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SM le Roi prononce à Dakar un discours à l’occasion du 41eme anniversaire de la Marche Verte -VIDEO

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Dimanche, 6 novembre, 2016 à 21:34
Dakar – Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a prononcé, dimanche à Dakar, un discours à l’occasion du 41eme anniversaire de la Marche Verte, dont voici le texte intégral.

«Louange à Dieu,

Paix et Salut sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons.

Cher peuple,

En M’adressant à toi aujourd’hui, à l’occasion du quarante-et-unième anniversaire de la Marche Verte, depuis la ville de Dakar, capitale de la République du Sénégal sœur, Je sais que tu ne seras point surpris par une telle décision.

En effet, le Sénégal fut parmi les Etats ayant participé à cette épopée nationale, aux côtés d’autres pays africains et arabes.

Ce pays qui nous est si cher, a toujours été à la tête des défenseurs de l’intégrité territoriale et des intérêts supérieurs du Royaume.

Plus encore, il a démontré, par les actes et par la parole, à plusieurs occasions, qu’il considère la question du Sahara marocain comme étant sa cause nationale propre.

Les Marocains n’oublieront pas sa position solidaire courageuse, lors de la sortie du Maroc de l’Organisation de l’Unité Africaine en 1984. En effet, l’ancien président, Monsieur Abdou Diouf, avait estimé qu’on ne pouvait concevoir cette Organisation sans le Maroc.

La même prise de position avait été exprimée à l’époque par de nombreux Etats africains, tels que la Guinée, le Gabon et l’ex-Zaïre.

J’ai aussi choisi le Sénégal au regard de la place particulière qu’il occupe en Afrique, grâce à son modèle démocratique historique, à sa stabilité politique et sociale et à son dynamisme économique.

A cela s’ajoutent les relations de fraternité, de solidarité et de communauté de destin, qui unissent, à travers l’histoire, les peuples sénégalais et marocain, comme un seul peuple, l’un représentant le prolongement naturel de l’autre, dans une symbiose singulière entre deux pays indépendants respectueux de leurs spécificités mutuelles.

Cher peuple,

Si Je me suis adressé à toi, ce même jour de l’année dernière, à partir de Laâyoune, au Sahara marocain, au sujet de l’Afrique, je m’adresse à toi maintenant depuis le cœur de l’Afrique au sujet du Sahara marocain.

Ce discours, prononcé à partir de cette terre accueillante, traduit tout l’intérêt que nous portons à notre continent.

La politique africaine du Maroc ne se limitera pas à l’Afrique occidentale et centrale. Nous veillerons plutôt à ce qu’elle ait une portée continentale, et qu’elle englobe toutes les régions de l’Afrique.

C’est dans ce cadre que Nous avons effectué des visites au Rwanda et en Tanzanie, malgré le fait que les relations avec les Etats d’Afrique de l’Est n’étaient pas suffisantes, non pas par négligence ou par omission, mais pour des raisons objectives comme la langue, l’éloignement géographique et les différences de patrimoine historique.

Animé d’une volonté partagée avec les directions fortes de ces Etats, nous avons décidé d’imprimer une nouvelle dynamique aux relations économiques et politiques entre nos pays, compte tenu du poids politique que représente cette région et des potentialités économiques et des atouts stratégiques dont elle dispose.

J’ai donc jugé bon, au terme de cette tournée inédite, de partager avec toi, cher peuple, les résultats de ces visites.

Les prémices de l’ouverture sur cet espace africain important sont apparues avec la visite que Notre frère, Son Excellence le président Paul Kagamé, Président de la République du Rwanda, a effectuée au Maroc en juin dernier.

De plus, Notre visite au Rwanda a permis de conforter cette orientation, en posant les jalons d’un partenariat prometteur dans les différents domaines, et en faisant de ce partenariat un axe fondamental pour le développement de nos relations avec cette région.

Quant à Notre déplacement en Tanzanie, il traduit l’estime que Nous lui portons au regard de son statut régional, de sa dimension géographique et de son poids démographique, ainsi que Notre volonté de coordination avec ce pays sur les questions régionales et internationales.

J’ai également engagé des contacts avec les autorités en République d’Ethiopie, et nous entamerons -si Dieu le veut- une étape nouvelle dans nos relations avec elle.

Ce sera, donc, la première étape de la deuxième partie de Notre tournée dans un certain nombre de pays africains sub-sahariens, toujours dans le cadre du retour du Maroc à cette institution continentale.

Cher peuple,

La réintégration par le Maroc de l’Union africaine n’est pas une décision tactique, pas plus qu’elle n’a obéi à des calculs conjoncturels. Elle est plutôt l’aboutissement logique d’une réflexion approfondie.

Et lorsque nous annonçons notre retour, nous ne demandons la permission de personne pour obtenir notre droit légitime.

En tout état de cause, le Maroc est de retour pour retrouver sa place naturelle. Il dispose d’une majorité écrasante pour occuper son siège au sein de la famille institutionnelle africaine.

Le Maroc, qui ne s’immisce pas dans la politique intérieure des pays, pas plus qu’il ne suit une politique de division, a bon espoir que toutes les parties réagiront avec toute la sagesse requise et en toute responsabilité à cette décision, de manière à faire prévaloir l’unité de l’Afrique et l’intérêt de ses peuples.

En effet, cette décision est le couronnement de notre politique africaine et de l’action solidaire que le Maroc mène sur le terrain avec de nombreux pays du continent pour y assurer la promotion du développement économique et humain, au service du citoyen africain.

