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Projet de décharge contrôlée de Tanger : 65 ha et 400 000 tonnes de déchets à traiter par an

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La décharge actuelle est saturée avec le traitement de 262 000 tonnes de déchets par an. Le montant de l’investissement pour la nouvelle décharge est estimé à 250 MDH. Deux sites sont retenus par le cabinet de consultants chargé de l’étude. Le choix reviendra aux élus.
Le projet d’une décharge contrôlée pour Tanger et les communes de la province de Fahs-Anjra est à nouveau sur la table, suite à la finalisation d’une étude pour le choix du site d’implantation réalisée par un cabinet casablancais, la Société d’environnement et de génie urbain (Segu). Le projet concerne 12 communes, dont six situées sur le territoire de la préfecture de Tanger-Asilah et autant dans la province de Fahs Anjra. Sur la base des prévisions de production de déchets, l’étude propose l’ouverture d’une décharge de 65 ha pour une durée de vie de 20 ans. Elle permettrait de traiter 400 000 tonnes d’ordures ménagères en 2030 contre 262 000 traitées par l’actuelle décharge non contrôlée, située sur la route de Tétouan, à 5 km du centre de Tanger.
Pour le choix du site, 22 critères ont été déterminés, dont sept éliminatoires. Ces derniers sont la distance par rapport aux habitations et aux infrastructures, le volume de la décharge, la proximité avec les ressources en eau, la géologie et la morphologie du terrain, l’influence sur le panorama, l’exploitation du sol et l’aménagement agricole et l’accès au site. Finalement, le cabinet a pu identifier cinq sites dont deux seraient mieux adaptés aux besoins. Le premier, dénommé Al Manar (province de Fahs-Anjra), est situé sur la route de Ksar Seghir à l’intérieur des terres, à 17 km du centre de Tanger. Selon les consultants, ce site a l’avantage d’être à mi-chemin entre les deux principaux centres producteurs de déchets, la ville de Tanger et le port de Tanger Med, et proche des communes de Ksar Seghir et de Melloussa appelées à croître sur les plans urbain et industriel.

Le maintien de l’actuelle décharge n’est pas souhaitable

L’autre choix est le site de Squedla, à 30 km au sud-est de la ville, sur le territoire de la préfecture de Tanger-Asilah. Le principal inconvénient est la distance avec le centre de Tanger et le site de Tanger Med, mais la possibilité de réaliser une grande décharge sur une assiette foncière de 250 ha permettant de développer le tri et la récupération d’énergie, plaide en sa faveur. Le tri des métaux, papiers, cartons et plastiques ainsi qu’un investissement dans la valorisation énergétique des déchets permettraient de récupérer une partie du coût de la mise en décharge estimé aujourd’hui entre 100 et 120 DH la tonne.
Malgré une conscience croissante des enjeux écologiques par l’opinion publique et les décideurs, aucune décision n’est encore prise. Bien que l’élimination de la décharge actuelle sera d’un grand bénéfice environnemental et de la qualité de vie urbaine pour ses communes, les responsables de la commune de Fahs-Anjra hésitent à accueillir sur leur territoire un projet qui va d’abord bénéficier à la ville de Tanger qui produit les trois quarts des ordures ménagères de la région.
En revanche, le choix, dès le départ, du site de Squedla sur la commune d’El Manzla élimine d’office les susceptibilités. De plus, la croissance de l’activité touristique sur le littoral entre Tanger et Asilah rend plus pertinente l’ouverture d’une décharge dans cette zone. Il restera à assumer les coûts du transport : 30 km contre 17 km pour le site Al Manar, et 5 km du centre de Tanger pour la décharge actuelle.
La problématique d’une décharge contrôlée à Tanger n’est pas nouvelle, rappelle le chef de la division de l’environnement de la commune de Tanger, Abderrahim Mouhssine. Plusieurs études avaient été menées. Une première étude  dénommée Greg fut commandée par la commune de Tanger en 1995, une seconde fut réalisée par la GTZ en 2002 et une troisième par TMSA en 2008 pour les activités de Tanger Med et des communes de Ksar Seghir et de Melloussa.
D’après les estimations de la commune, une nouvelle décharge contrôlée nécessiterait un investissement de pas moins de 250 MDH, compte tenu du prix minimum du foncier qui est de 500 000 DH/ha sur un terrain domanial. Des études réalisées en 2006 avaient montré que la réhabilitation de l’actuelle décharge de Mghogha coûterait 100 MDH. Mais eu égard aux nuisances dont souffrent les riverains, son maintien n’est pas souhaitable. En effet, contrairement à une décharge classique, une contrôlée doit notamment comprendre des bureaux administratifs, un pont bascule, être clôturée et permettre le stockage des déchets sans effets nocifs secondaires tels des fumées de dioxine ou une atteinte à des ressources en eau.
Gérée conjointement par la municipalité de Tanger et Tecmed, cette décharge, ouverte en 1970, s’étend sur 30 ha à 5 km du centre-ville sur la route de Tétouan. A l’époque, la capitale du détroit accueillait moins de 500 000 habitants contre un peu plus d’un million aujourd’hui, sans compter les zones industrielles, le nouveau port et les activités annexes qui vont s’y greffer. Ce nouveau contexte requiert une décision rapide des élus locaux.

Action : Les initiatives individuelles se multiplient

En attendant que la ville de Tanger et la province de Fahs Anjra prennent une décision, Renault Maroc a décidé, il y a quelques mois, de confier la gestion de ses déchets de l’usine de Melloussa à Sita, une filiale du groupe Suez. Un contrat de 5 ans a été signé à cet effet avec Renault Tanger Méditerranée en mars dernier. A Tanger free zone (TFZ), une société espagnole, Récupération de Métaux Divers (RMD), s’est installée, il y a moins de deux ans, et s’occupe de récupérer et d’exporter les déchets de métaux en attendant de faire de même pour les déchets de plastique et de caoutchouc.
Jamal Amiar. La Vie éco
.lavieeco.com

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