Les TIC frappent aux portes des écoles et sont appelées à jouer un rôle majeur dans l’éducation du XXIe siècle notamment dans l’amélioration de la qualité de l’Éducation (OCDE)

Etant intégré dans les projets internationaux d’intégration des TIC, le Maroc a mis en place des projets innovants : e-gov, Maroc Numéric (Ministère de l’industrie, 2009), MARWAN, Campus virtuel marocain : CVM, etc.

Dans le domaine éducatif, la Charte Nationale d’Education et de Formation (2000-2009) a défini les orientations et les objectifs de la réforme. Ceux-ci visent essentiellement la généralisation de l’enseignement, l’amélioration  de la qualité de l’éducation et de la gouvernance et la promotion des  ressources humaines. Au sujet des TIC, la charte nationale d’éducation et de formation (Levier 10) a insisté sur l’usage des TIC dans la formation des enseignants (Commission spéciale Education, Octobre 1999).

L’intérêt accordé aux technologies va s’accentuer avec l’avènement du programme Génie[1] en 2005, de l’aide internationale qui l’accompagne (UNESCO, UNICEF, USAID, ALEF, CIVECO,…) et des différentes structures qui se mettent en place depuis cette date notamment le laboratoire national des ressources numériques, le centre Maroco-Coréen de formation en TIC (2008), et les centres régionaux des technologies éducatives (2012)…

Le nouveau souffle du P.U en 2008 a réservé tout un projet aux TIC (E1P10)[2]. Ce projet ambitieux a défini les mesures de renforcement des usages TIC comme suit:

• Améliorer le dispositif de pilotage du programme GENIE,
• Mettre en place une stratégie d’équipement visant à intégrer l’informatique dans l’environnement pédagogique des élèves,
• Mettre en place une stratégie de formation adaptée aux besoins locaux,
• Accélérer le développement des contenus numériques,
• Mettre en place une stratégie efficace de conduite du changement.

Le présent plan du ministère de l’éducation nationale (2012-2016), accorde la même importance aux TIC à travers  les mesures suivantes :

• L’équipement de 7393 établissements, réparti sur quatre ans,
• La formation et la certification en TIC de 27311 enseignants,
• L’acquisition et la distribution de nouvelles ressources numériques (français, éducation islamique, éducation physique, histoire-géographie, philosophie),
• Le renforcement de la communication, l’évaluation et le suivi des usages TIC au niveau des établissements (MEN, Plan MEN 2012-2016, 2012),

La réunion du comité central de pilotage, tenue le 27 mars 2013 à Rabat (GENIE, 2013) a identifié les nouvelles orientations du programme à travers:

• La mise en place d’un programme de certification (V@ REN) en collaboration avec Microsoft,
• La formation à distance (Mise en ligne des modules PDP-TICE et TIC et vie scolaire),
• La mise en place d’un plan d’équipement par les valises multimédias,
• Le suivi des usages,
• L’équipement des collèges et lycées par des SMM dans le cadre de Génie 3,
• L’acquisition de nouvelles ressources numériques,
• La communication autour des « guides pédagogiques pour l’intégration des TIC» [3]élaborés par le ministère de l’éducation nationale[4],
• Doter les académies régionales à partir de 2013 d’une capacité de gestion autonome dans l’intégration des TIC à travers la mise en place des centres régionaux des technologies éducatives.

Entre cette présence effective des TIC dans tous les secteurs de la vie sociale marocaine et les problèmes d’usage dans le contexte scolaire marocain, nous trouvons qu’il reste encore des efforts à entreprendre dans ce sens,  malgré la forte demande des enseignants marocains en matière de formation en TIC : 65% d’enseignants du primaire et 68% d’enseignants du secondaire demandent des formations en TIC. L’usage et la maîtrise des outils technologiques varient entre les professeurs et restent généralement au dessous des attentes. (CSE, 2008)

S’ajoute à ces constats décevants, la place qu’occupent les élèves marocains dans les évaluations internationales de PIRLS  et TIMSS ces dernières années.

Dans ce sens, le rapport élaboré par la direction du programme Génie en mars 2013 évoque  les mêmes problèmes  cités dans les rapports de Génie et de l’ANRT en 2008. Il s’agit de :

• L’inexploitation des SMM dans plusieurs établissements,
• Le manque de motivation chez les acteurs éducatifs (élèves, professeurs),
• L’engagement insuffisant des inspecteurs et des directeurs dans l’actualisation et l’accompagnement des composantes du programme,
• L’insuffisance du personnel chargé des SMM,

La surcharge des classes et les problèmes posés lors de l’usage des RN,

• L’usage exclusif des SMM par les professeurs de l’informatique,
• La non-généralisation des guides pédagogiques sur l’ensemble des établissements,
• Le  manque d’une feuille de route de suivi des usages et de l’équipement,
• La maintenance des ordinateurs défectueux,
• L’arrêt brusque des formations suivant les dernières orientations du MEN,
• Les  structures organisationnelles actuelles trouvent des difficultés pour gérer  le programme localement (coordination du programme aux niveaux régional et local n’est pas encore stable).

   

   

   

La stratégie globale du programme national Génie:

Le programme Génie a opté dès 2005 pour  des stratégies différentes:

• Génie 1: Il était question d’une stratégie favorisant l’équipement des établissements par des salles multimédias (SMM).  La formation était axée sur les modules de formation Intel.
• Génie 2 : en 2008, une nouvelle stratégie (PDPTICE) vient de voir le jour, pour mettre en place une nouvelle vision qui met au centre le facteur humain. Les opérations de cette phase sont effectuées en collaboration avec le CNIPE, CMCF, et Microsoft.
• Dans la même phase, l’insuffisance marquée au niveau de l’utilisation des SMM a poussé le programme Génie à adopter d’autres choix :  par exemple la création d’un laboratoire national des ressources numériques en 2009, le portail TICE[5], la mise en place d’une stratégie d’acquisition des ressources numériques 2009-2013,   les valises multimédias et les TBI, pour minimiser les coûts d’utilisation des SMM.