Lors de la visite royale à l’oriental, l’été 2011, Taourirt était dans le programme initiale de la visite et fut annulée à la dernière minute, quoique les préparatifs étaient avancés, finalisés, et la population motivée à cette visite qui constitue pour elle le seul espoir de voir un jour, Taourirt réellement décoller. Les rumeurs alors se multiplient et il semblerait que Le roi était mécontent des avancements des projets au préalable lancés ou des programmes établis et lui ayant été présentés par le passé. Ce qui constitua en même temps de l’espoir car les gens ont compris que sa Majesté le roi  donc sait qu’à Taourirt, il y a anguille sous roche, au moins en partie, ce qui ne va pas rester sans suite. C’était aussi une frustration d’ensemble, car les gens se sont sentis égarés, esseulés face à ces maîtres de la ville qui ont éloigné par leurs pratiques douteuses les pas bénéfiques de sa majesté dans leur ville.

Lors du mouvement des walis et gouverneurs dernier, Taourirt n’a même pas été  incluse dans ce mouvement pour permettre l’injection d’un sang nouveau de dynamisme et de bonne conduite pour entrevoir les choses différemment et entreprendre des actions appropriées aux attentes de la population, au besoin du développement et à la politique de régionalisation dont le Maroc pense son devenir.

Cet été encore, Sa majesté le roi est revenu dans l’oriental, beaucoup de villes et de régions ont été visités, tant de joies suscitées parmi les gens et suffisamment de projets mis au point ici et là pour accompagner le projet de développement de l’oriental initié depuis l’année 2003. Taourirt, hélas, ne fut même pas une simple petite virgule dans ce paragraphe du développement de l’oriental.

Taourirt est-elle bannie ou mise à l’écart? Peu importe puisqu’elle est complètement oubliée à son sort, mis entre les mains de gens peu scrupuleux, qui sèment l’incompétence, l’opportunisme et récoltent toutes les richesses de la ville, s’approprient son actuel et mettent en doute son avenir. Taourirt une ville marocaine, dont la population est marocaine, ayant les  mêmes droits et les mêmes obligations que tous les autres marocains a été faite loin des yeux protecteurs des biens communautaires de la population, c’est-à-dire de  l’état. Cet état absent, consciemment ou inconsciemment de tout ce qui a lien avec Taourirt depuis des années a permis a ce que Taourirt soit réparti en lots de terrain, en centre d’intérêt et en tribu comme chacun l’a voulu, des quartiers entiers aux alentours du noyau de la ville ont vu le jour de manière clandestine, illégale, immorale et qui ont fini par être cautionnés, car devenues réalités, et tout s’est fait sous l’œil bien veillant de l’état comme si Taourirt appartient à une autre planète et comme si ses habitants sont des marocains de second degré.

Tout Taourirt sait comment certains élus ont mis via leur conseil des élus des zones industrielles dont ils se sont partagés les lots entre eux, sans y monter des projets concrets pouvant absorber le chômage ou contribuer au développement humain de la région, ils les ont pris pour les revendre plus chers demain, sans plus, ces mêmes élus ont encouragé et initié le plus souvent même, des constructions hors normes urbanistiques, hors la loi, et qu’ils ont tiré plus de bénéfices encore en étant les principaux revendeurs des services et produits annexes aux constructions ( ciment, fer à béton….etc.) Tout simplement, ils ont réparti et pensé le développement de Taourirt comme si c’était leurs propres terres et l’ont carrément construite après. Sans que l’état n’intervienne ou dise HALTE au massacre ordonné et mal sain dont a été, et est encore victime Taourirt.

 Plusieurs facteurs ont contribué à cette réalité à la foi amère et inavalable.

1- L’absence de l’état dans le contrôle et le rappel à l’ordre à chaque fois que les choses s’empiraient , il est regrettable de constater que Taourirt n’a connu ni visite d’enquête de la part du ministère de l’intérieur, ni vérification de la part de l’IGF ( inspection générale des finances) ni du FEC ( fond d’équipement communal) ni de la cour des comptes, ni de l’inspection générale du ministère de l’habitat et de l’urbanisme, ce qui conforte cette thèse que les seigneurs de Taourirt ont leur parapluie infaillible au centre du pouvoir central  même. L’état ne peut prétendre qu’il ne sait rien du tout, ce qui se passe à Taourirt est visible à l’œil nu, les richesses cumulées par certains doivent nous inciter à bien des interrogations , sans compter que l’état a ses yeux et ses oreilles dans toute proportion du terrain du pays, oui, oui, bien sûr ces relais du pouvoir central sont des fois complices dans les richesses hors la loi, mais tout de même, quand c’est alarmant comme signe apparent d’une société qui va mal, il faut agir, il faut remettre les pendules à l’heure, pour exister dans le concret dans le subconscient des gens, pour donner l’exemple et pour rassurer les gens que l’état est là pour protéger les citoyens et les défendre contre ces vautours bouffent tout au passage, y compris la dignité et l’honneur des gens.

