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Qui connait l’Ecole Moussa Ibn Noussair de Ain Beni Mathar ?

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Zaid tayeb
L’école primaire est chez-nous moins connue que le collège et le lycée. L’école primaire rime avec campagne, secteur, exil, transhumance, oubli et déconsidération. Alors que le lycée connote la sédentarité, le sentiment de sécurité, de bien-être et une touche de supériorité empreinte d’une pointe de fierté ! L’école et le lycée s’opposent également par le statut de chacun des deux fonctionnaires du ministère de l’éducation nationale. Le premier est dit instituteur dans le langage commun, le second, professeur. Instituteur ne se dit que pour un maître de l’école primaire, alors que professeur peut désigner un docteur en médecine qui enseigne dans une faculté. En français, cela est ainsi. En arabe, c’est différent. Le mot ‘’mouallim معلم ’’ est plus rentable lexicalement que le mot ‘’oustad استاذ ’’. Du verbe ‘’Allama علم’’, peuvent dériver une multitude mots formés à partir d’un même radical. De plus, le sémantisme contenu dans le verbe ‘’allamaعلم’’ et qu’il transfère à tous ses dérivés est le mot ‘’ilm عِلم’’ (science). Alors que le mot ‘’oustad’’ est très pauvre aussi bien sur le plan lexical que sémantique. Du mot ‘’oustad’’, nom de personne exerçant la profession d’enseigner dans un lycée ou un collège, on ne peut obtenir qu’un nom féminin ‘’oustada استاذة’’ et un pluriel pour chacun ‘’assatida اساتذة’’ et ‘’oustadat استاذات’’. J’aurais aimé, quant à moi, que le mot ‘’mouallim’’ s’applique à tous les enseignants quel que soit le lieu où ils pratiquent l’activité de ‘’taalim تعليم’’, et qu’ils aient un statut commun. Cela permet de rappeler que l’école, le collège, le lycée et l’université sont le domaine du ‘’mouallim’’ et par conséquent le lieu du ‘’ilm’’.

L’apprentissage commence à l’école avec le ‘’mouallim’’ et pas avec le ‘’oustad’’. Le ‘’mouallim’’ reçoit la matière brute, la façonne à moitié avant de l’envoyer vers le ‘’oustad’’. Il est en cela pareil à une scierie qui reçoit les troncs d’arbres, les transforme en blanches avant de les envoyer vers les menuiseries. Le métier du ‘’Mouallim’’ ressemble également au métier de l’agriculteur : tous deux travaillent leur champ qu’ils retournent, labourent , cultivent et moissonnent. En cela, ils nous rappellent ‘’le laboureur et ses enfants’’ de La Fontaine. Quand l’instituteur exporte sa marchandise vers le professeur, elle est déjà à moitié modelée. Il ne reste presque plus rien pour le ‘’oustad’’

Ainsi en est-il de l’école Moussa Ibn Noussair de Ain Beni Mathar, délégation de Jerada où un certain Allal Mohammed, ‘’Mouallim معلم’’ avec toute la science que ce mot noble porte en lui, et le directeur de cette école monsieur Belahbib Abdelkader qui forme avec le premier un tandem comme il n’en existe que dans ce lieu d’éducation et d’apprentissage. Une école, un ‘’Mouallim’’ et un directeur. Il n’en faut pas plus pour se distinguer, pour mettre sur pied des projets que ni le ‘’oustad’’ du collège ni celui du lycée, ni encore moins celui de l’université n’ont pensé à mettre à jour. Il ne se passe pas une seule semaine sans que l’agenda de cette petite école ait à l’affiche une activité au profit des élèves de cette petite école. Petite par sa taille, grande par les œuvres de ses hommes. Des conférenciers de différents domaines et de différentes spécialités sont invités à s’exprimer à distance devant de jeunes esprits sur différents sujets en vue de les préparer à faire face aux écueils et obstacles qu’ils pourraient rencontrer. Les enfants sont là, l’air grave, attentifs à tout ce que disent ces hommes et ces femmes que leur école a fait venir pour eux. Quand leur tour vient, ce sont eux qui posent des questions. L’interaction forge les esprits et les mûrit. Les élèves de Moussa Ibn Noussair, ne doivent-ils pas s’estimer heureux d’avoir une école, un directeur et un ‘’Mouallim’’ comme ceux qu’ils ont ? Les élèves des autres écoles ne doivent pas être jaloux de ceux de l’école Moussa Ibn Noussair ?

Je rends un hommage particulier au directeur de l’école Moussa Ibn Noussair, monsieur Belahbib Abdelkader et à monsieur Allal Mohammed, ‘’Mouallim’’ dans cette école, pour les différentes activités qu’ils créent et animent au profit de leurs élèves et de leur école. Par la même occasion, je lance un appel pressant aux responsables de l’AREF de l’oriental, chacun dans le cadre de ses compétences, pour qu’ils reconnaissent les mérites de ces deux hommes et les encouragent à aller encore de l’avant dans leur entreprise pédagogique et humaine.

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