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GOUTTES DE VIE

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  GOUTTES DE VIE 

C’est la goutte qui fait vibrer la feuille 
Le trille des bambous sous le vent 
La flute des troncs qui frissonnent 
Les vrilles du violon sur sa vielle 

C’est le tire d’aile d’une alouette, 
Qui fait déhancher les palmes 
C’est la chute d’une datte, 
Le craquement d’une feuille 
Au son de l’ombre qui passe. 

C’est l’instant d’un flash 
L’image fluide d’une tierce 
Le mouvement d’une image 
Les zébrures irisées d’un écran 

C’est la trace d’une tête sur l’oreiller, 
De celui qui n’a dormi qu’une vie, 
Dans un film de télé qu’on ne verra plus 

C’est la courbure furtive de l’écho 
Le passage d’un parfum évanescent 
Le froufrou d’une robe fugitive 
Au rythme des jambes qui détalent 

C’est le tango, le pas de danse, 
D’une vague qui frappe le rocher 
La brume aérienne qui se détache 
La crête érigée sur les hanches 

C’est le rond que dessine 
Une pierre sur une eau calme 
Le plongeon d’une grenouille 
Entre les lotus d’un étang 

Ce sont les volutes d’un cigare 
Qui grille les bronches  du temps 
Le cercueil ambulant qui fume
Et que l’on vend, au détail, au vent  

C’est un jouet éphémère 
Entre les mains d’un enfant 
Le chagrin d’une destinée 
Qui meurt immédiatement 

C’est le frémissement d’une plume 
Sur le dos d’une page vierge 
C’est la trace d’un pas 
Sur le sable d’une plage 

C’est l’ombre de la lune 
Sur une dentelle de nuages 
C’est le trait d’un avion 
Qui vole au dessus d’un ange 

C’est le clignement d’un astre, 
Dans l’écrin de velours 
D’une myriade d’étoiles 
Qui lui sert de rivière de diamants

C’est le chant d’une étoile, 
Diadème serti de solitaires 
Qui se brisent dans le firmament 

C’est le chatoiement d’un paon 
Qui ne vécut dans sa cage 
Que peu de temps, pas assez, 
Pour montrer du paradis les couleurs 

C’est le rond du soleil, 
Qui s’abime dans la mer 
Entre les fenêtres dorées 
Des tentures et des palmes 

C’est un regard d’émeraude 
Le soupir d’un félin qui rode 
Le regret moiré d’une âme chaude 
La vie, en jean et djellaba 

C’est une larme puérile qui coule 
Sur la pommette rose 
D’une amante chagrine 


C’est la ride câline ,

La main sur les vagues d’une toison,
Le rire fugace d’un pli onctueux 
Le bonheur qu’on partage à deux 
En signe d’amour ou d’adieu… 

DR IDRISSI MY AHMED

KENITRA 

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