Evolution de l’aide des Etats-Unis à l’agriculture marocaine
Introduction
La
participation
du Gouvernement des Etats-Unis au développement de l’agriculture
marocaine a commencé le 2 avril 1957, date où les Etats-Unis ont conclu
un accord avec le Royaume du Maroc pour apporter une aide économique
et technique dans différents secteurs. L’USAID a été la première
agence du Gouvernement Américain à intervenir dans l’agriculture.
Cependant, l’assistance des Etats-Unis au secteur agricole a évolué
avec le temps dans son ampleur et avec la participation de différentes
agences gouvernementales.
Les premiers
programmes agricoles ont été conçus pour accroître la productivité
de l’aridoculture dans les régions semi-arides du Maroc. En outre,
les Etats-Unis ont accordé au Gouvernement Marocain, par l’intermédiaire
de l’USAID, des prêts pour la gestion de la sécheresse. Les programmes
ultérieurs ont porté sur le renforcement des capacités, la gestion
de l’eau et l’irrigation, le développement de filières, la productivité
de l’arboriculture fruitière, la recherche en production agricole
et en sécurité alimentaire et la promotion des échanges commerciaux.
L’USAID estime
que la majorité de l’aide de 2 milliards de dollars qu’elle a apportée
au Maroc durant ces derniers 53 ans a bénéficié directement ou
indirectement
aux programmes marocains de développement du capital humain liés au
secteur agricole et au secteur rural. Cet appui s’est fait dans le
cadre des accords de coopération avec des établissements d’enseignement
des Etats-Unis, de stages de formation aux Etats-Unis et de l’assistance
technique américaine à l’agriculture et à l’agro-industrie.
Quant à
l’accord du programme de la Millennium Challenge Corporation (MCC), conclu le 31 août 2007 avec le Gouvernement Marocain, il a ajouté
une dimension très importante à la longue histoire de la contribution
du Gouvernement Américain au développement de l’agriculture marocaine.
En effet, sur un financement total de près de 700 millions de dollars
sur cinq ans, plus des deux tiers sont alloués au secteur agricole,
à la prestation de services financiers aux petits agriculteurs et
éleveurs
et à la pêche.
Les programmes
de la MCC au Marocsont mis en œuvre exclusivement par des
organismes
marocains, comme l’exige le modèle MCC lui-même.
Dans l’avenir,
l’aide des Etats-Unis au développement du Maroc se focalisera fortement
sur le secteur agricole. Le programme de la MCC est centré sur
l’amélioration
de la productivité dans le secteur agricole. Quant aux programmes pour
la croissance économique de l’USAID, ils continueront de soutenir
des politiques agricoles pour le développement de secteurs niches,
apportant ainsi un complément précieux au programme de la MCC.
Formation des compétences
Historique
L’USAID s’est
attachée à développer les services marocains de vulgarisation agricole,
aidant à former les enseignants à des techniques agricoles améliorées.
Dans les années 90, l’USAID, dans le cadre de son programme de promotion
de l’agro-industrie marocaine, a aidé à créer quelque 3.000 emplois
au bénéfice d’une main d’œuvre non qualifiée et semi-qualifiée,
dont 80% environ étaient des femmes.
L’USAID a
aussi mené un programme de gestion des ressources en eau, destiné
à l’amélioration des pratiques et des réseaux dans les secteurs
agricole, urbain et industriel.
Un facteur
essentiel de l’évolution du développement socioéconomique marocain
a été la formation de capacités humaines, à travers des stages et
des programmes de l’enseignement supérieure dans des universités
américaines, dans le domaine de l’agriculture et autres secteurs.
Ces formations ont contribué à l’acquisition de connaissances et
de compétences professionnelles par un grand nombre d’universitaires
et autres fonctionnaires marocains.
L’effort
de formation consistait, pour une grande part, à former des compétences
scientifiques, managériales et techniques liées à l’agriculture
et à l’agro-industrie. Ce travail a directement contribué au
développement
des capacités de l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès et
de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II de Rabat. En
outre, l’USAID a réussi à créer un centre de recherche opérationnel
et pérenne, le Centre d’Aridoculture de Settat, ainsi qu’un effectif
important du personnel scientifique hautement compétent et motivé.
Ce partenariat réussi pour la formation de compétences est à l’origine
de l’excellente formation scientifique et des nombreux services
agricoles
qui appuient aujourd’hui, au Maroc, le secteur des exportations
agricoles,
un secteur en expansion rapide.
Programmes
récents et actuels
Les programmes
de la MCC dans le secteur agricole comprennent aussi un important volet
de formation et de développement des capacités, d’une valeur totale
de l’ordre de 26 millions dollars. Ce volet comporte notamment 1)
la conduite d’une formation complète pour les producteurs, leurs
familles et les associations de producteurs concernant des techniques
améliorées de culture, et 2) la création de coopératives agricoles,
suivie de formation et conseil en gestion, marketing, comptabilité,
organisation et accès aux services financiers.
