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PRESSE / l’annonce du retrait du gouvernement par le parti de l’Istiqlal dans la presse

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 Après le retrait du parti de l’Istiqlal
Nouvelles alliances, ou élections anticipées ?

Dernière mise à jour : 13/05/2013 à 14:30
Il a encore une fois créé la surprise provoquant, par le biais du comité exécutif du parti historique de l’Istiqlal, un séisme politique: en annonçant le retrait des ministres de son parti du gouvernement, Hamid Chabat a concrétisé ses menaces, abandonnant la coalition gouvernementale dans l’impasse. Le Roi Mohammed VI aura sans doute le dernier mot, mais plusieurs scénarios s’imposent comme remèdes à un gouvernement désormais sans majorité.
Finalement, Hamid Chabat n’aura pas vraiment renversé la table. Malgré l’appel des membres du conseil national au retrait du parti de la coalition gouvernementale, la décision définitive du bureau politique du parti de la Balance n’est toujours pas connue et le Maroc retient son souffle.

Le Roi Mohammed VI a demandé samedi au parti d’Allal El Fassi de rester au gouvernement afin d’éviter une crise politique majeure et le bureau politique de l’Istiqlal doit donner sa décision finale dans les jours qui viennent.

Plusieurs options sur la table

Lors de cette étape plus politique qui suit le séisme, la décision finale du comité exécutif de l’Istiqlal est attendue avec fébrilité. Affirmant ne pas jouer la surenchère pour négocier des portefeuilles supplémentaires, l’Istiqlal se dit prêt à “discuter” avec le chef du gouvernement.

Jusqu’à maintenant rien n’est cependant définitif, et plusieurs options sont sur la table.

“Si les discussions entre la direction du PI et le chef du gouvernement s’avèrent concluantes, Chabat et les siens appelleraient le CN (conseil national, ndlr) à tenir une autre session extraordinaire autorisant les ministres istiqlaliens à rester dans la majorité”, affirme Taoufiq Hjira, président du Conseil national du PI.

Le chef du gouvernement, et secrétaire général du parti de la Justice et du développement (PJD), sera appelé à choisir: s’attabler avec le patron du PI, et donc accepter une reconfiguration du gouvernement, ou bien admettre le retrait de l’Istiqlal et donc prévoir de nouvelles alliances, ou, au pire des cas, des échéances électorales anticipées.

S’agissant de la première hypothèse, le PJD d’Abdelilah Benkirane perdra sans doute de sa crédibilité et de sa popularité en acceptant le remaniement ministériel tant revendiqué par l’Istiqlal.

Rappelons que le parti de la Balance avait revendiqué, entre autres, plus de portefeuilles, donc plus de présence au sein de la coalition, puisqu’il constitue, avec ses 60 sièges, la deuxième force politique au sein de la majorité. Dans ce cas le Premier ministre devra probablement accepter que des personnalités plus proches du nouveau chef de l’Istiqlal entrent dans son gouvernement.

…Dans cette optique, Abdelilah Benkirane devra auparavant consulter ses deux autres alliés du parti du Progrès et du socialisme (PPS) et du Mouvement populaire (MP), pour tenter de minimiser les dégâts.

Si par contre Abdelilah Benkirane décide d’accepter le retrait de l’Istiqlal, il sera contraint dans ce cas à faire appel à de nouvelles alliances. Son seul recours sera sans doute le Rassemblement national des indépendants (RNI), qui n’abandonnera pas l’Union Constitutionnelle (UC).

En dehors de cette piste, il ne restera plus au chef du gouvernement que la démission, entraînant la dissolution de la Chambre basse du parlement, et la convocation d’élections anticipées.

Une solution qui non seulement pèsera lourd sur les caisses de l’État, mais dont les résultats risquent d’apporter des changements non négligeables, le PJD ayant jusque-là confirmé sa popularité et l’importance de ses bases.

Dans tous les cas, le chef du gouvernement ne rompra pas le silence avant le retour du Roi qui se trouve en France dans le cadre d’un séjour privé, et dont l’arbitrage sera l’élément déterminant de la crise politique qui secoue le pays.

