Plusieurs dizaines de manifestants, venus de Nador et de Tétouan, ont organisé vendredi deux sit-in de protestation, à Bab Sebta et en face de l¹île Leila, pour réclamer la fin de la colonisation des territoires marocains encore occupés par l¹Espagne.

À l¹initiative de l¹Association euro-méditerranéenne de défense des droits de l¹homme, sise à Nador, et de l¹Association pour la libération de Sebta, Mellilia et des îles marocaines occupées, un sit-in a été organisé, vendredi à Bab Sebta à Fnideq pour dénoncer l¹occupation anachronique des territoires marocaines et réclamer un dialogue politique sur la question.
Plusieurs organisations politiques et des associations de la société civile de la région ont délégué des représentants à cette manifestation symbolique qui se veut «un rappel pour que le droit à l¹oubli ne soit pas permis».
Partie de Nador dans la nuit de jeudi à vendredi, «la caravane de la libération et du développement» avait rendez-vous à Bab Sebta, où, vers 10 h 30, un sit-in a eu lieu. Plusieurs slogans politiques, demandant «la fin de la présence coloniale», ont été scandés par les manifestants, drapeau marocain en main.
Vers 11 h 30, le cortège s¹est dirigé vers le village Benyounech, limitrophe de Jbal Moussa situé dans la région de Tourah, qui donne sur l¹île de Leila pour tenir un sit-in similaire et lancer le même message aux autorités espagnoles.

Des provocations colonialistes
Des fils de la région, ainsi que des représentants régionaux de partis politiques et de la société civile ont rejoint les manifestants venus de Nador et de Tétouan.
À 200 mètres du rocher Leila, ils ont lancé des appels pour «la fin de la colonisation» et «le retour des territoires marocains» à la mère patrie.
Lors de ce sit-in en face de l¹île Leila, un zodiac de la garde civile espagnole a tenté de provoquer les manifestants, en faisant des aller-retour dans les eaux territoriales marocaines. Ce qui a donné plus d¹enthousiasme aux manifestants pour hausser la voix et faire entendre, en espagnol, la dénonciation du fait colonial.
Par ailleurs les deux sit-in ont suscité un intérêt particulier auprès de la presse écrite espagnole et de quelques chaînes de télévision, présentes sur les lieux. Il s¹agit, en plus de la TVM et d¹Al Jazeera, des chaînes espagnoles Canal Sur et Canal 2.
Cet intérêt fait suite au ras-le-bol provoqué par la visite du roi Juan Carlos aux deux villes spoliées.
Plusieurs responsables parmi les initiateurs de la marche et les participants ont été sollicités par les médias. Ils ont affirmé la détermination de poursuivre la mobilisation dont l¹objectif est de mettre un terme à l¹occupation de Sebta, Mellilia et des îles avoisinantes. Ils ont également déclaré que l¹ancienneté de l¹occupation de territoires d¹autrui ne saurait justifier la poursuite du fait colonial ou la négation des droits nationaux du peuple marocain.

Belaid Sadhoumi

AL BAYANE