Algérie et Maroc : Quelles convergences économiques ?

C’est une espèce de discours de la méthode, une incitation pressante en faveur d’une stratégie d’ intégration maghrébine que l’auteur défend becs et ongles tant il est convaincu de sa nécessité. Il le fait savoir en préambule de son travail.
«Evoquer la possibilité de réaliser une union économique et monétaire à l’échelle maghrébine n’est pas une utopie mais la perspective la plus prometteuse au profit des générations futures.
Les dirigeants politiques qui prendraient l’initiative d’une telle construction inscriraient de leurs empreintes, l’histoire avec un grand H ».
Camille Sari, Docteur en finance, Conseiller économique, Enseignant universitaire, assène sa conviction dans le cadre d’un ensemble de soubassements théoriques d’un management de l’intégration.
Il évoque des expériences d’intégrations comme l’Union européenne, l’Asean, le Mercosur, au travers d’une investigation qu’il espère la plus exhaustive possible.
L’ouvrage est conçu de manière simple et accessible au grand public à l’effet de susciter une adhésion autour de sa thèse, un débat capable de convaincre les décideurs à produire des décisions courageuses dans le sens d’une construction plus rapide et plus poussée d’un processus d’édification du Grand Maghreb.
Didactique, l’ouvrage est axé sur deux objectifs qui consistent à saisir l’importance de ce projet et d’en appréhender les dividendes.
Il apporte un éclairage abordable sur les structures économiques et financières de l’Algérie et du Maroc centré essentiellement sur les questions monétaires.
« Un économiste n’a de valeur que s’il émet des propositions » a-t-il déclaré dans le cadre de sa conférence de presse qu’il a animée à la librairie du Tiers- monde.
Dans un contexte de mondialisation, et dans un processus de négociations séparées avec l’Europe, l’expansion économique des pays du Maghreb, ne peut se faire que sur la base d’un marché commun.
C’est un leitmotiv qu’il rappelle sans cesse. Il faut donc un bloc maghrébin autour d’un axe maroco- algérien dans une première étape.
Pour augmenter les échanges, il y a obligation, à préconiser une monnaie commune, le « Dirnham » (contraction des mots dirham et dinar). C’est une sorte une sorte d’ECU qui n’est pas une monnaie fiduciaire. Les monnaies maghrébines, indique t-il, sont inconvertibles. Ceci est une anomalie.
Selon l’auteur, il faut faire confiance aux intérêts économiques convergents. Les deux états doivent se garder de se tourner le dos car le contexte ne le permet plus.
Les échanges intermaghrébins oscillent actuellement autour de 2% alors que la moyenne universelle est de 40% dans une zone économique digne de ce nom. C’est dire le handicap, le fossé à combler.
L’intégration est facteur de développement, de créations d’emplois. Elle engendre une dynamique de mobilisation des ressources matérielles et humaines en faveur de la stabilité sociale et de la paix au Maghreb.
L’économiste n’a pas manqué de rappeler au cours du débat, des évidences qui coulent comme de l’eau de roche.
Elles se résument en définitive sur une nécessité de bâtir une intégration capable de faire gagner en indépendance économique fiable, de développer un tissu d’échanges mutuellement bénéfique.
A contrario, l’absence d’une union économique empêche le développement des biens et services et de capitaux ainsi qu’une circulation des ressources humaines.
Le Maghreb demeure le seul endroit au monde qui ne connaît pas de construction régionale et où le commerce inter maghrébin est insignifiant. Dont acte.
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