Y. B.  /  aufaitmaroc
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Crise à la majorité : les scenarios possibles en attendant le rendez-vous de Chabat avec le roi

Deux jours après la décision du Conseil national de l’Istiqlal de se retirer du gouvernement Benkirane, l’heure est à l’expectative. Le PJD, sur un ordre de Benkirane, opte pour le silence. Hamid Chabat, quant à lui, attend un rendez-vous avec le roi Mohammed VI pour soulever la carte qui serait, bien entendu, conforme à l’arbitrage royal. Analyse.
Le parti de l’Istiqlal a fini la rédaction du mémorandum qu’il entend adresser au roi Mohammed VI, expliquant les raisons de son retrait du cabinet Benkirane. C’est Hamid Chabat qui devrait remettre, en personne, le document au monarque. La date de l’entrevue serait fixée, après le retour du roi d’un déplacement en France. L’entrée en ligne du Palais dans cette crise, comme l’a souhaitée la direction de l’Istiqlal, impose aux formations de la majorité une règle de conduite : le silence en attendant la décision royale.

Le PJD, premier concerné par l’annonce du retrait des istiqlaliens du gouvernement, dans un communiqué portant l’estampille Benkirane, a enjoint à ses têtes d’affiche d’éviter tout commentaire sur l’initiative des amis de Hamid Chabat. La réunion, lundi soir, de son secrétariat général devrait officialiser cette Omerta.

Les scénarios possibles et leurs coûts

1. Le remaniement ministériel : C’est le scénario le plus plausible. Il aura le mérite d’assurer à l’actuelle majorité au gouvernail d’aller jusqu’au bout de son mandat prévu en 2016. Benkirane, en accédant à la principale revendication de son grand rival, aurait à gagner non pas le silence de Chabat mais au moins une atténuation des critiques de ce dernier. Le principal avantage demeure, sans la moindre équivoque, son faible coût politique.  En agissant de la sorte, le chef de gouvernement ne sera pas amener à avaler une couleuvre, sachant que ses prédécesseurs avaient toujours opéré, à mi-mandat, une manœuvre de ce type : Abderrahman El Youssoufi en septembre 2000, Driss Jettou au printemps 2004 et Abbas El Fassi, à deux reprises, août 2009 et janvier 2010.

2. Elections anticipées : Le second scénario est la dissolution de la 1ere Chambre du parlement et appeler à l’organisation d’élections anticipées. Abdelilah Benkirane pourrait jouer amplement les atouts de la carte de l’article 104 de la constitution, lequel lui accorde toute la latitude de prendre une telle mesure : « Le Chef du Gouvernement peut dissoudre la Chambre des Représentants, par décret pris en Conseil des ministres, après avoir consulté le Roi, le président de cette Chambre et le président de la cour constitutionnelle. Le Chef du gouvernement présente devant la Chambre des Représentants une déclaration portant notamment sur les motifs et les buts de cette décision ». Cette option se caractérise par son double coût politique et financier. Le premier : il plonge le pays dans la crise à l’instar de la Tunisie, Libye et l’Egypte. Le second : un rendez-vous avec les urnes est un luxe que l’Etat marocain peut difficilement se permettre en cette période de vaches maigres.

Outre ces deux paramètres, le recours à ce scénario pourrait bénéficier au PJD, en se positionnant comme une victime du système politique, il pourrait réaliser un meilleur score que les 107 sièges glanés lors du scrutin du 25 novembre 2011.

3. Recours à l’article 103 : La loi fondamentale du 1er juillet 2011 a prévu, dans ce genre de situation, une balise de sauvetage au chef de l’« exécutif ».  L’article 103 stipule que « le Chef du Gouvernement peut engager la responsabilité du gouvernement devant la Chambre des Représentants, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte. La confiance ne peut être refusée ou le texte rejeté qu’à la majorité absolue des membres composant la Chambre des Représentants. Le vote ne peut intervenir que trois jours francs après que la question de confiance ait été posée. Le refus de confiance entraîne la démission collective du gouvernement ».

