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SYRIE : SPECIFICITES D’UN POUVOIR, SPECIFICITES D’UNE REBELLION

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       SYRIE : SPECIFICITES D’UN POUVOIR, SPECIFICITES D’UNE REBELLION

     Ce qui se passe  en Syrie depuis presque  dix sept mois, jour pour jour, n’a rien à voir avec ce qui s’appelle  le printemps arabe, ni sur le type du soulèvement, ni sur les parties protagonistes occupant le terrain.

En effet, le régime totalitaire et dictatorial syrien livre une  guerre sans merci, aux combattants à majorité sunnite, en tant que parti unique du Baath, seul détenteur de toutes les vérités du ciel et de la terre. Il prétend être le seul porteur d’un projet sérieux d’union panarabe du Golfe à l’Océan.

Imbu d’un orgueil quasi pathologique, il se représente d’une façon pérenne qu’il est le dernier vrai rempart arabo-musulman qui se dresse  avec une bravoure exceptionnelle, face à tous ses ennemis historiques et séculaires. A ses yeux, tous les autres Etats de la région ne sont que des arriérés, des vendus, des traîtres, des imposteurs, des mercenaires avérés, à la solde d’Israël et de ses protecteurs sionistes et impérialistes.

Le grand dictateur Bachar Elassad (le lion) incarne toutes les vertus  révolutionnaires et modernistes, à   savoir le progrès,  la dignité, la justice, l’égalité, et surtout la vraie démocratie qui contrecarre l’ensemble des démocraties fantoches d’un monde menteur, pourri, cupide, vivant sous la bannière de l’impérialisme occidental, avec à sa tête le grand spoliateur américain.

Alors qu’il se croit, le roc mystique et mythologique contre lequel se brisent toutes les tentations et les tentatives  destinées à  réaliser le super rêve capitaliste de la théorie de l’uni polarité mondiale, le    régime totalitaire de B.Elassad a tendance à oublier qu’au fait il n’est qu’un pauvre  petit pion placé sur un échiquier confectionné sur mesure par l’ancienne puissance soviétique, qui remue avec fébrilité ses cartes pour se faire une image, qui prétend servir de locomotive de la liberté, pour tenir tête aux superpuissances de la planète.

Quand certaines voix l’interrogent  sur  les raisons qui l’incitent à  entretenir une gigantesque armée, équipée de matériels hyper sophistiqués, russes, il  hausse la tête et répond vaguement et orgueilleusement que cette armée  est destinée avant tout à défendre le « monde de la liberté » !

Quand on évoque avec lui la question du Golan occupé, B.E.hausse le ton, s’indigne, en s‘écriant : «  vous n’y comprenez absolument rien, le sort de la Syrie est intimement lié à celui de la libération de la Palestine, avec Elqods comme capitale spirituelle et historique.

Pour ce qui est du plateau du Golan syrien, c’est juste une question de temps, renchérit-il ! Pour le moment, notre valeureux peuple se défend contre les forces du mal, de l’obscurantisme, qui bénéficient largement de l‘appui et du soutien des capitales arabes hypocrites, ainsi que de ceux du terrorisme international dont la nébuleuse Al-Qaïda, exécute les ordres des Etats fantoches du Golfe.

Or, la nature du déroulement des évènements qui embrasent la Syrie démontre clairement et sans la moindre ambigüité que les combats qui embrasent l’ensemble des régions du pays sont d’une rare violence à  tel point que des observateurs sur place, n’hésitent plus à invoquer une guerre civile mettant face à face les forces surarmées de B.E. et celles des rebelles qui, bien que sous armées, parviennent aisément et souvent à marquer des points remarquables, sur les divers champs de batailles.

Notons qu’une très grande partie des soldats loyaux fuient le plus souvent, les points dangereux puis font défection soit pour rejoindre les combattants de l’opposition dont le moral est des plus élevés ces dernières semaines, soit simplement pour franchir la frontière avec la Turquie voisine.

Par conséquent, au point où en sont les choses, la guerre est en train de s’installer en plein cœur de Damas, capitale de Syrie, et dernier repaire du pouvoir encore incarné par Bachar Elassad. Les médias russes et iraniens démentent catégoriquement des informations au sujet d’une hypothétique fuite  du dictateur qui aurait trouvé refuge dans une des capitales amies, laissant tout le pays en feux, en larmes, et en ruines.

Une victoire des éléments rebelles de l’opposition syrienne sur les éléments encore fidèles à B.E.qui compte toujours sur la loyauté du parti Baath, serait envisageable dans les jours  ou les semaines qui suivent.

Face aux spécificités bellicistes du pouvoir syrien, se dressent désormais les spécificités d’une opposition qui loin de souffrir des notes discordantes internes, voit l’avenir avec un optimisme grandissant  et une rassurance certaine, aux premiers jours du mois sacré du Ramadan. /

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

 

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