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La note 154 : de la tempête à l’accalmie

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 La note ministérielle 154 relative à la sécurisation du temps scolaire et du temps d’apprentissage a soulevé des réactions de refus, de protestations et d’indignations parmi les enseignants. Réactions peu justifiées, à mon sens, car peu fondées. Une lecture sans à priori permettra de

montrer de manière évidente que la note 154 vise à  ouvrir une ère nouvelle dans la mise en train de mécanismes de transparence, de contrôle, de traitements pédagogique et administratif. Voilà donc énumérés  les quatre grands axes autour desquels s’articule  la note 154.

1-1- Première entrée : ancrage des mécanismes de la transparence :

– Affichage des listes des fonctionnaires et des agents.

– Numérotation des bureaux avec inscription des noms des fonctionnaires.

– Affichage des tableaux de service scolaires et des emplois de temps des classes.

– Affichage du programme annuel relatif à l’organisation de l’année scolaire.
– Affichage des listes des fonctionnaires bénéficiant des congés accordés.
– Affichage des noms des fonctionnaires absents (absence justifiée et non justifiée).
Comme chacun peut le constater, les différents points du préambule 1-1 mettent l’accent sur la transparence et la clarté. Qu’y a-t-il de plus rigoureux et de plus beau que de travailler dans une atmosphère sereine par sa transparence ? Dans l’état actuel, le visiteur d’un jour comme les fonctionnaires travaillant au sein de l’établissement scolaire ignorent si le directeur, le censeur, l’intendant ou les surveillants généraux sont dans leurs bureaux ou ne le sont pas, s’ils travaillent ou pas. De même que l’on voudrait bien que dans nos souks hebdomadaires, les prix des patates, des tomates, des navets,… soient affichés sur les produits, que sur les bus que nous empruntons quotidiennement pour aller au travail, à l’école ou faire notre marché, soient affichés l’itinéraire avec les différents arrêts  ainsi que les horaires des départs et des arrivées, de même on voudrait que soient affichés sur les portes des différents bureaux de nos administrations scolaires le nom de son occupant, son titre ainsi que son emploi de temps. Le premier préambule vise donc à plus de clarté et à plus de transparence par l’ancrage d’un système d’affichage bien visible.

Le second préambule met l’accent sur le contrôle : l’absence de contrôle est l’une des premières causes de l’effondrement du système éducatif et scolaire. Si le contrôle se faisait de manière périodique et rigoureuse, si les enseignants en faute étaient rappelés à l’ordre par des avertissements ou des sanctions plus graves, les notes ne se distribueraient pas en fonction du profil de l’élève mais de son travail et de ses efforts,  les devoirs seraient faits, corrigés et remis aux élèves dans le respect des notes ministérielles. Mais l’absence de contrôle administratif et pédagogique et la couverture qu’offrent certains syndicats, partis, associations, personnes influentes ou autres, à certains enseignants sans scrupules, font que ces derniers travaillent quand il leur plait de travailler, selon ce que leur dicte leur fantaisie, sans que leurs retards ou absences soient signalés ou sans que des procédures administratives soient entamées à leur encontre. Nul n’ignore que dans nos établissements scolaires, certains enseignants bénéficient de la complaisance de leurs directeurs ; complaisance suscitée par l’intérêt ou par la crainte ; ce qui fait qu’ils sont souvent absents ou en retard, passent le plus clair de la séance debout devant leur salle de classe à fumer ou à parler au téléphone, abandonnant leurs élèves à leur examen de fin d’année.