En recourant à cette option, Benkirane gouvernerait en minorité avec l’éventualité du retrait de confiance en véritable épée de Damoclès pointant sur sa tête. Il devrait alors initier d’interminables discussions avec les petites formations en vue de les convaincre de voter en faveur de ses projets. Un exercice fatiguant, à moyen terme, sachant que le Maroc n’a pas encore atteint les normes de la démocratie, universellement connues, pour s’engager dans une telle aventure.
Mohammed Jaabouk / yabiladi.com
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Maroc : le retrait de l’Istiqlal du gouvernement n’est pas définitif

Par RFI.fr

Le Maroc retient son souffle. Après l’annonce de son retrait du gouvernement par le principal allié du parti islamiste au pouvoir samedi, le roi Mohammed VI a demandé au parti de l’Istiqlal de rester au gouvernement pour éviter une crise politique majeure. L’Istiqlal doit maintenant donner sa décision finale dans les jours qui viennent. Pour le moment, rien n’est encore définitif, et plusieurs options sont sur la table.

Après le chahut des dernières vingt-quatre heures, devrait suivre une étape plus politique. Tout le monde attend désormais la décision finale du comité exécutif de l’Istiqlal. Se retirer ou non de la coalition gouvernementale ? C’est au bureau politique que revient le dernier mot

Mais après l’intervention du roi Mohammed VI et sa demande que l’Istiqlal reste au gouvernement, le parti devrait tenter de négocier une sortie de crise avec son partenaire islamiste plutôt que d’aller au clash.

En clair, obtenir que le PJD accepte un remaniement ministériel et que de nouvelles têtes plus proches du nouveau chef de l’Istiqlal deviennent ministres comme elle le demande depuis des semaines

Reste à savoir si le Premier ministre, Abdelilah Benkirane va accorder ce qu’il a refusé jusque là. C’est en tout cas un chef de gouvernement désormais sous pression, depuis que le roi lui-même a appelé à l’apaisement et à une solution négociée.

Le parti islamiste devrait se réunir à partir de demain. Il a déjà d’ores et déjà annoncé qu’il ne prendrait aucune décision avant le retour au Maroc du roi Mohamed VI, actuellement en voyage. Et qui risque fort d’être l’arbitre final dans cette crise politique.

L’Istiqlal affirme ne pas jouer la surenchère pour négocier des postes supplémentaires. Malgré l’appel du roi, le parti a décidé de maintenir sa décision mais ne ferme aucune porte. Taoufik Héjira, président du Conseil national du parti s’en explique.
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Coups de gueule, coup d’éclat, coup d’arrêt !
Publié par: LNT

gouvernementmarocain

Après le coup d’éclat, le coup d’arrêt. Voilà comment résumer en quelques mots, ce qui s’est passé samedi dernier, entre le début de la session statutaire du Conseil national du Parti de l’Istiqlal et la fin de la séance extraordinaire du Comité exécutif, dans la soirée…
Et cette journée, qui fera sans doute date dans les anales de la politique politicienne marocaine, aura démontré que les garde-fous constitutionnels, les autorités d’arbitrage, les recours ultimes sont absolument nécessaires, notamment dans des étapes de construction et de consolidation de l’édifice institutionnel que le Maroc vit depuis l’adoption de la Constitution, le 1er juillet 2011…

Hamid Chabat, qui a mis sous pression le gouvernement d’Abdelilah Benkirane depuis sa prise de contrôle du PI, au début de la présente année, s’engageant dans une épreuve de force de plus en plus évidente au fil des semaines, a cru possible, après ses violentes diatribes contre le chef du gouvernement et son équipe, notamment lors du 1er mai dernier, de porter l’estocade finale en mettant à exécution sa menace de se retirer de la coalition parlementaire majoritaire, invitant dans le même temps les ministres PI à quitter le gouvernement sous direction PJD.
Les raisons, causes, prétextes et arguments n’ont point manqué depuis plusieurs mois au successeur de Abbas El Fassi pour en arriver à cet ultime geste de défiance, et l’on citera, notamment, la «faiblesse numérique» de la participation ministérielle istiqlalienne, (autant de représentants que le PPS, qui a obtenu trois fois moins de sièges parlementaires aux élections de novembre 2011), ou encore la personnalité même des représentants du PI dans cette équipe Benkirane, plus proches de l’ancien secrétaire général que de Chabat.

