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Saidia – tourisme: pas assez de profils adaptés

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· Au Maroc, 3.000 lauréats formés par an

· Alors que pour la station Saïdia les besoins sont de 8.000 pour les 3 ans à venir

Cela fait pratiquement un an qu’a eu lieu le lancement du chantier de la station du plan Azur, Mediterrania-Saïdia. Ce projet permettra, notamment, de mettre en valeur les produits de niche dans l’arrière-pays de l’Oriental: de Tafogalt et Zegzal dans les montagnes des Béni Znassen, en passant par El-Kaf dans les plaines des Angad  et la pépinière de Gafait dans la province de Jerada jusqu’aux oasis du désert de Figuig. Ainsi, si cette gigantesque réalisation porte les espoirs du développement touristique d’une région et du pays, de nombreuses questions se posent toutefois.
Selon Farid Chourak, directeur du centre régional d’investissement (CRI), «l’importance de ce site touristique réside surtout dans sa grande capacité d’accueil qui est de 27.700 lits et surtout les 50.000 emplois qu’il générera, dont 8.000 directs». Mais il y a un hic! En effet, il est juste de se pencher sur la question de la qualification des ressources humaines et l’implantation, hors site, d’entreprises d’accompagnement  de manière à optimiser l’investissement réalisé à Saïdia. Il s’agit en effet d’intégrer des milliers de jeunes diplômés dans la vie active et résorber, en conséquence, le problème du  chômage qui pèse lourd sur la région orientale. Mais où sont les investissements en matière de formation pour répondre aux profils exigés dans le domaine du tourisme?
Selon Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et du Transport, le gouvernement  est conscient des besoins en matière de  compétences humaines visant à satisfaire cette offre d’emplois pléthorique. «Un dispositif  de formation est mis en place», est-il souligné. Pourtant, un opérateur local estime nécessaire d’accélérer la création de filières spécialisées dans les différents établissements de formation. Ce dernier insiste aussi sur l’implantation d’entreprises pour accompagner ce projet. De son côté, Lahbib Elalej, président du Conseil régional du tourisme (CRT), reconnaît «l’absence d’une main-d’œuvre qualifiée capable de répondre aux exigences d’un marché fortement concurrencé». A noter que 200 lauréats sortent chaque année de l’Ecole hôtelière de Saïdia. «Mais ce n’est pas suffisant pour pallier les déficits en ressources humaines», ajoute Elalej. La formation devrait donc constituer une véritable niche d’investissements pour les opérateurs économiques.
Par ailleurs, pour le directeur du CRI, les limites de la programmation de l’offre de la formation soulèvent de vives inquiétudes. «Au Maroc, précise-t-il, on ne forme en matière de tourisme et d’hôtellerie que 3.000 lauréats par an. Or, la station de Saïdia, à elle seule, exige pour les trois années à venir, 8.000 profils adaptés». C’est dans ce sens, indique-t-on, que la wilaya a créé un comité stratégique régional de formation-emploi.
Mohammed Farissi, président de l’Université Mohammed Ier d’Oujda, reconnaît l’inadéquation formation-emploi. «Mais toute réforme nécessite des moyens financiers , des ressources humaines et des capacités d’accueil dont l’Université ne dispose pas», ajoute Farissi.
Pour l’heure, il n’y a aucune visibilité. Mais en tout cas, il y a risque que les opérateurs ramènent avec eux des compétences de la rive nord de la Méditerranée.
Aussi le temps presse. Selon des sources proches du dossier, plus de 70% des unités hôtelières et résidentielles  sont commercialisées. D’ailleurs, l’ouverture des premières unités hôtelières est annoncée pour fin 2006. Et si l’on continue à former des profils en décalage par rapport aux besoins, la région de l’Oriental risque de rater cette belle opportunité offerte par la station Saïdia.

L’Espagne débauche

Après l’agriculture, c’est le secteur du tourisme et de l’hôtellerie espagnol qui a besoin de main-d’œuvre. La semaine dernière, tout un contingent de jeunes filles et garçons, formés dans les écoles hôtelières du Royaume, sont partis pour Madrid. Recrutés à 1.200 euros par mois, ces derniers vont occuper des postes dans la restauration, le service d’étage etc. dans divers établissements de la capitale. Ce sont là des compétences dont ne va certainement pas profiter le tourisme national.

De notre correspondant,
Mohammed ZERHOUDI
 d’aprés l’ECONOMISTE

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Aucun commentaire

  1. فادي اسود
    16/06/2006 at 18:56

    C’est decevant ce ke je viens de lire ..
    Fallait creer une ecole hotélière et desfilières de tourisme dés la signature de l’accord avec Fadessa .. Mais …

  2. Dahlia
    16/06/2006 at 18:56

    une nouvelle formation universitaire qui débouchera de 30 lauréats issus de l’EST d’oujda ,et ayant obtenu une « licence professionelle en management du tourisme est attendu ,pour la fin 2008.
    cela permetterait certes de répondre a un besoin minim en matière de profils adéquats,mais le temps presse ,et ce qui devrait se faire c’est de pouvoir impliquer ces lauréats dès que la station saidia serait opératrice,une formation en alternance(université-entreprise) serait bel et bien efficace ,et et assurerait certes un rendement considèrable

  3. je passe
    16/06/2006 at 18:56

    Comme d’habitude, malgré mes réserves sur ce genre de projet (tourisme non culturel dans une région qui n’a que le soleil et le paysage), des centaines de jeunes marocains arriveront des autres régions du Maroc pour occuper ces posts et on laisse les jeunes de l’Oriental sur le ban de touche. Cela est une faute comme d’ahbitude de nos élus locaux qui ne servent à rien.

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