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Petites analyses amusantes après 25 ans d\’enseignement

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Je suis enseignant depuis 25 ans .Durant ce quart de siècle, j’ai connu :les bons et les mauvais , les intelligents et les idiots , les forts et les faibles, les tendres et les durs , les généreux et les avares, les propres et les malpropres , les optimistes et les pessimistes….Bref,toute la panoplie de la société.Evidemment , je parle des élèves , de leurs parents et du personnel pédagogique dont mes collègues.
Ma première école était dans un douar assez éloigné de la ville.Pour y accéder, aucun moyen de transport si ce n’est le camion ; et encore , deux fois par semaine :le lundi pour y aller et le samedi pour en revenir .
Mes premiers élèves étaient une poignée de campagnard qui ne dépassaient pas 8. Là-bas, j’ai connu mes premiers collègues: deux Meknassis.
J’ai dû passer une année mouvementée et riche d’expériences. Beaucoup de souvenirs , mais j’en garde deux: une indigestion de navet et de coing ainsi que la tortue qui a chapardé ma canne à pêche.
Les habitants étaient simples mais si chaleureux que l’un d’eux m’a proposé sa pupille en mariage en payant sa dot à crédit, sans me soucier des mensualités.
Là-bas,j’avais écrit mon journal intime,malheureusement,on me l’a volé.
Une année après,j’ai fait la connaissance des citadins en enseignant dans une école en plein centre de la ville.D’abord, il fallait trouver un loyer pas cher ou cohabiter avec des collègues ;ce que j’ai fait en optant pour la seconde solution.Cela m’avait permis de cotoyer des gens différents de ceux que je connaissais auparavant.Il y avait des êtres aux caractères de cochon,d’autres à l’appêtit d’ogre,certains étaient plus bavards qu’une pie et d’autres aussi muets qu’une carpe,quelques uns étaient sages comme une image,d’autres aussi méchants qu’une caricature.J’avais aussi entretenu des relations avec des soûlards ,des pique-assiettes et des fanfarons.Il y en avait un que je n’oublierai jamais.D’ailleurs rien qu’à l’évoquer,j’ai la rate qui se dilate.Figurez-vous que ce « hilarant » s’emplissait son estomac sous son propre lit et….sous la couverture!Bien sûr,de peur de partager son frichti avec les autres.
A l’école,j’ai connu beaucoup de parents de mes élèves.Certains reconnaissaient mes efforts;d’autres ssympatisaient avec moi.Cependant, il y en avait qui étaient en conflit avec moi:les parents des cancres .Les pauvres,ils ne supportaient pas qu’on maltraitasse leurs progénitures.Aussi exprimaient-ils cela en protestation ou insultes.Certains osaient présenter au directeur des certificats pour coups et blessures sur leurs mômes chéris.
Quant aux inspecteurs,la plupart étaient autoritaires et indolents.
Mon premier inspecteur,je l’avais chassé comme un chien de ma classe.Pourtant,il l’avait bien mérité!Le seul regret que j’ai,c’est de ne lui avoir pas balancé mon coup de poing sur la figure.
Heureusement,avec les autres,j’ai eu des rapports excellents,des rapports couronnés de félicitations et d’encouragements.
Pour les directeurs,la plupart savaient lire et écrire l’Arabe,mais n’avaient aucune pointe de la langue de Molière;ce qui étaient génant pour nous, enseignants du français.
Néanmoins,les dirlos « s’abrutisent » de moins en moins .D’ailleurs,ils sont devenus bilingues,voire même trilingues et savent manier un ordinateur.
Depuis l’année 2005 , j’enseigne de nouveau à la campagne.Pour y aller, je fais route ensemble avec des collègues dont l’un possède une voiture.Chacun paie sa part de carburant pour le déplacement.
On y passe la journée et le soir,on revient à notre ville auprès de nos enfants et conjointes.
Ma petite école est au sommet d’une grande colline.Certes,il y a du froid,mais beaucoup de pureté:les âmes des élèves,le fruit des arbres,le chant des oiseaux,le cri des animaux et surtout l’air de la campagne.
La terre a toujours tourné et elle tourne encore.Pour sentir ce mouvement , il faut bouger,mes amis!
Ca c’est une autre histoire.On en parlera un jour.

OUJDA:le 30 juin 2007

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12 Comments

  1. Zaid Taye
    02/10/2008 at 15:31

    Attention à la conjugaison du subjonctif imparfait d’un verbe du premier groupe comme  »maltraiter »: que je maltraitasse; que tu maltraitasses; qu’il maltraitât (qu’on maltraitât); que nous maltraitassions; que vous maltraitassiez; qu’ils maltraitassent

  2. nadia3
    02/10/2008 at 15:31

    Bonjour,

    Je viens de lire ton article et je trouve qu’il est super, bravo houmidi, certes c’est qu’un petit extrait de ton parcours professionnel car j’en suis sur que en 25 ans d’enseignement- il ya beaucoup a raconter ! Je te dit encore une fois bravo et continue à nous écrire des articles ainsi car j’adore ta façon de t’exprimer.
    Bonne continuation houmidi

  3. soukayna
    02/10/2008 at 15:33

    Oué bof c’est pas terrible! J’ai lu plus passionnant!

  4. Norane
    02/10/2008 at 19:52

    Bonjour , j’ai beaucoup aimé l’article mais en le lisant j’avais l’intention de lire le début d’un roman autobiographique .. ça serait génial si vous donniez une suite à l’histoire !
    Bravo !!

  5. fayza
    02/10/2008 at 19:52

    pourquoi vous m’avez censurée?

  6. Tima
    02/10/2008 at 19:53

    respect a tout les enseignats tel ke Mr Houmidi ton parcours est vraiment riche de fait marquants :D ca me fait penser a tt l enseignants a ki j ai rendu la vie difficile

  7. Cerise
    02/10/2008 at 19:53

    Salut Houmidi
    j’aime bien la façon dont vous avez ecrie l’article, vous devriez ecrire un roman avec tous ces beaux souvenirs … wallah je parle serieusement! :) si vous le faites n’oubliez pas de me donner une copie du livre, je serais curieuses de le lire avec le beau style d’ecriture que vous avez.

  8. OUJDI_PUR
    03/10/2008 at 15:16

    ce que j’ai aimé dans votre article c’est ta façon de decrire les personnages qui travaillaient avec toi
    je vous souhaite bonne continuation et pourqoi pas un roman de vos souvenirs

  9. saadia mahbes
    03/10/2008 at 21:29

    je vous encourage a ecrire vous avez un tres beau style de decrire bon courage

  10. Y.TORBI
    03/10/2008 at 21:30

    ce n’est pas grave: le subjonctif imparfait et plus que parfait ont tendance à disparaitre au profit du subjonctif present et passé. on souhaite que les analyses des 25 années prochaines soient plus grandes et plus sérieuses.

  11. B. Hassan
    05/10/2008 at 21:01

    En vous lisant, j’ai eu l’impression de me retrouver dans votre écrit, certes la compagne est différente de la ville, et les personnes intéréssées par l’opération d’enseignement sont aussi différentes les unes des autres, on sent la réalité et la vérité dans votre article, et je suis d’accord avec ceux qui ont proposé une autobiographie.

  12. Zaid Tayeb
    05/10/2008 at 21:01

    Monsieur Torbi, l’auteur de l’article a employé le subjonctif imparfait, mais il s’est trompé au niveau de la troisième personne du singulier qui ne fait pas les deux SS. Si cela n’est pas grave pour vous cela l’est pour le langue française qe vous martyrisez.

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