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Le silence des syndicats

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Nombreux sont les articles que j’ai écrits sur les mutations et sur les dossiers médicaux et sociaux, nombreuses également ont été les interventions des internautes partagées entre partisans et adversaires, mais aucun syndicat ne s’est manifesté ni pour dénoncer le contenu des articles, ni

pour lui apporter son soutien, ni pour se justifier. Il faut donc interpréter ce
silence comateux et morbide non comme une faiblesse devant un état de fait de nature à dépasser les compétences du syndicat lui-même mais comme une complicité à peine voilée entre le syndicat et l’administration avec lequel il flirte, jadis à l’insu des adhérents, actuellement sous leur regard.

Rappelons au syndicat qu’il tire sa force des adhésions des fonctionnaires

Rappelons lui que si un jour, qui n’est pas loin d’ailleurs, par un commun accord, les adhérents refusent de répondre présents à un appel de grève lancé par le syndicat, le syndicat s’effondre comme un château de cartes que des enfants s’amusent à édifier contre le gré de la pesanteur et des principes élémentaires de la maçonnerie. Il ne resterait alors du syndicat que des personnes nues cherchant à cacher leur nudité des regards éhontants de ceux qui les avaient pendant si longtemps pris pour leurs avocats .Le syndicat est donc une personne morale et comme toute personne morale, il fond avec la fonte de la morale qui a fait de lui une personne. Il ne restera du syndicat qu’une personne sans morale. C’est sans doute ce qui est en train d’advenir du syndicat dont je prévois le déclin. A moins que…

Le syndicat est nommé par procuration pour défendre les droits légitimes de ceux qui sont menacés de perdre leurs droits, pour rendre leurs droits à ceux qui les ont perdus, pour réparer les préjudices causés par les exactions de l’administration ou de l’administrateur à ceux qui ont été victimes de préjudices. Le domaine d’activité du syndicat est donc l’action en faveur de l’adhérent qui partage son cahier de revendications avec le représentant local, régional ou national. Est une trahison toute action menée par tout représentant du syndicat pour des profits personnels qu’il tire de son poste, si minimes soient-ils, fussent-ils de l’ordre d’une simple complaisance accordée par l’administration. Je considère de tels actes comme nuisibles au syndicat et à ses adhérents qui déjà se demandent de quel côté il est.

Tout porte à croire que le syndicat n’est pas du côté des adhérents dont ils ne voient les représentants qu’à la saison des ventes des cartes d’adhésion, et encore, seuls se démènent comme de petits diables les représentants de second rang à qui il reste une marche à gravir sur l’échelle de la promotion. Les autres ne prennent plus la peine d’afficher les revendications sur le tableau syndical accroché au mur de la salle des professeurs. Et les dernières revendications, depuis longtemps périmées continuent à être épinglées sur le tableau syndical que les adhérents ne consultent plus et la feuille, à la façon dont elle est tournée vers le bas du tableau, témoigne de l’abandon dont elle a été depuis longtemps l’objet.

Le syndicat est, me semble-t-il, du côté de l’administration qui a libéré ses représentants de l’exercice en classe en les nommant gérants des cafés des Œuvres Sociales, ou en leur attribuant des postes administratifs dans les écoles, dans les collèges ou dans les lycées, ou en les rapprochant encore plus de l’administration en leur offrant un siège en faux cuir dans un bureau niché sous l’escalier de la délégation ou de l’académie. C’est sans doute une politique nouvellement installée et qui consiste à rapprocher le citoyen de l’administration.

Pendant ce temps-là, les adhérents continuent à exercer en classe, à s’acquitter de leur devoir en payant les cartes d’adhésion, à écouter les appels à la grève. Pendant ce temps-là les représentants du syndicat continuent à faire semblant de négocier avec l’administration des revendications dont l’aboutissement est scellé d’avance. Le syndicat ménage ainsi le chou et la chèvre. Il ménage l’adhérent d’où il tire sa force ; il ménage l’administration d’où il tire ses profits sur le dos de ceux qui lui ont délégué leur pouvoir. Pendant ce temps-là, enfin, l’administration, en faisant taire l’outil de dissuasion qui est le syndicat, et ce, en mouillant ses représentants, elle se joue à sa guise des intérêts de ses fonctionnaires.

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6 Comments

  1. Zarrouki Brahim
    06/01/2008 at 21:32

    Bravo, mon cher Zaid de crier tout haut ce que tout le monde pense tout bas!
    dites-moi cher ami …….entre le syndicat et l’administration avec laquelle il flirte…. OU ….avec lequel elle flirte?….
    amicalement!

  2. Zaid Tayeb
    06/01/2008 at 23:26

    Merci mon cher Zerrouki: avec laquelle il flirte( laquelle=l’administration; il= le syndicat)>>>le syndicat flirte avec l’administration. je vous remercie du fond de mon coeur pour ce sens de l’observation que vous avez et qui témoigne d’une lecture méticuleuse de l’article. c’est très amical de votre part.

  3. متتبع عن كثب
    08/01/2008 at 22:34

    je vous remercie cher mr pour cet article tres interessant,et qui est malheureusement plein de realités,sauf que je trouve que vous aviez mis tous les syndicats(et syndicalistes) dans le meme panier ,chose qui n’est pas juste.il existe beaucoup de militants honnetes dans des sydicats ,et ce n’est heureusement que grace a eux que l’administration reflechie mille fois avant d’abuser de son pouvoir
    mes salutations

  4. Zaid Tayeb
    09/01/2008 at 13:00

    متتبع عن كثب je vous remercie pour la lecture de mon article. Ce que vous dites est vrai, mais je ne peux pas faire l’exception ni nommer le syndicat qui ne fait pas son devoir. je ne veux pas que le syndicat qui se dit propre soit contaminé par les plaisirs que fait miroiter l’administration pour le corrompre. je n’ignore pas que le principe de la généralisation est mauvais. je vous remercie.

  5. hajji ilyass
    11/01/2008 at 00:05

    je vous remercier monsieur zaid tayeb mon professeur à lycée moulouya de ces a rticle qui rappelle tous les marocains de tout les danger qui nous aperçu et surtout celui de nos lycée…

  6. صابر
    15/01/2008 at 00:05

    la différence entre un syndicat ou un parti et une organisation de mafiozzi?
    les premiers utilisent leurs efforts pour le bien de tous, alors que les seconds utilisent les efforts de tous pour leur « propre bien » (causa nostra).
    je propose donc à tous les travailleurs de ne plus faire de grève!
    à bon entendeur…!

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