partie-istiqlal

On citera également la fin de non recevoir adressée par Abdelilah Benkirane et ses partenaires au mémorandum présenté par la seconde formation du gouvernement et du Parlement, lequel portait plusieurs propositions concrètes pour attaquer vigoureusement la situation de crise financière et économique que vivent l’Etat et le pays depuis plusieurs mois, notamment la réforme urgente de la Caisse de Compensation, la satisfaction des revendications sociales, l’alourdissement de la fiscalité pour les hauts revenus, l’instauration d’un nouveau Service Civil, etc…

Et, plus que tout cela, l’incroyable déferlement de discours, déclarations, attaques ad hominem que Hamid Chabat a orchestré, sinon produit lui-même contre le chef du gouvernement intuitu personae et contre le PJD, donnant ainsi à l’opinion publique l’idée que les deux grandes forces conservatrices du pays s’étaient engagées dans une compétition sauvage pour le pouvoir, à grands coups de gueule populistes et démagogiques.

Arrête ton char, Hamid…

Ce «coup d’éclat permanent» a cessé samedi soir, après un appel téléphonique royal à Chabat, qui a dû, «gros jean comme devant», ravaler ses prétentions et ses ambitions, entamer une reculade qui, incontestablement, l’affaiblit politiquement et qui marque, objectivement, les limites de l’autonomie décisionnelle dont jouissent aujourd’hui les forces partisanes censées être matures et responsables.

En retirant son soutien au gouvernement, l’istiqlal, sans trop de précaution, ni de vergogne, mettait ainsi le Roi Mohammed Vi dans la nécessité de recourir à l’article 42 de la Constitution, qui porte dissolution de la Chambre basse et recours à des élections législatives anticipées, Benkirane ne disposant plus de la majorité parlementaire nécessaire au soutien de sa politique.

CHABAT

En conseillant à Chabat de modérer ses ardeurs, de continuer à soutenir ses ministres (et les autres) et de lui faire parvenir un mémorandum portant «cahier de doléances», le Souverain, qui a de la sorte respecté à la lettre ses responsabilités constitutionnelles et joué son rôle d’arbitre et de recours, a non seulement sauvé la mise au chef du gouvernement, mais surtout, évité au pays de s’engager aujourd’hui dans une campagne électorale sans doute aussi prématurée que déplacée, eu égard au contexte intérieur de crise des finances publiques et de morosité économique, mais aussi régional, notamment du fait des manoeuvres algériennes contre notre unité nationale et notre intégrité territoriale.

Le moment n’est pas à la surenchère politicienne, aux promesses électoralistes, sans omettre l’éventualité que le PJD sorte de nouveau vainqueur de ces législatives anticipées, lui dont la popularité n’a été que très peu entamée depuis que son leader dirige le gouvernement de coalition formé en janvier 2012.

Mais, pour autant, doit-on considérer que Chabat et ses amis viennent d’essuyer une défaite à plate couture ?
Pas vraiment dans la mesure où l’offensive quelque peu désordonnée de Chabat aura eu pour effet de déstabiliser profondément Benkirane, de faire de lui un obligé du Roi qui lui a sauvé la mise et, in fine, de contraindre le PJD et les autres partis de la coalition à prendre enfin au sérieux les propositions et revendications du Parti de l’Istiqlal.

Mais il y a quand même un perdant, un grand perdant, le peuple marocain qui, dans les circonstances actuelles, s’afflige de disposer d’une classe politique aussi nulle et immature !!!

Fahd YATA / lnt.ma
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Gouvernement : le début de la fin ?

Alors même que le Maroc est resté serein à l’époque des différents printemps arabes, une crise politique majeure semble rattraper le gouvernement sur fond de bisbille entre le PJD et le parti de l’Istiqlal, son principal allié au gouvernement.

