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MAROC : LA RETRAITE OUI, LE RETRAIT JAMAIS !

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         MAROC : LA RETRAITE OUI, LE RETRAIT JAMAIS !

    Après de longues et laborieuses années de carrière professionnelle, parsemée inévitablement de hauts et de bas, il arrive qu’un jour il faudra bien tirer la révérence, ou jeter l’éponge comme on dit dans le jargon.

Selon qu’on parte à la retraite, ou pour la retraite, ou bien en retraite, la sémantique fait dans tous les cas, allusion au phénomène d’usure puisque désormais, on reçoit une pension, et non plus un salaire, pour que se tiennent , comme le veut l’Etat, les cérémonies de lynchage psychologique, et physiologique, de ce qui reste de cet être profondément blessé et méconnaissable.

Au lendemain de la retraite, les choses changent radicalement, bien qu’elles ne fassent que se répéter froidement et inhumainement, étant donné que  l’exploitation perdure d’une façon ou d’une autre.

Combien je me sens insulté, rabaissé, minimisé, en entendant de bouche à oreille que l’Etat  largue indignement et irrémédiablement celles ou ceux qui auraient servi la nation avec  dévouement et abnégation, parfois légendaires. Est-ce mon cas aussi ? Comment pourrais–je supporter de subir  subitement la loi du pitoyable, moi qui avais toujours marché droit, la tête haute et défiante ? !!!

Mais enfin,  on n’a rien compris, les enjeux sont ailleurs. La logique de l’Etat persiste et lâche chaque année son impitoyable broyeuse administrative sur des contingents de partants pour écraser systématiquement  ce qu’ils ont de plus personnel, de plus cher, leur amour propre, ou si l’on veut leur orgueil, et pourquoi pas leur vanité nourrie au fil des mois et des années de toutes sortes de sentiments de révolte sourde et assourdissante.

Pourquoi ai-je tant exécré l’approche fatidique de la date de notification de mon largage assassin ? Ne devrais-je pas plutôt me sentir envahi d’une joie grandiose, à la veille de mon départ à la retraite ?

Comment se fait-il que j’attende encore un brin de bonheur d’une administration injuste, usurpatrice des droits des classes ouvrières exploitées, utilisées, manipulées, volées, malmenées, maltraitées, et surtout lâchement trahies par un système socio-économico- politique qui ne recule devant aucun remords pour leur faire subir la loi du plus fort.

Non, nous nous trompons, nous nous contredisons en attendant que justice soit faite au lendemain de la retraite par un système dictateur et féroce, qui ne se donne jamais la peine de tenter de nous comprendre pendant les années d’exercice.

Nous contingents de retraités aux droits inhumainement violés, déclarons sans appel, l’incompétence de ce système qui cherche avant tout à nous voir accepter notre sort de spoliés pendant l’exercice de nos professions enseignantes, et nous priver du droit

irréversible et inaliénable à la poursuite de la lutte pour sauvegarder ce qui reste de notre dignité pendant la retraite.

Eh bien, nous avons décidé collectivement de priver ce système fallacieux du plaisir de considérer la vie de retraite comme une courte période d’attente dans le couloir du grand départ.

Parfaitement conscients de nos droits, forts de nos convictions, suffisamment aguerris pour mener et entretenir notre lutte de résistance  inlassable, maintenir la pression au moyen de notre combat digne, juste et loyal.

Que vivent les retraités qui ont bravement décidé, de ne jamais se retirer de la scène, de ne point opter pour la politique de la chaise vide, celle de la capitulation !

Nous y sommes, nous y restons, parole de retraités !

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui

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3 Comments

  1. احمد
    01/05/2012 at 08:25

    شهادة حق أقولها في حقك يا سيدي هي أنك نعم الرجل أستاذا ومفتشا ومؤطرا ونائبا.لقد .أسديت لحقل التعليم بهاته المدينة خدمات لا ينكرها أحد. تعلم منك الأساتذة الشيء الكثير ونجحوا في مهنتهم بفضل توجيهاتك النيرة.زيارتك لهم لم تكن تفتيشا و إنما زيارة ود تروم من خلالها -حسب تعبيرك- الإستفادة قبل الإفادة حتى يتمنى الأستاذ الذي زرته لو دامت تلك الزيارة الودية ساعات طوال.ما سمعنا بأستاذ يشتاق إلى زيارة مفتش مثلما سمعناه عن زيارتك يا سيدي الفاضل.أنت مثال للتواضع و الإباء تسعى دوما إلى الإرتقاء بالتعليم نحو الأفضل و أعتقد أن تفطن رجال التفتيش لرجل بحجمك ودعوتك لحفل بهذا الحجم يعتبر عرفانا بشخصية ناذر نظيرها….لست من المدمنين على مدح الرجال لكنني لما قرأت لك هذا المقال أبيت إلا أن أقول ما بعض أحسست به نحو « مجاهد » كان بالإمكان أن نعتمد عليه في المجال التربوي حتى بعد بلوغه سن التقاعد،وإني لأراك مستعدا لهاته الرسالة التي عشقتها رغم ما آل إليه وضعك الصحي…حقا إن التقاعد في بلدنا فضاء قاحل و إقصاء ظالم…. د

  2. Mohamed ES SBAI
    01/05/2012 at 09:49

    En tout cas, Si Mohamed, ne jetez pas le stylo ou le stylet. Nous continuons à goûter vos mots sincères et votre français raffiné. Vous avez appris le métier à toute notre génération d’enseignants. Nous continuons d’apprendre de votre humanisme et de votre regard critique d’expert. Je profite de cette occasion pour rendre hommage à tous mes inspecteurs de français, qu’ils soient retraités ou non.

  3. Zaid Tayeb
    01/05/2012 at 15:54

    Un article à la dimension de l’homme qui l’a écrit: les hommes de l’espèce de Monsieur Essahlaoui ne craignent pas l’injure du temps ni l’hypocrisie de la société qui tourne le dos à la grandeur. Je vous ai connu en 1974, nous sommes en 2012, vous êtes le même homme. J’ai aimé votre français et je continue à l’aimer comme lorsque j’avais encore l’âge d’apprendre. Vous êtes à la retraite, disposez pleinement de votre temps et sachez qu’il y a toujours des hommes qui vous aiment et se sentent en bonne compagnie en lisant vos articles. Dites à la société ingrate et aux responsables de petite mémoire ce que Nietzsche a fait dite à Zarathoustra:  » Vous regardez en haut quand de hauteur avez envie, et je regarde en bas car je me tiens sur les sommets ». Bien amicalement.

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