Boubker zenati

Toute organisation a besoin d’entamer des recherches scientifiques, non pas seulement pour corriger les dysfonctionnements possibles, mais pour rénover (voire innover) afin de préserver la place qu’elle souhaite devant une concurrence mondiale incessante, marquée par un développement continuel dans tous les domaines du progrès humain.
Outre l’investissement sur ses potentialités humaines, le choix d’objectifs spécifiés et précis, la recherche de l’organisation dans tout domaine exige la création adéquate d’un cadre institutionnel et organisationnel, & bien entendue une volonté politique suffisamment accentuée de la part de ses haut responsables.

& il se trouve que l’organisation qui a le plus besoin à s’accaparer de ‘’ la recherche nourrissante’’ est le système de l’Education et de la Formation, car c’est par excellence l’organisation qui travaille dans le domaine humain avec des humains pour des extrants humains encore plus instruits ,et plus aptes à réaliser les attentes- qui se multiplient au fil du temps- des citoyens ,et faire progresser le pays vers une situation plus évolutive qu’avant.

Le métier d’enseignement -du moins et en particulier -, ne se limite pas au seul acte de présentation de cours, et de la pratique des évaluations ; mais il les dépasse de loin faisant de l’enseignant une personne spécialisée dans le domaine social possédant :une culture dans la psychologie, la sociologie, la didactique ,l’utilisation des TIC, un savoir évaluer de manière scientifique & particulièrement dans le domaine de la Pédagogie scolaire ,de tels outils (compétences transversales individuelles et collectives) qui sont devenues désormais indispensables lui conférant une présence pertinente dans ses pratiques scolaires : d’où le besoin (voire l’obligation) d’une recherche permanente ou d’une formation continue dans une perspective pédagogique dynamique collective   & itérative où les uns s’enrichissent de l’expérience des autres .

Partant les concepteurs du Programme d’Urgence 2009-2012 n’ont pas omis de lister des pistes pour la rénovation de l’école marocaine vers l’école de la réussite-tangible-notamment par les mesures relatives au renforcement des compétences des personnels de l’enseignement ( projets :E3P1,E3P2,E3P3) ,et des mécanismes d’inspection et d’encadrement pédagogiques (projet :E3P2) ,& celles aboutissant à l’amélioration du dispositif pédagogique (projet :E1P8) ;c’est ainsi que le choix a été décidé pour une centralisation fonctionnelle (visant  selon notre analyse à une unification des points de vue, et à l’accélération de la réalisation des projets),et c’est alors qu’essentiellement deux centres ont été crées ( le centre national de l’innovation pédagogique et d’expérimentation :CNIPE & le centre national des évaluations et des examens :CNEE),suivis un peu tardivement par la création  rapide des équipes de recherches au sein des Académies Régionales de l’Education et de formation( AREF).

Mais il est bien perçu que du flou englobe certains projets cités, suite à des problématiques institutionnelles, et organisationnelles, et bien encore à des revendications variées.
Entre une recherche centralisée en état de maturation (en possession  des moyens matériels et financiers) ,et une recherche décentralisée au stade embryonnaire ( à tous les niveaux), énormément d’opportunités qui peuvent s’obtenir des recherches pédagogiques manquent pour l’école de la réussite ! Tous les efforts se focalisent en priorité pour la réalisation d’une année scolaire normale !

L’école du respect ne mérite t’elle pas un engagement –justifié- contre les égoïsmes fonctionnels et professionnels qui retardent la progression voulue? Laisser faire le faire ou essayer avec ceux-là n’est plus la devise de l’école de la réussite. Loin des approches proprement participatives les voies et les voix se perdent dans des conjectures, & l’administration à elle seule ne pourrait transformer l’écrit en réalité ; ne faudrait –il pas rationaliser plus les pratiques professionnelles pour atteindre une mobilisation forte des acteurs ? N’est-il pas  impératif actuellement de bien assimiler qu’il y a deux catégories qui font la recherche pédagogique (en l’absence de définitions claires des missions de chaque acteur), ceux qui ne prennent le stylo à la main que lorsqu’ils sont rémunérés (ou ils les créent pour ce faire), & d’autres qui perdent de plus en plus l’envie du bénévole …?

Suite à de telles situations qui montre qu’on a besoin de travailler convenablement pour donner une relance aux recherches pédagogiques utiles, et concevoir l’ensemble pour la réussite scolaire comme un ensemble associatif formé par tous les acteurs potentiels (et non plus par une minorité privilégiée autoqualifiée de savante) ; qu’on a aussi besoin de développer des dispositifs pour collecter (et ne pas écarter) et diffuser les bonnes pratiques dans le domaine de l’Education et de la Formation .

