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COVID-19 : Le confinement, un répit pour les écosystèmes menacés ? Quand la nature reprend ses droits dans le Val d’Ifrane

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Malgré ses conséquences sanitaires dramatiques ; le coronavirus, avec ses conditions de confinement drastiques imposées à l’Homme « avec un grand H » a permis aux écosystèmes de réinvestir des espaces habituellement surexploités par les hommes. C’est en tout cas ce qui a été observé dans la Val d’Ifrane fermé au grand public en ces temps de confinement surtout après ces dernières pluies bienfaisantes enregistrées en ce mois d’avril 2020.
Avec ce confinement, les animaux sauvages et les plantes profitent du calme retrouvé, tandis que les humains prennent plus le temps d’observer la nature où on a redécouvert avec bonheur le gazouillis des oiseaux et le ruissellement de l’eau dans le ruisseau.
Aussi ; les orchidées sauvages, pivoines et morilles qui poussent qu mois d’avril/début mai et qui sont parfois cueillies par des promeneurs pourraient y échapper cette année en ces temps de quarantaine.
C’est un fait : « Où l’homme s’arrête, la nature revient et reprend ses droits » et c’est l’un des effets du confinement dans le Val et la ville d’Ifrane comme un peu partout, dans les nombreux pays qui ont adopté des mesures de confinement pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, la nature réinvestit les espaces laissés vacants par la baisse de l’activité l’humaine. C’est par exemple le cas du Val, destination ultra-touristique cadenassée par les pouvoirs publics, quasiment déserte depuis plus de 30 jours, où la strate herbacée c’est bien développés profitant de l’état d’urgence sanitaire imposé à l’Homme et où les oiseaux entre autres animaux ont retrouvé de grands airs si calmes et sereins et non pollués pour y vivre en paix.
Ceci dit, il y’a lieu de rappeler que de par ses conditions climatiques et écologiques et sa position entre la flore européenne, saharienne et macaronésienne, le Maroc est connu pour la richesse de sa diversité biologique, de ses écosystèmes, et surtout, pour ses zones humides qui enregistrent chaque année un flux considérable de visiteurs aussi bien nationaux qu’étrangers. Des zones menacées, de plus en plus, par la sur-fréquentation qui porte atteinte à l’environnement naturel.
Parmi ces zones humides les plus menacées, qui incitent à la réflexion et la mobilisation de tous les amoureux de la nature, on peut citer le val d’Ifrane traversé par Oued Tizguite qui, à lui seul, exprime très bien la richesse naturelle.
Le val d’Ifrane bien connu pour avoir abrité sa belle cascade des vierges et celle du val, son beau site de la Source Vittel, sa verdoyante prairie du centre-ville et son mémorable lac aux foulques à crêtes et son île d’amour, entre autres, exprime bien la richesse de la zone.
En effet, en plus des espèces forestières principales qui couvrent son bassin versant et qui sont constituées essentiellement de cèdre, chêne vert, genévrier oxycèdre, pin maritime et du cyprès de l’Arizona, le val d’Ifrane est probablement le site où existe la plus belle formation de frêne (Fraxinus angustifolia) du Maroc.
C’est aussi un val traversé par Oued Tizguite, qui est l’un des cours d’eau où la végétation est la plus variée avec plus d’une trentaine d’espèces jusque-là répertoriées.
De même, plusieurs espèces de vertébrés rares ou localisés au Maroc ont été signalées dans le cours d’eau d’Oued Tizguite comme la loutre, la truite Fario, le goujon, l’écrevisse à pieds rouges en voie de disparition, la cistude, le natrix natrix, le cincle et la bergeronnette des ruisseaux.
Le plan d’eau artificiel d’Ifrane dit Lac Aguelmam situé au cœur du val, juste à la sortie de la cité vers la ville de Fès, a permis l’installation de la foulque à crête ainsi qu’une colonie de hérons garde-bœuf.
Soumis à un dérangement permanent, ce beau lac abrite en hiver quelque 200 oiseaux avec surtout du canard colvert et des dizaines de souchets et de foulques macroule et foulques à crête.
Le cheptel ichtyo faune d‘Oued Tizguite – dont le cours est en manque d’eau ces derniers temps – ; est constitué essentiellement du Fario Trutta, Barbus nasus, Corhynchus mykiss, Barbus callensis, Astacus astacus et Scadinis erytrophtalmus. Ce cheptel, selon les spécialistes, représente l’un des meilleurs bio-indicateurs de la pollution et permet une valorisation durable de cet écosystème par la pratique rationnelle de la pêche sportive.
Mohammed Drihem

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