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Les critères de la cohérence textuelle

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Dernièrement, j’ai lu un article publié sur le site Oujdacity et intitulé ’’La cohérence textuelle : une perpétuelle tentative’’* que j’ai trouvé très intéressant car destiné aux enseignants et aux praticiens de la langue française. Son auteur, Monsieur Essahlaoui Mohammed, qui savait ce qu’il disait et la manière de le dire, a posé beaucoup de questions qui interpellent les lecteurs les appelant à réagir.

Un texte cohérent obéit à des règles et des lois qui le gouvernent

Pour ce qui me concerne et d’après ce que je sais de manière modeste sur le sujet, la cohérence textuelle a des critères qu’elle est censés suivre et respecter. Un texte cohérent obéit à des règles et des lois qui le gouvernent pour en assurer l’unité et la texture. Avant toute aventure, il convient de rappeler que l’on ne peut parler de cohérence textuelle sans spécifier les textes auxquels elle s’applique et ceux à qui elle fait défaut.

il sera dit qu’un texte est cohérent s’il remplit les trois conditions suivantes : la cohésion, la connexité ; l’isotopie.

1- Le texte canonique, celui dont nous transmettons les règles de fonctionnement et d’écriture à nos enfants de manière académique : Pour ce qui est du texte canonique qui respecte les normes françaises d’écriture, il sera dit qu’un texte est cohérent s’il remplit les trois conditions suivantes : la cohésion, la connexité ; l’isotopie.

 

a- La cohésion : un texte cohésif est tissé par un système de moyens de reprises ou d’annonces. Ils permettent d’éviter les répétitions, d’alléger le style et d’offrir au texte plus de fluidité. Ce sont les anaphores : elles se subdivisent en deux types :

 

– les anaphores lexicales qui sont les noms et les groupes nominaux ;

 

– les anaphores grammaticales qui sont les parties du discours : pronoms (sujets ; compléments ; possessifs ; démonstratifs ; relatifs sujets ou compléments) ; les adjectifs (possessifs ; numéraux cardinaux ou ordinaux).

 

Il convient toutefois de ne pas perdre de vue la cataphore, plus utilisée dans les mises en relief.

Les connecteurs sont des outils qui servent à structurer le texte

b- La connexité : les composants d’un texte (phrases, paragraphes…) ont besoin d’être reliés entre eux par des connecteurs afin d’assurer l’unité du texte et en faire un tout. Ils servent à baliser le texte de manière à éclairer les lecteurs, les plus profanes d’entre eux comme les plus éclairés. Les connecteurs sont des outils qui servent à structurer le texte aussi bien sur l’axe des syntagmes que sur celui des paradigmes.

 

c- L’isotopie : c’est, en un mot, le champ lexical. En effet, le texte gravite autour d’une idée maîtresse éclatée en unités de sens plus ou moins moléculaires, plus ou moins pertinentes. L’addition de ces unités de sens permet la construction du sens du texte. Les idées réunies sous le parapluie du champ lexical assurent son homogénéité.

Nous n’avons qu’à considérer les écrits de Nerval, de Rimbaud, de Mallarmé et de Baudelaire pour nous rendre à l’évidence que la violation des normes d’écriture est un critère esthétique

2- Le texte poétique : Le texte poétique se distingue du texte prosaïque par ses écarts à la norme d’écriture. Autant le texte prosaïque obéit de manière plus ou moins à la norme imérative, qui lui sert de cadre de référence d’où il tire sa légitimité et son académisme, autant le texte poétique s’en écarte et plus il s’en écarte plus il sera considéré comme digne d’intérêt. Ainsi vu, le texte poétique viole les règles qui régissent la langue en les transgressant par l’utilisation des figures de style et de pensée comme l’anacoluthe, l’ellipse, la métaphore, l’antiphrase, et bien d’autres. Nous n’avons qu’à considérer les écrits de Nerval, de Rimbaud, de Mallarmé et de Baudelaire pour nous rendre à l’évidence que la violation des normes d’écriture est un critère esthétique. Nul n’ignore donc que les figures de style sont des ornements qui relèvent du paraître alors que les critères de la cohérence textuelle (cohésion, connexité, isotopie) relèvent de l’univers de l’être.

 

3- Le texte pathologique : faute d’un autre qualificatif plus pertinent et qui rende mieux le sens pour s’accorde à la pensée, je désigne par pathologique tout écrit qui s’écarte de la poésie et transgresse les règles de la prose et qui, ainsi, s’écarte des deux univers de l’être et du paraître.

 

Le texte pathologique serait donc un texte qui souffre d’altérations qui affectent son unité et sa structure : le sens et la mise en texte, le fond et la forme. Sur le plan du fond, les idées se rejettent et se repoussent ; sur celui de la forme, les règles dont j’ai parlé ci-haut y font défaut.

 

En conclusion, j’estime par cette intervention qui se situerait à la suite de l’article de Monsieur Essahlaoui Mohammed, avoir apporté ma modeste contribution à éclairer les usagers de la langue française sur les critères objectifs, nécessaires mais non suffisants, de la cohérence textuelle de manière à les mettre en évidence dans l’apprentissage de la langue française.

 

 

 

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