Rapport de Ban Ki-moon sur le Sahara
Le patron de l’ONU craint des retombées du conflit malien

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé lundi à une résolution “urgente” de la crise au Sahara de peur des retombées dans la région du conflit faisant rage au Sahel, en particulier au Mali, a-t-il dit dans un rapport devant le Conseil de sécurité. Ban Ki-moon a également appelé à l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie dans l’intérêt de la région et de la communauté internationale.
Ban Ki-moon a appelé, lundi, à une résolution “urgente” de la crise au Sahara.

Le secrétaire général de l’ONU et son envoyé personnel pour le Sahara sont sur la même longueur d’onde. Les deux hommes ont tenu le même discours à deux moments différents.

Si Christopher Ross avait déclaré que l’instabilité et l’insécurité dans la région du Sahel rend plus urgent le règlement du conflit du Sahara, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a tenu à peu de choses près les mêmes propos.

“La montée de l’instabilité et de l’insécurité dans et autour de la région du Sahel requiert un règlement urgent de ce conflit de longue durée.”

Ban Ki-moon.

Il a appelé à l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie dans l’intérêt de la région et de la communauté internationale, dans un rapport sur le Sahara rendu public lundi après-midi à New York.

“Le temps est venu pour les parties d’aller de l’avant, vers une solution soutenue et encouragée par la communauté internationale”, a plaidé Ban Ki-moon, regrettant l’absence “d’avancée sur le cœur de la question”, chaque partie campant sur sa position.

Le secrétaire général de l’ONU n’a pas manqué de souligner que “la persistance de ce conflit est une entrave à une intégration des pays du Maghreb”.

Abordant la question des droits de l’Homme, le chef de l’ONU a relevé la “coopération du Maroc avec les procédures spéciales” du Conseil des Droits de l’Homme (CDH) et s’est dit “encouragé” par les récentes recommandations du Conseil National des Droits de l’Homme “endossées” par le Royaume.

En conclusion du rapport, Ban Ki-moon a recommandé au Conseil de sécurité de prolonger de 12 mois le mandat de la MINURSO. Son envoyé spécial, Christophe Ross, présentera les conclusions de sa dernière tournée le 22 avril prochain.

“L’indépendance n’est pas une solution réaliste”

Des experts internationaux spécialisés dans les questions stratégiques ont estimé lundi que l’indépendance du Sahara “n’est pas une option réaliste et encore moins pratique”. En marge d’une conférence, ils ont fait état de faits “probants qui attestent de l’implication d’éléments du Polisario aussi bien dans les rangs des groupes terroristes que dans les opérations de kidnappings et les trafics de tous genres”. Fernando Reinares, professeur de science politique et des études sécuritaires à l’université Roi Juan Carlos à Madrid a estimé qu’“il s’agit là d’une option qui n’est pas dans l’intérêt des Sahraouis, et encore moins dans celui de la région et de la communauté internationale”.

Y. B. avec agences