Cela faisait déjà un certain temps que le torchon brule entre le PJD et l’Istiqlal, ce dernier insistant sur un remaniement ministériel afin de nommer des personnalités plus proches du nouveau chef du parti, Hamid Chabat, élu récemment. L’escalade de la tension est à un point tel que le principal allié du parti islamiste au pouvoir a annoncé son retrait du gouvernement samedi dernier.

Si ce retrait n’est pas encore officiel dans l’attente de la décision finale du comité exécutif de l’Istiqlal, la situation est suffisamment tendue pour que le roi Mohammed VI intervienne dans une tentative de conciliation. Il a ainsi demandé au parti de l’Istiqlal de rester au gouvernement afin d’éviter une crise politique majeure au Maroc.

De fait, que va-t-il se passer maintenant ? Est-ce que le Premier ministre, Abdelilah Benkirane va enfin entrer en matière pour négocier le remplacement de certains de ses ministres ou, dans le cas contraire, est-ce que l’Istiqlal va réellement appliquer sa résolution de se retirer ? Alors que le Roi prône la négociation, la situation semble véritablement au bord de la rupture. Est-ce le début de la fin ?
biladi.ma
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L’Istiqlal menace de quitter le gouvernement

Le Conseil National de l’Istiqlal est la plus haute instance au sein de ce parti. Ces décisions sont irrévocables, et le conseil national de l’Istiqlal a pris la décision de quitter la majorité. Mais tout reste encore possible, explique Toufiq Hjira.

« Si les discussions entre la direction du PI et le chef du gouvernement s’avèrent concluantes, Chabat et les siens appelleraient le CN à tenir une autre session extraordinaire autorisant les ministres istiqlaliens à rester dans la majorité ». En d’autres termes, les istiqlaliens renvoient la balle dans le camp du PJD. Une autre manière de mettre davantage de pression sur le secrétaire général du parti de la Lampe. Les prochains jours seront cruciaux quant à l’issue de ce face à face entre Hamid Chabat et Abdelilah Benkirane. L’arbitrage du roi Mohammed VI en sera l’élément déterminant. D’autant que le souverain, en déplacement privé à l’étranger, a contacté le patron de l’Istiqlal pour l’exhorter à maintenir la présence du parti au sein du gouvernement. C’est ce qu’a déclaré dimanche le porte parole du parti de la balance. Le roi joue ainsi son rôle d’arbitre comme le prévoit l’article 42 de la constitution… En dépit de la poursuite de ses critiques, Hamid Chabat a indiqué, samedi à Fès, que son parti n’a pas l’intention de se retirer du gouvernement que dirige le secrétaire général du PJD, afin d’éviter que le Maroc ne sombre dans le chaos comme l’Egypte et la Tunisie.

Alors faut-il voir dans cette crise politique de la majorité un coup de force pour obtenir un remaniement ministériel qui permettrait de voir l’entrée au gouvernement des soutiens de Hamid Chabat au sein de l’Istiqlal? Ou plus fondamentalement un désengagement du parti de la balance face aux difficultés du premier ministre et de ses thuriféraires, dont les décisions de gouvernance économique sont de plus en plus alarmantes dans une conjoncture très difficile?

Remaniement ministériel au sein de la majorité, changement de gouvernement et des alliances au cas où le parti de la Balance déciderait que sa présence au sein du gouvernement est inopportune dans les conditions obtenues, ou élections anticipées… Tout semblait possible jusqu’à l’annonce par le porte parole de l’Istiqlal de l’appel royal à Hamid Chabat, qui semble indiquer à court terme une stabilisation de la donne politique et une négociation ouverte entre Chabat et Benkirane pour un éventuel remaniement ministériel. Une affaire à suivre….
luxeradio.ma
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Chabat: «Notre décision vise à sortir le pays de la crise»
 C’est l’aboutissement de l’épuisement de tous les moyens de dialogue.

Hamid Chabat explique dans cet entretien exclusif les motifs du retrait. Selon lui, le Conseil national du parti se réunira en session extraordinaire après l’arbitrage royal.

