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Sixième journée de l’auto-immunité : quand une infection banale se transforme en une pathologie chronique

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D’une infection banale à des pathologies sérieuses et chroniques

L’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques «AMMAIS » organise sa sixième  journée de l’auto-immunité sur le thème  « Infections et  maladies auto-immunes et systémiques » le Samedi 5 Novembre 2016 à l’Hôtel Sheraton de Casablanca

Cette  rencontre met au devant de la scène cette année les interactions entre les infections et les maladies auto-immunes et systémiques.

Une maladie auto-immune est une pathologie provoquée par un dysfonctionnement du système immunitaire : des cellules spécialisées et des substances, les anticorps, sont sensées normalement protéger nos organes, tissus et cellules des agressions extérieures provenant de différents virus, bactéries, champignons…  Pour des raisons encore non élucidés, ces éléments se trompent d’ennemi et se mettent à attaquer nos propres organes et cellules. Ces anticorps devenus nos ennemis s’appellent alors « auto-anticorps ».

Parmi les maladies auto-immunes, on peut citer des maladies connues : la maladie de Basedow (hyperthyroïdie), la thyroïdite chronique de Hashimoto (hypothyroïdie), le lupus érythémateux disséminé (LED), la myasthénie, la Sclérose en plaques (SEP),  le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, la maladie cœliaque (intolérance au gluten), la maladie de Crohn…

Les causes de ces dernières ne sont pas encore complètement élucidés mais on sait qu’elles sont multifactorielles avec une composante génétique héréditaire et des  facteurs environnementaux divers : rayons solaires,  tabac, pollution atmosphérique et alimentaire, et des facteurs  infectieux. A contrario un excès d’hygiène serait aussi un facteur de déclenchement de ce type de maladies  par un manque d’exposition de notre système immunitaire aux agents infectieux : l’augmentation de la prévalence des maladies auto-immunes dans les pays développés, plus forte que dans les pays pauvres, en serait une conséquence.

Des bactéries et virus jouent en effet  un rôle dans le déclenchement de plusieurs maladies auto-immunes et/ou systémiques : des liens existent  entre le virus Epstein Barr et le lupus, le cytomégalovirus et le syndrome des antiphospholipides. L’helicobacter pylori, la première bactérie directement impliquée dans la genèse d’un cancer, serait aussi responsable de nombreuses  maladies auto-immunes telles le Gougerot-Sjögren ou le purpura thrombocytopénique idiopathique. On considère qu’aujourd’hui, une personne sur deux est porteuse de cet agent infectieux et que 10% d’entre elles développeront des infections gastriques sérieuses comme les ulcères ou les gastrites chroniques.

 Des liens sont bien établis aussi entre le streptocoque hémolytique du groupe A et le rhumatisme articulaire aigu qui représenteune réponse auto-immune tardive à cette infection. Dans cette maladie, d’une simple angine non traitée, l’attaque auto-immune  peut impliquer le cœur, les articulations, le système nerveux central ou la peau, et de graves conséquences peuvent se produire au niveau des valves cardiaques ou du système nerveux central.

Dans notre pays, les maladies infectieuses sont encore un problème  de santé publique même si elles sont en nette diminution. Elles font subir des risques dans la survenue ou l’aggravation des maladies auto-immunes et systémiques, des risques qu’il  faut identifier et prévenir par la mise  en œuvre  des traitements adéquats. Ceci est particulièrement crucial en ce qui concerne la tuberculose. En effet, près d’un tiers de la population  est  atteinte de la tuberculose latente,  un état où des personnes sont   infectées par la bactérie de la tuberculose mais la maladie n’est pas  encore développée ; c’est  une forme non contagieuse de la maladie. On considère que le risque de développer la maladie au cours de l’existence chez ces personnes infectées est de 10%. Par contre, les personnes dont le système immunitaire est affaibli, en particulier par une maladie auto-immune elle–même ou par ses  traitements, les biothérapies notamment, courent un risque beaucoup plus élevé de réactiver ces formes latentes. Seul, un traitement préventif permet d’éviter cette complication.

On peut aussi s’interroger sur les moyens à mettre en œuvre contre les infections. Avec la résistance aux antibiotiques, certaines, considérées aujourd’hui comme mineures, risquent  de devenir plus menaçantes à l’avenir.  De nouvelles voies thérapeutiques sont explorées et des virus seront peut-être  une solution dans le futur. En effet, on connait l’existence de tueurs de bactéries, appelés bactériophages,  depuis 1915. Ces bactériophages se posent actuellement de nouveau en bon candidats contre certaines maladies d’origine bactérienne, notamment des infections chroniques au niveau des oreilles et des poumons. Des études laissent entrevoir  qu’une petite dose de virus (un nanogramme seulement !) appliquée sur le lieu de l’infection  pourrait suffire à éliminer les bactéries pathogènes, là où la médecine actuelle commence à connaître des difficultés.

Espérons que grâce à ces découvertes, nous serons un jour comme les hippopotames  à l’abri d’infections et de maladies véhiculées par les bactéries grâce à leurs glandes bactéricides situées sous la peau et que  nous garderons comme eux  un teint éclatant !

DR Khadija Moussayer

Spécialiste en médecine interne et en gériatrie

Présidente d’AMMAIS

MédiocreMoyenBienTrès bienExcellent
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3 Comments

  1. DR IDRISSI MY AHMED
    03/11/2016 at 00:45

    Merci docteur

  2. AMGHAR Thami
    03/11/2016 at 22:31

    Merci , chère confrère pour cette publicaion .
    Ça donne espoir à tous ceux qui sont infectées par des bactéries multirésistantes .D,autant plus que les laboratoires pharmaceutiques délaissent la recherche sur les antibiotiques jugée peu juteuse.

  3. DR IDRISSI MY AHMED
    04/11/2016 at 16:43

    M . DRISS LYAKOUBI REPRESENTERA DR IDRISSI MY AHMED
    AU NOM DE L’AAMM
    ASSOCIATION DES AMIS DES MYASTHENIQUES DU MAROC

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