L’assistance
technique et les formations offertes par la MCC et les programmes de
l’USAID renforceront la capacité du Gouvernement Marocain à mettre
en œuvre avec succès les principales actions du projet «Productivité
des arbres fruitiers», et elles amélioreront la capacité de la société
civile à superviser la gestion des programmes.
Gestion des ressources en
eau
Historique
Concernant
la gestion en ressources en eau, l’une des premières grandes
réalisations
de l’USAID au Maroc fut le programme d’irrigation du bassin de la
Moulouya. Entre 1960 et 1974, ce programme, doté d’un budget de 40
millions de dollars, a facilité la construction d’ouvrages hydriques,
comme les barrages Mohammed V et Mechra Hamadi, permettant de mettre
en culture des milliers d’hectares de terres en friche semi-arides
de la région orientale. Ce réseau d’irrigation continue aujourd’hui
de contribuer aux activités économiques de la région et à la subsistance
de plus de 50.000 personnes semi-nomades et de leurs descendants. Les
programmes agricoles ont continué durant les années 70, 80 et 90,
portant alors sur la réforme des politiques agricoles.
De 1999 à
2004, des mesures importantes ont été prises, pour la création et
la mise en service de l’Agence du Bassin Souss-Massa, un établissement
chargé de la gestion efficiente de l’eau. Plusieurs opérations pilotes
ont aussi été réalisées : l’installation d’un système de télémétrie
qui mesure les stocks et les flux des eaux de surface et souterraines ;
la création d’un site de démonstration de l’irrigation goutte-à-goutte ;
et la dissémination d’informations concernant l’irrigation optimale
des différentes cultures. Le Gouvernement Marocain a exprimé son intérêt
pour disséminer le modèle de gestion de l’eau mis en place par l’USAID.
Programmes
récents et actuels
L’action
du Gouvernement Américain dans le secteur de l’eau au Maroc s’est
traduite également par le travail qu’accompliront les Marocains en
utilisant les fonds de la MCC. Ainsi, de 2008 à 2013, la MCC appuiera
dans des zones cibles, des actions destinées à améliorer l’efficience
de l’utilisation de l’eau afin d’accroître le rendement et la
rentabilité de la culture des arbres fruitiers.
Par ailleurs,
la MCC financera des améliorations des ouvrages d’irrigation (bétonnage
de canaux de terre ; construction de canaux de détournement, de bassins
de stockage et de stations de pompage ; et réparation de canaux de
drainage
souterrains). Enfin, la MCC apportera une assistance à des associations
existantes d’usagers de l’eau agricoles pour l’utilisation, la
gestion et l’entretien des réseaux de distribution d’eau d’irrigation.
En outre, le
volet “Eau” de la nouvelle stratégie d’assistance de l’USAID
(2009-2013) appuie l’utilisation optimale des ressources en eau afin
d’accroître la productivité, la compétitivité et l’emploi dans
le secteur agricole. Ainsi, dans le cadre de son nouveau programme
« Compétitivité
économique du Maroc » (MEC), au budget de 40 millions dollars, l’USAID
apportera son soutien aux plans de gestion de l’eau et de développement
agricole du Gouvernement Marocain, et ce, pour promouvoir une
utilisation
plus efficiente de l’eau, comprenant : une gestion intégrée des
ressources
en eau, la réutilisation des eaux usées, le financement de l’irrigation,
et l’efficience en matière d’énergies.
Plus
précisément,
en appui à de nombreuses initiatives conduites dans le cadre du
Plan Maroc Vert et de la Stratégie Nationale de l’Eau, le programme
MEC soutiendra l’institutionnalisation de l’utilisation des eaux
usées recyclées dans l’agriculture, promouvra des filières agricoles,
et aidera à la décentralisation de la gestion des ressources. De plus,
pour améliorer la gestion des ressources en eau au niveau des bassins
versants, le programme MEC mettra en place des systèmes informatisés
de gestion dans les Agences de Bassin et les ORMVA.
Développement de
filières
De 2004 à
2009, l’USAID, en étroite collaboration avec le Ministère l’Agriculture
et des Pêches Maritimes et le Ministère de l’Industrie, du Commerce
et de la Mise à Niveau de l’Economie, a contribué à la réalisation
des projets pilotes intégrés dans les filières agricoles niches tels
que l’huile d’olive, les câpres, la viande rouge ovine, les petits
fruits rouges, et les plantes aromatiques et médicinales.
Le petit
agriculteur
était au cœur de ce programme. L’USAID a parrainé divers ateliers
nationaux pour les coopératives de différentes filières. Ces ateliers
les ont sensibilisées à l’importance de l’organisation professionnelle,
de l’intégration de leurs activités, et du marketing. Le programme
a déjà généré près de 84 million dollars (650 millions de Dirhams)
de ventes et d’investissements dans les filières cibles.
