A HAÏTI Séismes et jouets cosmiques

A HAÏTI
Séismes et jouets cosmiques
JOUETS COSMIQUES
Qu’est-ce qui tient en 50 grammes,
Ou quinze fois plus, de chair ou de
graisse ?
Qui est déifié chez l’homme,
Comme culture et culte mythiques,
Devient totem, maître du destin et tabou
?
Valeur symbole, conçue de chair,
Addiction vers le paradis et l’enfer,
Bonheur des gens où le viril oubli
Fait vivre et prospérer en tuant !
La Terre, point perdu du cosmos,
Officie son cycle de cistude sidérale.
Des gerçures béantes de son écorce,
Craquent les dartres de sa carapace,
Ecrasant les squatteurs du moulinet.
Riche de ses sables et de nos cendres,
Nos gènes fécondent notre mère,
La matrice d’agile où nous retournons !
O Haïti, ô Haïti, ô tsunamis, ô
guerres,
Faut-il vous citer une à une et
maudire
Vos généraux, vos tzars et vos
manants ?
Assez de meurtres, assez de
tourments !
Dans leurs incessants remuements
Mers, marais et vagues fécondent
Les marécages, marmites de géants.
La soupe humaine des fosses communes,
Agite ses ferments dans la glaise infâme
Pour la nouvelle Eve et le futur Adam.
L’arche de Noé, vaisseau lubrique,
Déferle dans le vide sous les vents,
Et vogue dans le vertige en
tournoyant.
A mesure qu’avance le déclin de la
Terre
Et qu’elle fabrique les âges et le
temps,
Nos vigueurs et la sienne s’amenuisent,
Les envies s’estompent, nos rêves se
brisent.
Plus de sorties et moins de visites,
Plus d’amis, reclus dans les douleurs,
Sans autres campagnes que les maladies,
Sinon l’angoisse de disparaître et la
peur,
Avant de t’enterrer vivant, tu gis!
Dans l’amertume parmi les calamités,
Nu, sans aucun geste pour te sauver,
Sinon des mains tremblantes,
Hissées face aux cieux agités !
Ecce homo dans sa piteuse inanité !
Constellation d’atomes, amas unis,
La créature subit les affres qui la
minent,
Comme son berceau, sa terre-mère,
Qui dans ses gésines telluriques,
Convulse en décimant ses fils




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