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Intelligence humaine et intelligence artificielle

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Zaid tayeb

Sont dans le tort ceux qui se réjouissent tout comme ceux qui s’offusquent des avantages et des inconvénients de ce qu’il est appelé l’intelligence artificielle. Qu’est-ce donc que ce couple de mots qui, à lui seul, semble remuer à la fois les passions des hommes de science et celles des simples d’esprit ? Pourquoi tant de bruit pour une intelligence dite artificielle en tant que produit de l’homme alors que le silence le plus sourd couve de son épais manteau l’intelligence humaine en sa qualité de don de Dieu ? Quelle relation est-elle entretenue entre l’une et l’autre de ces intelligences ?

L’intelligence artificielle est en plus petit à l’homme ce que l’intelligence humaine est en plus grand à Dieu. C’est en définitive une relation de créé à créant, de produit à producteur, de maître à serviteur. Ainsi donc, il semble plus qu’évident que ni l’intelligence artificielle ne peut égaler ou surpasser celle de l’homme, ni l’intelligence humaine celle de Dieu. Nous n’avons d’intelligent que ce que Dieu a insufflé dans notre corps, et de la même manière, la machine n’a d’intelligent que ce que l’homme a mis dans la mémoire de cette machine. Avec cette différence que l’homme est capable de sélectionner, adapter, trier, hiérarchiser alors que la machine, frappée par la stérilité, elle ne fait que cracher ce que l’homme lui avait fait avaler auparavant. De manière plus simple et sans détour, Dieu place de l’intelligence dans le corps de l’homme et l’homme prétend en placer dans la machine. C’est une espèce de transfert de données de l’homme à la machine comme l’intelligence de Dieu à l’homme. Et comme toute imitation, elle garde son aspect artificiel et par conséquent étroit et maladroit. La machine peut-elle être considérée comme intelligente et par conséquent se comporter comme l’homme avec qui elle partagerait ce soi disant intelligence ? Ce n’est pas sûr. Tout ce que la machine peut faire c’est régurgiter les données que l’homme a saisies et installés dans les différents moteurs de recherche. Comme la machine est dépourvue de raison, il est donc absurde de dire qu’elle est capable de rivaliser avec l’homme, de le suppléer, de le remplacer, de le dominer, de le subordonner, d’exécuter les taches mieux que lui. Mieux que lui, peut-être, mais de manière automatique et uniforme. C’est avec un uniformisme aveugle.

Si l’intelligence humaine est un lieu commun, l’intelligence artificielle est un paradoxe. Et comme toute chose nouvelle, elle excite la curiosité, stimule les passions et départage les gens entre partisans et opposants. Tout le monde s’en mêle, tout le monde en parle, le profane et l’ignorant comme l’initié et le cultivé, avec la certitude de l’homme éclairé. L’intelligence artificielle est un joli couple de mots, en fin de compte.

Soumettons à l’épreuve l’intelligence dite artificielle. Proposons-lui deux exemples de deux situations concrètes différentes.

Prenons l’exemple d’un professeur qui demande à ses vingt élèves de lui faire un exposé sur les avantages et les inconvénients du célibat, entre autres. Les élèves, autant qu’ils sont lui remettront le jour convenu un même exposé avec les mêmes aspects positifs et les mêmes aspects négatifs croyant dans leur naïveté que l’intelligence à laquelle ils se sont adressés les a bien aidés dans leur entreprise. Ils ne savent que tous les vingt qu’ils sont remettront un exposé collectif tout en jurant sur tous les saints qu’il est personnel et par conséquent différent des dix-neuf autres.

Un second exemple mérite lui aussi d’être cité. J’ai lu quelque part quelqu’un dire avoir demandé à l’intelligence artificielle de lui produire un discours à caractère religieux sur la corruption. En effet, il lui a produit un beau discours avec des hadiths et versets coraniques à l’appui. Imaginons à présent que tous les prédicateurs d’une ville feraient à l’intelligence la même demande. Tous les fidèles qui auraient fait leur prière du vendredi dans les différentes mosquées de la ville écouteraient le même prêche sur la corruption avec les mêmes hadiths et les mêmes versets coraniques qui l’illustraient.

En conclusion, doivent comprendre les partisans et les opposants à l’intelligence artificielle qu’il est trop tôt pour s’en réjouir ou s’en affliger. Or ce qui évident est que la machine dans laquelle l’homme a introduit quelques données pour y être sauvegardées, ne peut, en fin de compte que sortir ce qui est stocké dans sa mémoire de machine.

Zaid tayeb

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