Le Ministère
de l’Agriculture a adopté l’approche régionale des filières intégrées
de l’USAID en vu de les généraliser dans toute les régions du royaume.
Cette approche par chaine de valeur est aujourd’hui un élément essentiel
dans le nouveau Plan Maroc vert.
Mettant à
profit l’expérience de l’USAID, la MCC a aussi suivi dans toutes
ses opérations, une approche de soutien aux filières. Le Ministre
de l’Agriculture a indiqué que le modèle de la MCC était appliqué
pour certains des axes du Plan Maroc Vert.
Productivité
des arbres fruitiers
Le programme
«Productivité des arbres fruitiers» de la MCC, doté d’un budget
de 300,9 millions de dollars, vise à stimuler l’expansion du secteur
agricole et à réduire la volatilité de la production agricole. Ce
projet financera dans des zones bour, la réhabilitation et
l’intensification
de la culture des oliviers, figuiers et amandiers sur une superficie
d’environ 55.000 hectares, ainsi que l’extension de ces cultures
sur environ 120.000 hectares.
Ce volet vise
à reconvertir les petits agriculteurs de la culture de céréales
demandant beaucoup d’eau et de faible valeur commerciale, à la culture
d’espèces d’arbres fruitiers demandant peu d’eau, de grandes
valeurs commerciales et résistantes à la sécheresse. Dans les zones
irriguées, le projet de la MCC appuiera des améliorations pour une
plus grande efficience de l’irrigation et une productivité accrue
des oliviers et dattiers, et ce, sur une superficie de 43.000 hectares.
Il est prévu
que le programme «Productivité des arbres fruitiers» améliorera
les conditions de vie d’environ 136.000 ménages agricoles du nord,
du centre et du sud du Maroc. En outre, la construction des terrasses
devrait donner du travail à environ 11.000 ouvriers agricoles.
La MCC finance
également des actions dans d’autres domaines comme la production
artisanale et la pêche artisanale. Elle soutiendra aussi la création
et l’expansion des petites entreprises, et ce, en investissant dans
les services financiers et l’appui aux petites entreprises.
Dans le cadre
du projet d’appui à la pêche artisanale, au budget de plus de 116
millions dollars, mis en œuvre par l’Office National des Pêches
(ONP), la MCC vise à créer 20 débarcadères pour les pêcheurs, 13
installations portuaires, et 6 marchés au poisson de gros. La MCC aidera
aussi 2000 vendeurs de poisson ambulants.
Capacités de recherche
en production agricole et sécurité
alimentaire
Par
l’intermédiaire
du Service Agricole Etranger (FAS) de son Département de l’Agriculture
(USDA), le Gouvernement des Etats-Unis collabore étroitement avec les
institutions agricoles et scientifiques du royaume du Maroc afin
d’aider
à développer les capacités de recherche du Maroc et à rationaliser
les règlements relatifs à la production et au commerce agricoles et
à la sécurité alimentaire. La division des affaires agricoles du
FAS, présente à l’Ambassade Américaine à Rabat, coordonne des
programmes d’échanges techniques et scientifiques de l’USDA, tels
que le programme Cochran et le programme de formation Norman Borlaug.
Le FAS collabore aussi étroitement avec d’autres agences du Gouvernement
Américain afin de renforcer les relations bilatérales entre le Maroc
et les Etats-Unis dans le secteur de l’agriculture.
Promotion des
échanges commerciaux
A travers
son Service Commercial Etranger présent au Consulat Général des
Etats-Unis
de Casablanca, le Gouvernement Américain aide à la promotion des
échanges
commerciaux au profit des sociétés américaines et des importateurs
marocains, et ce, dans différents domaines, dont l’agriculture. Le
Service Commercial assure la promotion de divers salons commerciaux
aux Etats-Unis. Ses spécialistes à Casablanca organisent et accompagnent
des délégations marocaines de chefs d’entreprises pour leur permettre
de visiter ces salons et de rencontrer des représentants de sociétés
américaines.
Action
Civique Vétérinaire
Enfin, le
Gouvernement
des Etats-Unis, représenté par l’Equipe des Affaires Humanitaires
de l’Ambassade Américaine, procure également des médicaments de
première nécessité pour le bétail qui représente un moyen de subsistance
pour une majorité de la population démunie. Depuis début 2008 se
produit à peu près tous les six mois, la manifestation Action Civique
Vétérinaire. La caravane de mars 2010 a été la quatrième du genre
dans le Royaume. Pour trois des quatre manifestations, l’équipe
humanitaire
a opéré en partenariat avec la Fondation MJID. Ce programme a permis
la vaccination de plus de 75.000 animaux.
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