-L’Economiste: Le Conseil national du Parti de l’Istiqlal a décidé à l’unanimité de quitter le gouvernement. Pourquoi et comment en êtes-vous arrivé là?
-Hamid Chabat: Tout d’abord, il faut préciser que je n’ai pas de conflit avec la personne d’Abdelilah Benkirane. Nos différends concernent une gouvernance unilatérale relative à des questions importantes du pays auxquelles nous avions apporté des solutions concrètes dans les deux mémorandums adressés au Chef de la majorité. Malheureusement en vain. Et ce n’est qu’après avoir épuisé tous les moyens de dialogue, tout en étant conscient que le Chef du gouvernement, en dépit de la nouvelle Constitution, a le pouvoir de prendre les grandes décisions, les revirements et les réajustements nécessaires, et malheureusement ne l’a pas fait, que notre parti a décidé de quitter le gouvernement. C’est une grande décision, première du genre dans l’histoire du parti. Elle a été difficile à prendre mais nous n’avons pas eu d’autres choix. En tout cas, cette décision a été votée à l’unanimité, samedi dernier, lors des travaux de la 3e session de notre Conseil national. Lequel a confié la gestion et le traitement de ce dossier au Comité exécutif du parti. Toujours est-il, notre décision ne peut être légiférée que par un arbitrage du Chef de l’Etat, c’est-à-dire l’Institution royale. Ceci est d’ailleurs précisé dans l’article 42 de la Constitution du 1er juillet 2011.

– Le Souverain vous a-t-il demandé de rester au gouvernement?
– Tout à fait. Nous nous félicitons de cette Haute sollicitude Royale et du souci du Souverain de garantir les conditions de stabilité et affirmons l’adhésion totale de notre parti à la volonté de SM le Roi de servir les intérêts supérieurs de la Nation. SM le Roi nous a demandé de laisser les ministres du parti de l’Istiqlal au gouvernement travailler jusqu’à ce qu’il reçoive le mémorandum préparé par le comité exécutif du parti. Nous le Lui remettrons dans les jours qui viennent. L’objectif de notre formation est de veiller sur l’unité du pays, sa sérénité et sa stabilité. Nous restons ouverts à des propositions constructives en faveur de notre pays. A noter qu’il reviendra à notre Conseil national, qui a adopté la sortie du gouvernement, de prendre une autre décision s’il y a une réelle volonté d’aller de l’avant et de respecter nos propositions. Notre comité exécutif s’engage à revenir devant le Conseil national pour valider les nouvelles décisions prises lors d’une session extraordinaire.

– Certains qualifient la décision de votre parti de quitter le gouvernement de séisme politique. Ils disent qu’elle est nuisible et causerait une grande crise, voire même une instabilité politique…
– Bien au contraire, notre décision vise à sortir le pays de la crise économique. L’Istiqlal est un parti structuré qui a une feuille de route claire. Il veut développer le pays. Au gouvernement, comme à l’opposition, nous avons toujours maintenu nos principes et fondamentaux et appelé à rehausser le niveau de vie des Marocains, leur assurer la dignité, et le respect. Notre décision vise ces aspects là.

Réactions

Mhamdi Alaoui, membre du bureau politique de l’UC
«Il faut composer avec les Libéraux»

Le gouvernement hétéroclite avec d’anciens communistes, des libéraux, des conservateurs et des islamistes, ne tenait pas la route. Ce cocktail allait éclater un jour. Deux solutions: organiser des élections anticipées. Notre économie et la conjoncture au Sahara ne permettent pas de battre campagne. Recomposer une majorité gouvernementale en composant avec les partis Libéraux. Le RNI, l’UC et le MP sont là pour pouvoir participer à un gouvernement qui me semblerait personnellement beaucoup plus homogène que la majorité actuelle. Cette perspective est tout à fait réalisable.

