DEMOCRATIES ET INTERETS : ENJEUX D’UNE COHABITATION… ?!:

A en croire les premiers grands fondateurs des premières grandes démocraties occidentales, le monde entier allait connaître les plus profonds bouleversements que l’humanité n’ait jamais imaginés auparavant : finies l’oppression, l’exploitation, la spoliation, des biens naturels des pays pauvres, démunis, dépossédés de tout, par des colonisateurs assoiffés de richesses et d’esclavagisme. Enfin ! Ouf !
Comme par hasard, ce sont les mêmes colonisateurs, les mêmes oppresseurs d’hier, qui reviennent cette fois, en qualité de libérateurs, de conseillers, d’initiateurs aux principes de l’émancipation des êtres humains, et aux valeurs universelles.

A ce propos, il serait injuste de ne pas reconnaître les rôles positifs joués par les acteurs de la coopération, sur les plans de la formation, de l’assistance, du soutien apportés aux pays nouvellement indépendants.
Toutefois, si l’on essayait de dresser des bilans exhaustifs de la coopération, entre les démocraties et les pays qui vivent, jusqu’à nos jours, des tâtonnements souvent inquiétants pour leurs populations, on remarquerait le net décalage qui prévaut entre les déclarations d’intentions et les actions entreprises sur le terrain.
Aussi, pensons-nous qu’il est du droit inaliénable des peuples, de poser aux états démocratiques des questions du genre :
-Qu’est-ce qui caractérise des actions de coopérations menées par des systèmes démocratiques, au profit de pays en voie de développement ? Ou bien, plus exactement, qu’est-ce qui devrait spécifier de telles actions, si elles étaient comparées à celles conduites par des régimes totalitaires ?
-Qu’est-ce qui caractérise/ou qui devrait caractériser des actions de coopérations, entreprises par des états démocratiques, au profit d’états en voie de démocratisation ?
Sans continuer à allonger notre liste de questions posables, aux grandes démocraties, nous nous apercevons, avec stupeur et consternation profondes, que non seulement ces démocraties coopèrent généreusement avec des régimes totalitaires, mais aussi et sans le moindre scrupule, elles les soutiennent, appuient directement ou indirectement leurs dictatures, leurs totalitarismes.

Pire encore, ces grandes démocraties pratiquent régulièrement, la règle injuste de deux poids-deux mesures : elles ouvrent les yeux et les oreilles dans certains cas, elles les ferment hermétiquement dans d’autres cas .Elles soutiennent des coups d’états, elles en condamnent certains, elles en provoquent d’autres. Elles brandissent la violation des droits de l’homme sur la tête de tel chef d’état. Elles lavent tel dictateur de tout soupçon, haut et fort, devant les instances internationales…
Oui ! Oui ! C’est ainsi que les grands défenseurs des lois universelles, transgressent des lois, au nom de leurs lois, elles déclarent des guerres, au nom de leurs lois ; elles tiennent le conseil de sécurité en laisse, en le manipulant des fois, en le menaçant d’autres fois…
Il nous suffit, pour illustrer toutes ces absurdités, toutes ces atteintes flagrantes au droit international, de citer de nombreux exemples d’interventions des ‘ grandes puissances démocratiques’: l’Afrique, le Moyen Orient, le Liban, la Palestine occupée, Elqods, l’Irak, l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan, les pays de l’ex. U.R.S.S., l’Europe, les Iles Caraïbes, l’Amérique latine, etc.…etc.
Que de peuples meurtris, blessés, déçus, abasourdis. ! L’humanité vous a cru.

Des générations entières se sont sacrifiées pour les valeurs et les principes que défendaient des démocrates rompus au convaincre, au persuader. Les philosophes avaient des valeurs à défendre, vous avez des intérêts à sauvegarder jalousement, et avec acharnement. Les enjeux pour lesquels vous menez des guerres fratricides, sont les richesses de la planète que vous vous entêtez à contrôler, au nom de la démocratie. /

DE VIVE VOIX : Mohammed ESSAHLAOUI