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L’examen régional de français dans la balance

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Niveau : première année du baccalauréat.

Branches : Sections scientifiques, littéraires et techniques.

En ma qualité de professeur de français, j’ai relevé quelques écarts par rapport au canevas proposé par les Programmes et Orientations Pédagogiques Relatifs à l’Enseignement de la Langue Française en Classe de Première Année du Cycle du Baccalauréat (forme définitive Avril 2006).

Question 5 :’’Je demandai au geôlier si c’était fête dans la prison’’ Transformez l’énoncé au discours indirect.

Observations :

Ni le discours direct ni le discours indirect ne sont inscrits au programme de première année du baccalauréat. Le module 1 parle du Discours Indirect Libre.

L’examinateur avait 3 façons d’interroger les candidats tout en respectant le contenu des programmes :

a- Proposer aux candidats un passage au discours direct et leur demander de le mettre au discours indirect libre ;

b- Leur proposer un passage au discours indirect et leur demander de le mettre au discours indirect libre ;

c- Leur demander de relever dans le texte support un passage au discours indirect libre.

De plus, la question 5 est une interrogation indirecte et non un discours indirect. Vous allez me dire que c’est tout comme, je vous réponds que non. Car le discours indirect s’appuie sur l’atèle (le subordonnant) QUE alors que l’interrogation indirecte s’appuie sur d’autres subordonnants en fonction de l’objet sur lequel elle porte, sur le procès dans sa globalité ou sur l’une de ses parties, sur la nature de l’objet sur lequel elle porte.

L’examinateur a laissé une zone d’ombre que les candidats ne peuvent pas éclairer avec les moyens que leur ont donnés leurs professeurs.

La réponse à cette question aboutit à une INTERROGATION DIRECTE TOTALE:

‘’Est-ce fête dans la prison ?’’, demandai-je

‘’C’est fête dans la prison ? ‘’, demandai-je

‘’Est-ce que c’est fête dans la prison ?’’, demandai-je

Question 8 : a-‘’ que pensez-vous du traitement subi par les forçats ?’’

b-‘’justifiez votre réponse’’

Cette question s’apparente beaucoup plus à une épreuve de production écrite qu’à un exercice de langue ou de compréhension. Je laisse le soin aux lecteurs de comparer entre la question 8 et le sujet de rédaction que voici :’’Pensez-vous que les criminels méritent d’être maltraités ? Rédigez un texte d’une dizaine de lignes dans lequel vous développerez votre point de vue’’

Dans les deux cas il est demandé aux candidats de formuler un point de vue argumenté.

Je sais que l’examinateur veut évaluer les candidats sur ‘’les stratégies argumentatives’’, mais pour cela il devait faire partir les candidats d’une situation et non d’une interrogation, leur fournir la thèse et leur demander de l’argumenter.

En conclusion, l’échec ou la réussite des candidats ne dépend pas uniquement de la manière dont sont formulées les questions de l’examinateur, elle dépend surtout de la lourdeur du programme qui n’est nullement conçu pour relever le niveau des élèves, ni pour satisfaire leurs besoins, mais pour les mettre à genou, l’échine dans la boue.

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
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3 Comments

  1. ES SBAI MOHAMED
    13/06/2008 at 11:13

    Je suis tout à fait d’accord M. Zayed. Nous avons pourtant formulé des remarques pareilles sur l’épreuve de l’an dernier car les notes étaient catastrophiques en français. Cette année, nos élèves à Jerada n’ont pas compris le mot « maltraités » dans le libellé de la production écrite. Résultat: aucun mot dans la PE. Pourtant ils ne sont pas nuls. Les concepteurs de l’épreuve à l’académie auraient pu faciliter la tâche pour l’élève en choisissant des mots simples, à la portée de l’élève moyen. En effet, lorsqu’on cherche à évaluer la PE, il faut éviter tous les obstacles qui entraveraient la compréhension de la consigne. La compétence de la compréhension de l’écrit a été évaluée dans l’autre moitié de l’épreuve. Le même libellé pourrait être reformulé ainsi: « Dans les prisons, certains gardes sont méchants avec les criminels, qu’en pensez-vous? ». De cette manière, on est sûr que tout le monde a compris ce qu’on attend de lui. La concurrence entre les élèves sera sur la manière d’écrire, sur l’art de la production écrite, sur l’alinéa, les majuscules, la ponctuation, la richesse et la profondeur des idées, le choix des arguments, la cohérence, la cohésion…

  2. youness
    14/06/2008 at 17:23

    l’examin était simple en tout cas

  3. Ex prof de français
    15/06/2008 at 22:08

    Je me demande de quel  » art  » peut faire preuve quelqu’un qui ne comprend meme pas « maltraité  » . Ce sera certainement un bachelier qui maltraitera le correcteur!!! t

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