l’Oriental trace sa feuille de route

· Il s’agit de concilier la gestion des ressources et les secteurs émergents

· Accorder plus de moyens à la recherche

LA caravane du débat national de l’eau était dans la région de l’Oriental les 19 et 20 février. Plus de 600 acteurs locaux du bassin hydraulique de la Moulouya et nationaux ont pris part aux travaux. Cette 5e étape, présidée par Mohammed El Yazghi, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Eau, a été encore une fois l’occasion de souligner la nécessité d’économiser les ressources hydriques notamment dans la région de l’Oriental. Abdelillah Wardi, directeur du bassin hydraulique de la Moulouya, a présenté un diagnostic détaillé de la situation hydraulique du bassin où plus de 65.000 hectares sont irrigués par les eaux pluviales. Ces apports en eau servent aussi les besoins en eau potable d’une population estimée à 2,4 millions d’habitants, selon le recensement de 2004. «Les contraintes du bassin sont nombreuses: rareté et irrégularité des apports en eau, érosion des sols, envasement des barrages et dégradation des ressources hydrauliques», précise Wardi. Aussi, une stratégie permettant une meilleure gestion des ressources est-elle souhaitée. Il s’agit aussi de faire face au paradoxe sécheresse/inondations dévastatrices. En clair, trouver un consensus pour une bonne rationalisation de l’exploitation de l’eau. Si des intervenants ont revendiqué l’accroissement de l’offre pour satisfaire la demande sociale en eau, d’autres ont privilégié la maîtrise de la demande. Mais, pour tous, le développement socioéconomique et économie de l’eau ne sont pas incompatibles. Aussi, les projets visant à booster les secteurs du tourisme et d’agroalimentaire doivent être poursuivis. Pour la concrétisation des objectifs escomptés, les intervenants recommandent la création d’un comité de suivi intersectoriel pour une gestion stratégique des ressources hydrauliques et la mise des moyens nécessaires à la disposition de la direction du bassin hydraulique de la Moulouya. Ainsi, il a été décidé de faire bénéficier 10.000 hectares de plus de l’irrigation localisée et de consacrer plus de moyens à la recherche. Il s’agit maintenant de trouver les sources de financement à cet ambitieux programme.

Recommandations

A l’issue de la 5e étape du débat national de l’eau, l’Oriental s’est doté d’une feuille route. Les intervenants ont ainsi retenu 10 recommandations:

– Economie et rationalisation de l’eau dans tous les domaines

– Poursuite de mobilisation des ressources en eau superficielles et souterraines

– Prévention et protection des ressources en eau

– Appui et développement de la recherche scientifique intersectorielle

– Sensibilisation, encadrement et conscientisation sur la valeur de l’eau

– Gouvernance et gestion intégrée et concertée

– Protection des zones humides et montagneuses

– Protection et prévention contre les risques naturels

– Appui humain et financier à l’Agence du bassin de Moulouya et consolidation du cadre législatif.

– Création d’un comité de suivi pour la mise en œuvre des recommandations du débat national sur l’eau.

Mohammed ZERHOUDI 

L’ECONOMISTE