Inspiré par une étude récente «  Quelle direction pour l’école du XXIe siècle ? Frédéric Reiss ;septembre 2010»,nous pensons fort que la création  d’un  Observatoire National  des Bonnes pratiques dans le domaine de l’Education et de la Formation scolaire (ONBPEFS) contribuera efficacement à réaliser  –en particulier- le développement des pratiques professionnelles des acteurs travaillant dans l’enseignement scolaire (Vu que la bonne pratique est une pratique nouvelle, ou une pratique pertinente qui justifie l’utilité de son expérimentation, dans le but d’Identifier ses bienfaits pour la réussite scolaire , & par voie de conséquence son utilisation élargie).

L’Observatoire National des Bonnes Pratiques dans le domaine de l’Education et la Formation Scolaire, chargé de recueillir et de rendre plus accessibles les bonnes pratiques, didactiques, pédagogiques et organisationnelles au profit des établissements d’enseignement scolaire est une instance multipôle qui pourra être attachée centralement à la direction de la vie scolaire, elle s’étalera sur l’ensemble des services régionaux (AREF)et provinciaux (Délégations) liées au ministère de tutelle, et aux universités.

Cet observatoire aura vocation à être le lieu vers lequel se tournent les acteurs du système éducatif, notamment les directeurs et les équipes pédagogiques des établissements scolaires pour échanger /repérer les pratiques ayant une influence bénéfique sur les résultats scolaires. & C’est par le biais de cet observatoire que la Direction de la vie scolaire pourrait communiquer les conclusions des travaux qu’elle aura su désormais mieux conduire ou  impulser en collaboration étroite et permanente avec les centres : CNIPE & le CNEE & aussi la direction des curricula.
Partant de cette logique organique, Cet observatoire pourra s’appuyer utilement sur les travaux des deux centres précités ou les nourrir par les multiples propositions qui émanent des Observatoires  régionaux.
Outre son objectif de faciliter la mise en place de recommandations de politique éducative pour améliorer la qualité de l’enseignement des différentes disciplines ,

Le projet ONBPEFS  s’attache pour cela à faciliter la création de groupes de travail ouvert & la création d’un site d’accompagnement destiné aux enseignants de chaque discipline. Un tel site  permet  de créer une banque de données des bonnes pratiques enseignantes et organisationnelles, et en l’occurrence  permettre aux acteurs individus  intéressés de proposer directement des cas de bonnes pratiques .

Ainsi avec ses membres de l’Enseignement Scolaire  de toutes disciplines répartis  en groupes de disciplines , et encadré par le corps d’inspection /chercheurs dans le domaine de l’Education et de Formation, L’ONBPEFS  a pour missions   :
– renforcer la mise de l’élève au cœur de l’action pédagogique ;
– valoriser l’expérience pédagogique des enseignants scolaires en tant que praticiens de l’enseignement scolaire tout en visant une professionnalisation du métier d’enseignant scolaire,
– Encourager les collaborations entre spécialistes des sciences de l’éducation et praticiens de l’enseignement scolaire,
– Encourager les recherches académiques empiriques et théoriques qui permettent de mieux connaître et/ou aider l’élève marocain.
– au niveau de chaque délégation/AREF, un lieu d’échanges et de réflexions constitué de journées d’études, d’ateliers et de rencontres thématiques ou disciplinaires, etc.
-Collecter ,promouvoir & diffuser les bonnes pratiques : apprentissage actif, gestion de la classe, motivation, aide à la pratique de l’évaluation, proposer des dossiers d’autoformation et des exemples de projet, et aussi la diffusion auprès des enseignants des approches innovantes, des ressources et des informations qui leur permettront de faire progresser leurs pratiques.
– L’ONBPEFS  favorise la coopération inter-académique et universitaire par des échanges d’informations et d’expériences en matière de bonnes pratiques;

– L’ONBPEFS  tend aussi à nouer des partenariats avec d’autres associations nationales & internationales pour l’échange et  le partage de point de vue sur les manières d’améliorer la qualité de l’enseignement & de la formation.
Que les concepteurs de l’éducation nationale puissent tirer profit des comparaisons internationales dans le domaine de l’éducation et de la formation, et décider de plus en plus tout ce qui est efficace et efficient pour notre système d’Education et de Formation !