Tout le monde se rappelle ,il y a deux mois ,ce vendeur de fruit ,Mohammed Bouaaziz ,26 ans qui a vu sa marchandise confisquée parce qu’ il n’avait pas d’autorisation pour vendre ses fruits ,à Sidi Bouzid. II s’est avéré que ce vendeur ambulant était un diplômé -chômeur.Ce fait qui aurait été un simple fait-divers a vite retenu l’attention de l’opinion publique qui s’est solidarisé avec ce jeune homme.La nouvelle a fait du bruit et s’est propagée un peu partout dans le pays .Quelque temps après,le jeune homme ,ne pouvant supporter l’affront et l’humiliation que lui ont fait subir les autorités, s’est immolé par le feu par un geste de désespoir.C ‘est  alors qu’a commencé l’engrenage des  soulèvements populaires qui ont gagné petit à petit l’ensemble du territoire.
       Le suicide de ce jeune malheureux est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.Bien sûr il y a eu d’autres suicides.Bien sûr des manifestants sont tombés sous les balles des policiers.La jeunesse tunisienne en a raz-le-bol et le régime de Ben Ali était accusé  non sans raison de tous les maux:liberté d’expression bafouée,répression policière,injustice sociale,chômage accru des jeunes,appauvrissement de la population,hausse du coût de la vie ,pouvoir oligarchique ,enrichissement illicite des familles proches  du pouvoir et corruption etc….
  Aujourd’hui,la situation  du pays est chaotique.Malgré la fuite de Ben Ali vers l’étranger,malgré les promesses du premier ministre par intérim d’un gouvernement d’union nationale auquel participeront toutes les sensibiltés politiques de gauche comme de droite et  toutes les composantes de la société civile ,pourtant rien rien ne semble arrêter ces vagues de soulèvements , cette lame de fond contestaire ,ce tsunami populaire . Il y a quelques jours ,on parlait de révoltes et d’émeutes mais aujourd’hui même avec le départ de Ben Ali on assiste à une véritable REVOLUTION QUI EST EN TRAIN DE SE DESSINER EN TUNISIE.
        Mais derrière la révolution ,il y a toujours des hommes qui la dirigent.Or le peuple n’a plus confiance en des partis d’opposition  tellement ceux ci étaient affaiblis de longue date par le pouvoir despotique de Ben ALI et la Tunisie va vers l’inconnu,vers le chaos.
   Dans mon dernier article intitulé »la grande leçon de sidi Bouzid »,j’ai attiré l’attention du lecteur sur le fait que ce qui se passe en Tunisie peut arriver dans n’importe quel pays arabe car les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.Et dans ces conditions il faut savoir en tirer des leçons.Le dénominateur commun au monde arabe est le chômage des jeunes et la mauvaise répartition des richesses du pays.De ces deux éléments nait le sentiment d »injustice.Oui  au moment où les Tunisiens font leur révolution,je peux dire en parlant de ces pays qui humilient les jeunes jusque dans leur dignité que « ça n’arrive pas qu’en Tunisie »!