2- L’inexistence presque affichée d’une élite savante ou cultivée de la ville de Taourirt et qui aurait pu se constituer en société civile active et garde fou du respect des droits communautaires des gens, et de la rationalité de la gestion des richesses communes. Taourirt a certes donnés des cadres valables et de grandes qualités professionnelles mais qui ne viennent qu’occasionnellement sur la ville pour constater avec désolation l’état des lieux, qui s’oublient presque souvent avec leur retour dans les villes ou ils vivent. Sur place à Taourirt il y une grande masse de ce qu’il convient d’appeler cultivée, intellectuelle et qui pourra constituer un noyau dur autour duquel viendront s’ajouter des compétences d’ailleurs pour tout projet social et sociétal de Taourirt, ce sont des compétences issues le plus souvent du milieu universitaire ou de centre de formation des cadres en enseignement, santé et bien d’autres secteurs d’activités, mais qui , hélas, se sont fusionné vite dans la réalité de Taourirt au lieu de penser comment contribuer à  parfaire son devenir, en plaçant leurs intérêts personnels en avant, ils se sont transformés en entrepreneurs, lotisseurs, bâtisseurs, et par conséquent complices , par leur silence stimulé par des gains ou avantages acquis. Une partie d’entre eux, se sont carrément retiré en adoptant une position de spectateur sans plus, sans aucune conscience de groupe, sans aucun sentiment de devoir envers la communauté à laquelle ils appartiennent. Une autre partie minoritaire se tient carrément à l’écart, s’occupe de ses oignons, et se fait discrète. Comme si Taourirt ne les concernes que par le certificat de résidence qui leur est délivré au besoin, et par l’activité qu’ils y exercent, sans plus.

Les seigneurs de Taourirt  se sont le plus souvent proposés en solution aux problèmes d’acquisition de lots de terrain, de facilité de financement ou de fourniture de biens d’équipement pour correspondre parfaitement aux soucis des gens et l’élite en fut leur premier client. Mieux encore, cette élite semble devenir une forme de bourgeoisie moyenne, entre les affamés, appauvris, opprimés, mis à terre et les grands propriétaires et richesses de la ville, Les seigneurs ont inventé  et mis en place les règles, tant que tout semble achetable! Y compris la cervelle des gens.

3- Une bourgeoisie non citoyenne, et peu entreprenante qui n’aime prendre aucun risque tant que les règles de jeu sont maîtrisées et le foncier cette poule aux œufs d’or, à quoi bon se risquer dans des grands projets s’inscrivant dans la dynamique d’ensemble du pays et constituant le moteur essentiel même du développement de la ville. Les bourgeoisies de Taourirt  essentiellement faites en étant proches du pouvoir, élus, familles des élus, collectivités des terres et leurs représentants. Quelques entrepreneurs qui ont fourni des efforts louables et honorables, et aussi des RME dont Taourirt constitue une pépinière considérable en nombres et en valeur ajoutée en terme de devises. Le comportement mal sain et incompréhensible de certains élus freinait les ambitions des gens hônêtes et le plus souvent les fait partir ailleurs, et le seul secteur ou l’activité n’a point cessé est le bâtiment, puisque la terre est indéfinissable, vaste, sans protecteur valable. La seule mode apparente de bonne conscience et d’âme charitable de cette bourgeoisie et la SADKA ordonnée, réfléchie, et qui est faite pour entretenir en permanence les bastions de la pauvreté d’ou sortent à chaque fois qu’il y a élections au Maroc, des voix menant au pouvoir, les mêmes personnes qui reviennent, peu importe l’étiquette politique, devenu un simple label de vente par l’occasion, peu importe le cadre général que traverse le pays.

4- Sa situation géographique qui l’éloigne du reste du Maroc et qui la rend peu fréquentable par des personnes pouvant constater les dégâts, pouvant avoir du cœur pour ses concitoyens et pouvant agir directement pour que ce crime orchestré soit arrêté. Dans une autre ville intérieur, on n’aurait pas  pu transférer l’argent de l’INDH pour financer les lacunes de la commune, les gens n’ont rien compris de ce que l’INDH était? ni de quoi à elle servait? Ni même comment sa mise en place a été pensée? Comment peut –on avantager l’embellissement des rues et des places à la lutte contre la pauvreté, contre l’analphabétisme et le chômage d’une grande tranche de la population active? Comment peut-on se permettre des résultats catastrophiques sans faire objet d’enquête ou de sanction? Dans une autre ville d’intérieur, bien des choses auraient pu être des crimes dénoncés et poursuivis en justice.

Puisque apparemment ces esprits malfaiteurs sont si bien protégés, sont si intouchables , quelle peut être la solution?

Une lettre ouverte à sa majesté le roi pour solliciter son intervention car ce qui se passe est grave, rapporte beaucoup d’argent, qui achète la dignité et le devenir des gens, fait taire plusieurs langues et devient dangereux, ce n’est pas par hasard que j’ai écrit au paravant, Taourirt Corléone du Maroc, certains ont nui aux rapports d’amour et de confiance entre les Taourirtis et leur roi, il est temps qu’ils soient remis à leur place pour donner l’exemple et pour conforter cet amour d’appartenance qu’ont les gens de Taourirt à ce grand et noble pays.

Il est grand temps que l’état intervienne, car Taourirt prend des dimensions mafieuses , peu catholiques qui commencent déà à conditionner le présent et l’avenir de cette région.

Azzeddine Sadki