Moncef Belkhyat, membre du bureau politique du RNI
«Revenir à l’article 42 de la Constitution»

Il s’agit de faire preuve de beaucoup de maturité politique, donc de revenir à l’article 42 de la nouvelle Constitution qui confère à Sa Majesté le droit d’arbitrage. Donc deux options possibles: reconstituer une majorité parlementaire avec un ou deux autres partis, permettant au PJD d’avoir une cinquantaine de députés; ne pas arriver à constituer cette majorité. Ce n’est qu’à ce moment là qu’on rentre dans une crise politique, de nouvelles élections anticipées doivent donc avoir lieu. Je considère que nos partis politiques sont assez mûrs pour trouver une issue à cette crise, sans avoir besoin de recourir aux élections anticipées. Car la visibilité au niveau économique et la situation sociale actuelle de notre pays ne nous donnent pas le confort de perdre trois mois de temps.

Abdallah Bouanou, chef du groupe parlementaire du PJD
«Une affaire interne de l’Istiqlal»

«Cette décision est une affaire interne du Parti de l’Istiqlal: Le secrétariat général du PJD et le Conseil national vont se réunir pour déterminer les mesures à prendre. Maintenant, cette décision va conduire soit à la formation d’une nouvelle majorité ou à la tenue d’élections anticipées».

Propos recueillis par Youness SAAD ALAMI / L’economiste
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 Bras de fer Istiqlal/PJD: Les scénarios pour sauver la majorité

Le retrait du gouvernement décidé à l’unanimité par le Conseil national
Mais l’intervention du Souverain maintient les ministres istiqlaliens dans leurs postes
Benkirane face à deux pistes: reconfigurer les partis de la majorité ou élections anticipées
Rien ne va plus entre le Parti de l’Istiqlal et le PJD qui conduit le gouvernement. Après des semaines de bras de fer entre les deux formations, le Conseil national de l’Istiqlal a décidé à l’unanimité de se retirer du gouvernement. Une décision annoncée par Hamid Chabat, secrétaire général du parti, lors de la clôture de la 3e réunion du Conseil national, samedi dernier à Rabat. En effet, tous les membres du Parlement du parti se sont déclarés favorables au divorce avec les autres composantes de la majorité, le PJD en tête. Ceci jette les bases d’une véritable crise politique. Surtout que Chabat a clairement indiqué que la direction du parti «va respecter et défendre la décision du Conseil national». Néanmoins, le communiqué final de l’Istiqlal fait référence à l’article 42 de la Constitution, relatif au rôle du Souverain en tant que garant de la continuité de l’Etat et arbitre entre ses institutions. Donc, l’arbitrage royal sera déterminant pour la résolution de cette crise. Et la réaction du Souverain a été rapide. Quelques heures seulement après l’annonce de cette décision, il aurait réclamé au secrétaire général de l’Istiqlal, lors d’une conversation téléphonique, de «maintenir ses ministres au sein du gouvernement dans le souci de préserver son fonctionnement normal». Parallèlement, Chabat a été invité à soumettre au Souverain un mémorandum expliquant les motifs du retrait. C’est ainsi que le Comité exécutif du parti de l’Istiqlal qui s’est réuni dans la soirée du samedi a fait part de son «adhésion totale à la volonté royale de garantir les conditions de stabilité et de servir les intérêts supérieurs de la Nation». Pour sortir de cette crise, plusieurs scenarios sont possibles, dont notamment celui de faire appel à une autre formation pour renforcer les rangs de la majorité, comme le RNI. Salaheddine Mezouar avait déclaré être «prêt à rejoindre le gouvernement, si les intérêts du pays l’imposent» (cf.www.leconomiste.com). Néanmoins, les différends entre les deux formations sont un secret de polichinelle. Ce qui compliquera davantage la tâche de Abdelilah Benkirane. D’autant plus que le PAM, autre formation dont le poids parlementaire pourrait compenser la sortie de l’Istiqlal, a toujours été considéré comme un opposant irréductible par les dirigeants du PJD. Ce qui réduit les possibilités de Benkirane, qui devra démarrer des négociations dans ce sens, afin d’éviter une paralysie du gouvernement. Reste l’autre option prévue par la Constitution et qui consiste en l’appel à des élections législatives anticipées. Les premières réactions du parti islamiste ont considéré la décision de l’Istiqlal comme «une affaire interne». C’est ce qu’a affirmé Abdallah Bouanou, Chef du groupe parlementaire du PJD, qui a fait savoir que la direction du parti et son Conseil national devront se réunir pour examiner les mesures à prendre face à ces évolutions.  Par ailleurs, plus tôt dans la journée du samedi, des pétitions appelant au retrait du parti du gouvernement ont été signées lors de cette rencontre. A 16h, les organisateurs ont annoncé plus de 600 signatures sur plus de 990 membres du Conseil.

