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RAPPORT DE L’AMCDD SUR LES ZONES HUMIDES DU ROYAUME DU MAROC

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Vendredi 15 février dernier, l’Alliance Marocaine pour le Climat et le Développement Durable (AMCDD) a présenté son rapport annuel sur les zones humides au Maroc en 2018 et ce ; à l’occasion de la tenue d’une rencontre scientifique de deux journée organisée au centre des conférences de l’Université Al Akhawayne d’Ifrane par la coordination régionale de l’AMCDD de Fès-Meknès.
Il ressort du dit rapport présenté par Mr Ahmed Hamid membre de l’AMCDD ; que les Zones Humides revêtent une importance vitale pour le DD du Maroc où elles sont aux nombres de 84 d’après l’étude sur les aires protégées qui date de 1997. Une étude en cours fait état d’environ 300 sites couvrant une superficie de 400 000 Ha. Parmi ces sites 24 sont inscrits dans la liste Ramsar des zones humides d’importance internationale, quatre en 1980 date d’adhésion du Maroc à la convention et 20 en 2015.
En plus de leur valeur économique résultant de leurs fonctions écologiques et naturelles ces zones ont des valeurs culturelles, esthétique, biologique d’une très grande importance pour l’humanité.
Au Maroc, selon les spécialistes, plus de 50% des superficies des zones humides ont disparus depuis le début du XX siècle. Notons cependant que la disparation constitue le stade ultime de dégradation. La plupart de zones humides répertoriées, y compris les sites Ramsar ou celles reconnues comme sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE) sont soumises à une forte exploitation des ressources naturelles. Certaines zones sont dans des stades de dégradation assez avancés. En plus des conditions climatiques, les actions de l’homme restent prédominantes et accélèrent le rythme de dégradation de ces zones. Parmi les causes, citons en particulier
⦁ Le surpâturage ;
⦁ La surexploitation des ressources naturelles : plantes, poisson, faune terrestre et aquatique ;
⦁ Pompage excessive de l’eau pour les besoins agricoles ;
⦁ La pollution par le rejet de déchets solides et liquides ;
⦁ Les extensions urbaines et le développement des complexes touristiques ;
⦁ Les infrastructures routières, et ferroviaires ;
⦁ Le drainage et la conversion en terres agricoles ;
⦁ La sur-fréquentation et les usages pour des fins de recréation.
Par ailleurs selon ce même rapport ; L’expérience a montré que parmi les problèmes majeurs des zones humides figure le manque d’appropriation et d’adhésion de la population locale, des décideurs locaux et du public en général à leur protection par ignorance de leurs valeurs et de leurs fonctions, d’où l’intérêt de l’information de la sensibilisation et de l’éducation.
La convention de Ramsar accorde à ce volet une importance capitale et demande aux pays contractants de designer deux correspondants, un du point focal de l’administration et un de la société civile, pour superviser l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de communication, d’éducation et de sensibilisation participative (PCESP) spécifique aux zones humides.
La société civile contribue dans une large mesure à la mise en œuvre de ces activités dans le cadre de partenariat avec le HCEFLCD ou de projets financés par des bailleurs de fond. Ces activités se limitent cependant à quelques rares zones humides et sont limitées dans le temps, à l’exception du Centre National d’Education Environnementale de Sidi Boughaba dont le fonctionnement est assuré, sans interruption depuis 1992, par une association nationale.
Les causes de cette situation sont multiples, on cite en particulier :
⦁ Absence d’un programme CESP et d’une stratégie nationale d’Education et de sensibilisation à la protection de l’environnement en général et des zones humides en particulier ;
⦁ Non affectation de moyens financiers de la part des collectivités et les départements concernés pour assurer le fonctionnement des infrastructures dédiées à la CES. Des moyens financiers énormes sont souvent réservés à la construction et à l’équipement des centres qui demeurent inactifs faute de budget de fonctionnement ;
⦁ Les difficultés et la cherté du transport pour se rendre aux centres d’accueil et d’éducation situés généralement dans les périphéries des centres urbains ;
⦁ Les activités d’éducation et de sensibilisation sont focalisées sur les jeunes et concernent rarement les adultes et les décideurs ;
⦁ Manque de couverture médiatique professionnelle et efficace.
Malgré l’existence d’une stratégie-plan d’action des zones humides pour la période 2015-2024, et les efforts déployés en matière de préparation des plans de gestion des zones humides, la mise en œuvre d’actions concrètes sont insuffisantes et/ou ne retiennent pas l’adhésion de l’ensemble des intervenants dans ces zones ;
Dans ce sens on relève que la majorité des zones humes ne sont pas délimitées officiellement à l’exception de celles situées dans le domaine forestier. En effet, la loi 22-07 relatives aux aires protégées promulguée par le dahir 1-10-123 du 16 juillet 2010, qui prévoit, entre autres la délimitation et le classement des zones humides, reconnues comme SIBE parmi les catégories d’aires protégées est toujours en instance d’application faute de décrets d’application
– La gestion des zones humides relève du département des eaux et forets point focal de la convention de Ramsar. Ce département préside un comité national qui regroupe tous les départements ministériels concernés par les zones humides (environnement, équipement, affaires étrangères, pêche, agriculture, recherche …) ainsi que deux représentants de la société civile et les correspondants CESP. Ce comité n’assure pas son rôle convenablement par manque d’engagement de certains membres et par manque de coordination entre ses membres ;
– Au niveau local (d’une zone humide), la convention Ramsar recommande la constitution d’un comité local. Jusqu’à présent, ces comités n’ont pas été créés ;
–  La gestion déléguée de ces zones par des organes non étatiques, prévue par la loi relative aux aires protégées, n’est pas encore appliquée.
Sur le plan de la cherche et du suivi, le rapport présenté par l’AMCDD souligne que
–   Actuellement l’inventaire des zones humides fait état de 300 zones humides avec une typologie très diversifiée. Cette richesse en biodiversité et ces potentialités ne sont pas reflétées par le nombre de zones humides inscrites dans la liste Ramsar des ZH d’importance internationale (24 sur 84). A titre de comparaison, la Tunisie a classé 41 Sites, l’Algérie 50, l’Espagne 74, le Portugal 31. La stratégie des ZH 2014-2024 prévoyait le classement de 13 nouveaux sites en 2017 ;
–   Les causes relevées sont :
–  La faiblesse de la mobilisation des ressources financières et humaines nécessaires ;
–   Manque de mesures incitatives pour encourager plus de chercheurs des différentes universités à s’impliquer dans la recherche sur les zones humides.
Aussi ; les zones humides souffrent d’un système de gouvernance non adapté, pour Les raisons suivantes :
–   L’accès à l’information et les données sur les zones humides est très limité ;
–  L’absence d’un système de suivi des indicateurs et d’évaluation de l’état des zones humides. Le suivi de l’avifaune par certains experts se fait régulièrement mais les données ne sont pas diffusées ;
–  Manque d’études et de données sur l’évaluation économique des services des zones humides. Ces données sont nécessaires pour convaincre les décideurs de l’importance économique de ces zones ;
–  Absence d’évaluation indépendante du système de gouvernance dans la perspective de son amélioration et de la fixation des responsabilités ;
–  Absence d’engagement et de contribution matérielle des collectivités locales au processus de préservation et d’intermédiation avec la population pour une exploitation durable ;
–  Absence d’intégration de la protection des zones humides dans les programmes de développement régionaux PDR et les plans d’actions communaux PAC ;
–  Limitation des conventions de partenariats à quelques zones humides
ABOU ZOUHEIR

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