Instant de méditation : Le temps oujdi…..لحظة تامل : الزمن الوجدي

LE TEMPS OUJDI…..الزمن الوجدي
Quelque soit l’angle par lequel vous regardez la ville d’Oujda,elle ne peut ressembler qu’à elle-même : une ville calme, sereine,une ville qui dort avec le coucher du soleil.
A Oujda,le temps,oserions-nous dire, n’existe pas ou du moins il est ressenti autrement. Dans notre cité ,on a l’impression que l’histoire est figée. Le passé, même si lointain soit- il, est presque un présent dans la mémoire collective des oujdis. Dans notre ville,il ne passe pas d’événement notables hormis ceux en relation avec des activités officielles ou avec la religion( Ramadan,les fêtes de l’aid…) ou d’ordre privé (mariage,baptême…)Il est porté à croire,donc, que nos concitoyens n’aiment pas se déranger pour créer des événements. Ils pensent qu’ils sont bien dans leur temps à eux. Leurs journées,comme leurs nuits, sont programmées d’avance et ne changeront pas de sitôt. En d’autres termes,dans notre ville on a tout son temps et on n’échangera pas ce confort « temporel » contre l’or du monde car on s’y plaît tout court. Oujda est une mentalité dont les composantes fondamentales ne se sont guère muées à travers les temps. « Oujda est un concept » m’a fait savoir un jour un jeune universitaire.
A bien y réfléchir,je crois qu’il a une grande part de raison dans ce qu’il avait avancé car aucune autre ville au Maroc, et d’après ce que je vois, ne vit son temps à elle comme la nôtre. Le dialecte oujdi,qui est le cachet de notre personnalité,est reconnaissable parmi tous les autres parlers au Maroc,mais il a la tête dure et refuse les autres agencements .Quand il est à court d’imagination,il se réfugie dans son terroir et fait ressortir ses merveilles langagières. Notre Wah (le oui)célébrissime là où vous irez, en est la preuve. .A Oujda, le temps est neutralisé et n’a qu’un effet zéro .
A Oujda, rien n’ est loin,tout est près.Il suffit d’être au centre ville(souk/boulevard Med V) pour que les quartiers les plus reculés soient à la portée de vos mains. Dans le bus que vous prenez,vous avez 1 chance sur 2(1/2) de tomber nez à nez sur une connaissance si ce n’est un proche parent. Voilà encore une relativité spatio-temporel spécifique à notre ville
Nous,oujdis, on n’ aime pas les gens pressés.(qu’ils soient à pieds , ou véhiculés).Nous nous irritons à la moindre injonction pour que nous nous pressions .Des fois on va jusqu’à croire que c’est une provocation si ce n’est pas une insulte(réf: les klaxons)….Vous connaissez la suite !!!
A Oujda, les jours,les semaines,les mois,les années coulent paisiblement. L’horloge de la Tour de la municipalité,en panne depuis des années, semble nous le rappeler. Elle traduit,peut être, notre conception du temps : لي بغا يربح لعام طويل.(celui qui veut faire fortune,il a tout son temps).
.Pour les oujdis,le futur est métaphysique,le présent est existentiel, on le gère sans trop le vivre peut être, le vrai temps c’est celui qui à été vécu ; voilà pourquoi nous sommes si nostalgiques….
Ironie de l’histoire,notre ville qui est si allergique au « temps » est surnommée la ville MILLÉNAIRE(!)…C’est drôle…Non?




6 Comments
Merci pour Oujda city et Mistrtral pour le texte réussi . Mais selon moi, il est aussi trés important de ne pas oublier de signaler la »court de bab sidi Abdelouhab »qui etait à mon avis comme « jamaa lafna à Marrakech ».les meilleures moments étaient avec « lahlaki,laalawi et le meilleur (artiste) de cette pleine de bab sidi Abdlouhab ce n,était pas cértainement « Lakhdar lwachache » mais c’était: »Abdella Lmagana »
Merci Mr mistral pour cet article mais il est temps que cette mentalité de « لي بغا يربح لعام طويل » change Oujda posséde tous les atouts pour etre un pole économique d’excellence » on a tout le port de Nador a une heure de route , une station balnéaire et une marina a 40 min , une université des écoles d’ingénieurs , faculté de medcine ,un aéroport international et j’en passe il faut que les oujdis croient en leur ville et y investissent (pas en créant des cafés) par ce qu’il y’en a plus qu’assez mais de vrais projets industriels qui propulseront Oujda au rang de métropole méditeranéenne.
Il faut aussi que le Wali sort de son bureau et initie des projet structurants (pas revêtement de sol et fontaines) transports pont, tunnel, centres commerciaux ….
A noter que seulement en s’éloignant d’Oujda qu’on ressent vivement ce que vous avez harmoniquement décrit « notre conception du temps »
voila un article bien agréable à lire pour quelqu’un comme moi qui n’ait pas vu oujda depuis plus d’un an et demi, et j’ai vraiment envie de revoir oujda et sa région.
Sa fait chaud au coeur de lire un tel témoignage, à la fois nostalgique et actuel sur notre chére ville Oujda..Cette ville que j’ai découvert à l’age de 11 ans,et qui n’arretera jamais de me fasciner…j’ai passé dix ans de ma vie hors de cette villa, les autres me ponctuaient toujours des » allah y3ammerha dar » quand ils apprenaient ma provenance…et justement votre article Mr LE
MISTRAL va dans ce sens… qu’est ce qu’on doit faire » bach tb9a had dar dima 3amra o kata3ti wlad nnas » des marocains fiers, qui ont la tete dure, certes, mais dans le droit chemin..
le climat général oujdi est comme un lac dormant, les oujdis préférent plutot garder cette eau douce calme que d’y jetter une grosse pierre de changement qui, a leur sens, rendrait cette eau imbuvable….
c est pas oujda seule qui prefère vivre en paix , c est le monde entier qui chante cette chanson sans y parvenir totalement,on espere progresser paisiblement inchaalah, oujdie qui adore sa citée!