Cohabitation impossible?

Lors de leurs interventions, les membres du Conseil national, présidé par Taoufiq Hejira, ont été virulents dans l’attaque de Benkirane qu’ils ont traité de tyran. Ils ont également scandé des slogans considérant que «la participation au gouvernement était une grande erreur». Mais Chabat n’était pas du même avis, considérant que sa formation «se devait de participer à la réussite de cette expérience, en raison du contexte particulier de 2011, comme cela a été le cas lors du gouvernement de l’alternance». Mais il n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur le Chef du gouvernement lorsqu’il a affirmé que l’Istiqlal «avait accepté de participer à la majorité parce qu’il ne savait pas qu’il était face à un dictateur. Nous avons rejoint le gouvernement sur la base d’un programme qui n’a pas été respecté». Voilà qui relance la guéguerre entre les deux formations, et amenuise encore plus les chances du maintien de la cohabitation au sein de la majorité.

A la clôture, la décision a été prise à l’unanimité. Maintenant, les choses sont entre les mains du Comité exécutif pour gérer les modalités du retrait, en conformité avec l’article 42 de la Constitution, comme cela a été annoncé par le patron de l’Istiqlal. Cet article stipule que «le Roi chef de l’Etat, son représentant suprême, symbole de l’unité de la Nation, garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat est arbitre suprême entre ses institutions». Car, la décision du parti de Chabat aura certainement un impact sur la stabilité du gouvernement. Néanmoins, les dirigeants de l’Istiqlal indiquent avoir «épuisé toutes les possibilités de mise en garde et de conseil et s’être acquittés de tous leurs engagements envers ses alliés et envers la conjoncture délicate que traverse le pays». D’ailleurs, Chabat a estimé que «si le Chef du gouvernement avait prêté attention aux propositions de l’Istiqlal, nous aurions pu éviter la situation de crise économique que traverse le pays». Dans son discours à l’ouverture de la réunion du Conseil national, il n’a pas été tendre avec Benkirane qu’il a accusé de «monopoliser la prise de décision et de marginaliser les autres composantes de la majorité». Pour lui, «les différends avec le Chef du gouvernement sont dus au fait que le PJD est plus préoccupé par les élections que par la résolution des problèmes que connaît le pays». Il en veut pour preuve «le transfert de 15 milliards de DH à 2014 suite aux coupes budgétaires afin de pouvoir les utiliser pour préparer les élections locales en 2015». Pire, Chabat a estimé «qu’au moment où les ministres de l’Istiqlal se penchent sur la résolution des problèmes des citoyens, ceux du PJD se chargent de mener une campagne électorale en faveur de leur parti». Les critiques des membres du Conseil national du parti de la balance ne se sont pas limités à cela. Ils ont approuvé les déclarations de Chabat, «refusant toute tutelle sur les ministres istiqlaliens de la part du Chef du gouvernement».

Benkirane: Bouche cousue.

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Abdelilah Benkirane était sonné par le séisme dans l’échiquier politique provoqué par la décision de l’Istiqlal de quitter le gouvernement. Dans la soirée du samedi, le patron du PJD a publié un court communiqué de presse. Selon lui, toute déclaration de la part d’un dirigeant ou d’un membre du parti concernant la décision du Conseil national du parti de l’Istiqlal n’engage que sa personne. Ce n’est pas une prise de position officielle du PJD. Benkirane reste le seul habilité à parler au nom de son parti. Une manière de calmer ses lieutenants qui avaient multiplié les sorties.

Mohamed Ali MRABI / L’economiste

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