit de tous les matraquages médiatiques, à longueur de journées, à l’intérieur, comme à l’extérieur. Certains dossiers un peu plus compliqués, font la navette entre les deux capitales, jusqu’à nouvel ordre, in chaa ALLAH !
(4) LA PHASE DE CONCRETISATION DES PROJETS : En termes de catégories de projets réalisables, concrétisables, par des Marocains de l’autre rive, nous pourrions en distinguer trois, essentiellement reconnues et confirmées :
> Catégorie de projets conçus, élaborés, au Maroc, avant le départ pour l’étranger, dans le but, entre autres, de se procurer des moyens matériels, financiers, et de l’expérience, autant d’atouts nécessaires pour son aboutissement.
Catégorie de projets conçus, élaborés, concrétisés à l’étranger, dans leur totalité.
Catégorie de projets conçus, élaborés, concrétisés/concrétisables, au retour, au pays d’origine.
Rappelons encore une fois, qu’il pourrait s’agir dans les trois cas de projets matériels, financiers, intellectuels…….dans le but ultime de contribuer au développement du Maroc, pour qui les Marocains de toutes les rives, se sacrifient inconditionnellement.
Toutefois, le sacrifice n’a de sens profond que lorsqu’il est noblement et généreusement partagé avec de tels partenaires, que tout le Maroc salue avec considération et respect, largement mérités grâce à leur génie créateur, le génie des Marocains de toutes les rives, des Marocains partenaires en droits et en devoirs, pour la grandeur de la nation.
(5)LA PHASE EVALUATIVE : En fonction de chaque cas, de chaque situation, le moment fatidique des bilans ne tarde jamais à arriver, non sans un effroyable tintamarre, au sein de la famille, jusque là occupée, préoccupée, par la gestion des autres dossiers qui ne fâchent pas, qui n’inquiètent pas. Dresser des bilans, pour un khouya marocain , ayant vécu de longues années de l’autre côté de la rive, s’impose comme une obligation, un devoir, une nécessité vis-à-vis de soi-même, de sa famille, pourquoi pas aussi, vis-à-vis de son pays, de son coin natal. C’est le moment des grandes questions, ce n’est pas le moment de ficeler des dossiers, sous prétexte qu’on a terminé la mission du départ pour l’étranger.
Bien au contraire, c’est à ce moment- là précis, que tout commence, que tout démarre ou redémarre inéluctablement, forcément ;dresser des bilans sans le moindre répit, sans mentir, sans se mentir, s’avère curieusement, à la fois angoissant et hypnotisant :CE SONT PRESQUE LES SEULS MOMENTS POUR QUE LA VERITE SOIT LIBEREE,TOUTE LA VERITE,
RIEN QUE LA VERITE. !
Finis donc les ajournements, les reports des échéances. TREVE DE PLAISANTERIES : tout le monde nous a vus, tout le Maroc nous verra :
Soyons logiques pour une fois enfin :
Pourquoi suis-je parti de mon bled pour l’étranger : pour étudier ?pour travailler ?pour réaliser un ou plusieurs projets ?pour ramasser du fric, beaucoup de fric ? Pour faire comme… ?pour rentrer au bled et exhiber ma belle voiture, devant les pauvres mecs du douar aujourd’hui avancé au grade de village, Et comment ai-je passé toutes ces années, loin de mon bled, loin de ma tribu, loin de mon pays, ?Maintenant que j’ai une famille. À moi, .quelle éducation, quel enseignement, mes gosses vont-ils recevoir. ? Finies les allusions aux illusions.
Est-ce que tout cela voudrait dire que les sentences des différents bilans ont toutes été irrévocables, impitoyables, fatales, irréversibles ? J’ai quand – même appris lors de mon séjour à l’étranger, à répondre/à dire « non ! ».NON ! Puisque je me propose désormais de me rendre utile au développement du bled, du pays, du Maroc, pourvu qu’on veuille de moi, de mes idées, de ma différence, de mes choix, de mon changement, dialogues des cultures/des civilisations obligent. !
Chez nos concitoyens qui rentrent au bled , forts de la sensation d’avoir joué le rôle de représentants authentiques du Maroc, d’ambassadeurs auprès de pays avancés, d’interlocuteurs rompus aux exigences oratoires de la communication, dans les esprits des chers compatriotes se profilent désormais, lentement et irrémédiablement, des sentiments de grosse amertume, de blessante déception, d’une certaine volte-face à l’encontre d’étudiants, d’ouvriers, de commerçants, d’hommes d’affaires, d’intellectuels, de soldats pour la paix, de oulémas, d’éminentes personnalités, de simples et honnêtes citoyens, qui, après de longues années passées ailleurs, rentrent , comme ils sont partis, avec la ferme volonté de servir leur pays, d’une manière plus efficace, plus transparente, plus moderne. Ils appellent cette manière prodigieuse METTRE NOS MODESTES EXPERIENCES, NOS MODESTES APTITUDES ET COMPETENCES, A LA DISPOSITION, AU SERVICE DE NOTRE NATION, QUI A BESOIN DE RENFORTS DE MUSCLES, DE RENFORTS DE CERVEAUX, DE RENFORTS DE CAPITAUX.
Nos compatriotes de/à l’étranger ne veulent pas avoir l’impression d’être considérés
Comme de simples machines productrices d’argent, ramasseuses de devises étrangères…
Les facilités observées à chaque retour pour les vacances, les festivités organisées à leur intention, les manifestations culturelles diverses programmées, comme témoignage explicite des accueils chaleureux qui leur sont réservés, sont reçus le plus souvent, avec une joie indescriptible, et personne ne saurait prétendre le contraire.
Toutefois, s’il convient, par ailleurs, de noter les efforts palpables et louables des autorités compétentes, pour assurer et garantir la fluidité nécessaire à la bonne gestion des dossiers présentés dans le cadre d’investissements régionaux ,etc.…il serait juste et bienvenu de prendre en considération, chez nos compatriotes à l’étranger, qui ne sont pas de simples résidents à l’étranger, mais des citoyens reconnus en tant que potentiels humains précieux, porteurs de projets de développement, de valeurs morales universelles, jouissant d’expériences spécifiques et multiples, capables de représenter une force en plus, de suggestions, de propositions ,de contributions notables, à l’impulsion de la dynamique spectaculaire que vit le Maroc, tout le Maroc./.
DE VIVE VOIX : Mohammed ESSAHLAOUI




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