1-2-Deuxième entrée : les mécanismes de contrôle et d’inscription des absences.
– Libellé et exploitation du registre d’assiduité.
– Rédaction de rapports périodiques pour un suivi des absences.
– Saisie et consignation des autorisations accordées aux fonctionnaires.
– Insertion dans les rapports d’inspection qui s’effectuent dans les établissements scolaires et dans les unités administratives de données relatives aux absences.
– Etablissement d’un plan des indices des absences.
– Exploitation informatique des rapports.
Le troisième préambule met l’accent sur le côté pédagogique : Il n’est pas normal qu’en cas d’absence de l’enseignant, l’administration renvoie les élèves dans la rue, comme cela se pratique actuellement dans nos établissements, où elle les expose à tous les risques : accidents, abus ; encanaillement, mauvaises fréquentations….Pendant que l’enfant traîne dans les rues, ses parents, bien rassurés, le croient en classe de cours. De plus, il est bien logique que les heures perdues soient rattrapées. Reste seulement à savoir par qui, où, quand et comment. En tant que pédagogues et parents d’élèves, nous ne pouvons pas admettre que nos enfants puissent se présenter à l’examen avec des cours qu’ils n’avaient pas vus étant donné que leur professeur était absent ces jours-là. Je n’ai rien à reprocher au professeur absent, mais mes reproches s’adressent au système éducatif et scolaire qui a mis du temps à réagir en faveur de nos enfants, qui,  il est vrai, doivent prendre connaissance de l’ensemble du programme et bénéficier de l’ensemble de l’enveloppe horaire qui leur est due. L’absence de l’enseignant représente pour eux une sévère sanction le jour de l’examen. Pourquoi leur fait-on donc payer le lourd tribut d’un forfait qu’ils n’ont pas accompli et auquel ils sont étrangers?

1-3- Troisième entrée : traitement pédagogique
– Rétention des élèves à l’intérieur de l’établissement en cas d’absence des enseignants,
– Rattrapage des heures d’absence des enseignants par l’adoption des moyens disponibles,
-Renforcement de l’accompagnement pédagogique des enseignants pour une exploitation optimale du temps scolaire des apprenants
-Programmation de séances de rattrapage dans les cas des interruptions des cours dues aux intempéries ou autres…
– Intensification des visites pédagogiques de contrôle, rédaction de rapports à cet effet et exploitation de leurs données.
– Tenue de réunions périodiques pour étude et concertation,
– Création d’une banque de solutions et de substitutions
Le quatrième et dernier axe met l’accent, lui, sur la mise à niveau d’un système de mesures à prendre et la mise en application des textes juridiques et organisationnels en vigueur à l’encontre des contrevenants. Il est bien normal que les enseignants épinglés pour manquement à leur devoir soient poursuivis par l’administration.
1-4- traitement administratif :                             
– Envoi des rapports aux parties concernées ;
– Prise de mesures administratives dans les délais impartis ;
– Mise en application de la procédure administrative si besoin ;
– Archivage des opérations des suivis relatives à l’absence.
En conclusion, les enseignants se sont depuis toujours opposés aux changements et aux réformes qui son les ennemis déclarés de l’innovation et de la créativité. Ils bousculent les habitudes qui figent les esprits dans la gangue de la paresse, de la mollesse et de la léthargie. Les changements et les réformes permettent de découvrir les insuffisances, les manques et les vices dont souffrent les personnes et le système, ce qui ouvre des perspectives de les réparer pour aller de l’avant.

Pour toutes ces raisons, je me désolidarise de la pétition qui dénonce la note 154 envoyée par notre lycée aux responsables et publiée sur le site OUJDACITY, que j’ai signée ‘’à froid’’ et de manière hâtive et irraisonnée.

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2 Comments

  1. observateur
    27/11/2010 at 23:35

    حق اريد به باطل c est cette analyse que tu viens de faire qui est hative et irraisonnée car le but du ministere via cette note est d accuser en fin de compte l enseignant de l echec sur du plan d urgence

  2. abou ayoub
    27/11/2010 at 23:36

    maintenant je sais jusqu’a quel point la verité peut faire mal !!! mais c la verité avant tout et c’est ça ce qui fait la noblesse de l’enseignement et l’objectivité de l’enseignant meme si la verité fait toujours MAL !!!!!

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