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REPRESENTATIONS DE L’INTELLECTUEL

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  REPRESENTATIONS  DE  L’INTELLECTUEL

Les intellectuels constituent-ils une catégorie extrêmement large dans un groupe très réduit et hautement sélectif ? Deux des plus célèbres descriptions des intellectuels au xx° siècle s’opposent  fondamentalement sur ce point.

Antonio Gramsci, marxiste italien, militant, journaliste et billant philosophe emprisonné par Mussolini de  1926 à 1937 : « On peut dire que tous les hommes sont des intellectuels, mais que tous les hommes n’ont pas dans la société fonction d’intellectuel ! »

Ceux qui exercent réellement la fonction intellectuelle dans la société se divisent,   en deux types : les intellectuels traditionnels, tels que les enseignants, les administrateurs, qui perpétuent la même fonction de génération en génération ; et les intellectuels organiques directement liés à des classes ou , à des entreprises qui y ont recours pour organiser leurs intérêts, accroître leur pouvoir, élargir leur contrôle.

L’entrepreneur capitaliste crée à ses côtés le technicien d’industrie, l’expert en économie politique, les organisateurs d’une culture nouvelle, d’un système juridique nouveau etc.

A l’autre extrême se trouve une célèbre définition que donne  Julien Benda des intellectuels—une petite bande de philosophes-rois surdoués et moralement talentueux qui constitue la conscience de l’humanité.

Toutefois, certains vont jusqu’à parler de  trahison des intellectuels qui abandonnent leur vocation et compromettent leurs principes.

Ils ne  prônent pas pour autant un idéal de penseurs totalement désengagés, détachés de ce monde, enfermés dans leur tour d’ivoire et consacrés à l’étude de sujets obscurs, sinon occultes. Les vrais intellectuels ne sont jamais plus en accord avec eux-mêmes que lorsque, mus par la passion métaphysique les principes désintéressés de justice et de vérité, ils dénoncent la corruption, défendent les faibles, défient l’autorité :.

En 1927, bien avant l’âge des mass médias, on sentait déjà à quel point il  était important pour les gouvernements d’avoir à leur service des intellectuels auxquels on pouvait faire appel non pour diriger la politique de l’Etat, mais pour produire de la propagande, des euphémismes, et à plus vaste échelle, des systèmes entiers de novlangues orwelliennes destinés à déguiser la vérité au  nom de « la convenance institutionnelle »ou de « l’honneur national ».

Les diatribes contre la trahison des intellectuels ne puisent leur force ni de la subtilité de leur raisonnement, ni du radicalisme presque impossible de cette vision, sans compromis, de la la mission de l’intellectuel.

Les vrais intellectuels sont  censés prendre le risque d’être brûlés vifs sur le bûcher, ostracisés ou, crucifiés. Ce sont des personnages symboliques, qui, se signalent par une distance inflexible face aux préoccupations pratiques. Il s’agit  nécessairement d’individus singuliers, doués d’une très forte personnalité, et, en état d’opposition quasi , permanente au consensus.

Pour toutes ces raisons , les intellectuels sont un  groupe d’hommes  et/ou de femmes qui profèrent de haut et sans ménagement la somme de leurs critiques…

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

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2 Comments

  1. Oui, mais...
    13/10/2015 at 21:44

    Nous avons besoin des intellectuels qui pensent et évoluent comme Jean Jaurès, Hussein Marwa, Rachid Mimouni, et tous les autres qui sont capables de dénoncer l’arbitraire et de changer les choses en faveur des peuples; tandis que les soi disant intellectuels qui pratiquent la politique de l’autruche qu’ils aillent jouer ailleurs, ils n ya pas pour eux, parmi nous.

  2. Mohammed BOUASSABA
    14/10/2015 at 01:24

    seront ils écoutés un jour par ceux qui nous gouvernent, nos intellectuels ?

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