Outre la coopération bilatérale et avec les ensembles régionaux, ce retour permettra à notre pays de s’impliquer dans les stratégies de développement sectorielles en Afrique et d’y contribuer efficacement en les enrichissant de l’expérience singulière que le Maroc a accumulée dans de nombreux secteurs.

S’agissant des questions et des problématiques majeures, le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle le mettra en capacité de faire entendre la voix du continent dans les forums internationaux.

Il lui permettra également de poursuivre et de renforcer son engagement pour trouver des solutions objectives à ces problématiques, et respectant les intérêts et les spécificités des peuples africains.

A cet égard, Nous avons à cœur de continuer à contribuer à la consolidation de la sécurité et de la stabilité dans les différentes régions qui vivent des situations de tension et de guerre, et d’œuvrer au règlement des différends par les moyens pacifiques.

Ce retour sera, également, l’occasion pour le Maroc de renforcer son implication dans les efforts continentaux de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme, qui hypothèquent l’avenir de l’Afrique.

Par ailleurs, Nous sommes engagé à partager notre expérience singulière et reconnue mondialement avec nos frères africains, que ce soit dans le domaine de la coopération sécuritaire ou en matière de lutte contre l’extrémisme.

Concernant la problématique migratoire, notre pays poursuivra ses efforts pour remédier aux causes réelles de ce phénomène, en le reliant au développement et en adoptant une approche humanitaire et solidaire, protégeant les droits des immigrés et préservant leur dignité.

Ayant conscience que l’Afrique compte parmi les régions les plus affectées par les changements climatiques, Nous avons tenu à ce que la Conférence sur le climat, dont les travaux démarreront cette semaine à Marrakech, soit une conférence pour l’Afrique.

Aussi, Nous avons appelé à la tenue d’un sommet africain, en marge de cette conférence, en vue de mettre au point une vision commune pour défendre les revendications de notre continent, notamment en ce qui concerne le financement et le transfert de technologie.

Cher peuple,

Le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara.

Il nous permettra plutôt de défendre nos droits légitimes et de corriger les contre-vérités colportées par les adversaires de notre intégrité territoriale, notamment au sein de l’Organisation africaine.

Nous nous emploierons aussi à contrecarrer leurs manœuvres visant à impliquer cette Organisation dans des décisions contraires aux bases adoptées par les Nations unies pour le règlement de ce conflit régional artificiel, et en contradiction avec les positions de la majorité des Etats du continent.

Cher peuple,

Notre politique en Afrique, Dieu soit loué, a démontré son succès en commençant à porter ses fruits, tant au niveau des positions politiques au sujet de la question de notre intégrité territoriale qu’en ce qui concerne le renforcement de la présence économique du Maroc et le développement de ses relations avec les différents pays du continent.

En effet, aujourd’hui, le Maroc constitue une puissance politique influente et jouit d’estime et de crédibilité non seulement auprès des dirigeants des pays africains, mais aussi aux yeux de leurs peuples.

Nous aspirons à ce que la future politique du gouvernement soit globale et intégrée vis-à-vis de l’Afrique, et que celle-ci y soit perçue comme un ensemble.

Nous attendons également des ministres qu’ils attachent à l’Afrique le même intérêt qu’ils accordent à leurs missions et à leurs déplacements dans les pays occidentaux.

Le Maroc a besoin d’un gouvernement sérieux et responsable. Toutefois, la formation du prochain gouvernement ne doit pas être une affaire d’arithmétique, où il s’agit de satisfaire les desideratas de partis politiques et de constituer une majorité numérique, comme s’il était question de partager un butin électoral.
Le gouvernement, c’est plutôt un programme clair et des priorités définies concernant les questions internes et externes, avec l’Afrique au premier chef. Un gouvernement apte à aplanir les difficultés héritées des années passées, concernant le respect des engagements du Maroc vis-à-vis de ses partenaires.

Le gouvernement est une structuration efficace et harmonieuse qui s’adapte au Programme et aux priorités. C’est un ensemble de compétences qualifiées, avec des attributions départementales bien définies.

Je veillerai, donc, à ce que la formation du prochain gouvernement se fasse conformément à ces critères et suivant une méthodologie rigoureuse. Et Je ne tolérerai aucune tentative de s’en écarter.

De fait, les Marocains attendent du prochain gouvernement qu’il soit à la hauteur de cette étape décisive.

Cher peuple,

Nous sommes convaincu que la consolidation du processus démocratique et développemental et le renforcement de notre politique africaine contribuent à immuniser l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays.

En effet, Nos provinces du Sud, Dieu soit loué, sont fortes par l’attachement de leurs enfants à leur marocanité et au système politique de leur pays.

Ceci se reflète dans leur participation massive aux différentes échéances électorales et leur implication en toute liberté et en toute responsabilité dans la gestion de leurs affaires locales.

Elles sont ambitieuses du fait de leur modèle de développement propre et des projets qui ont été lancés.

Ces provinces possèdent aussi toutes les potentialités en termes de sécurité, de stabilité et d’infrastructures, qui les habilitent à devenir un pôle de développement intégré et agissant dans son environnement régional et continental, et un axe pour la coopération économique entre le Maroc et sa profondeur africaine.

En effet, le développement et la stabilité de nos provinces du Sud sont une charge historique et une responsabilité nationale que tout le monde se doit d’assumer avec dévouement et dans un esprit de collaboration et de solidarité.

A cette occasion, Nous avons une pensée émue et déférente pour la mémoire de l’Artisan de la Marche Verte, Notre Auguste Père, Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu bénisse son âme, et pour celle des valeureux martyrs de la patrie.

Nous rendons également hommage à la mobilisation constante des membres de Nos Forces Armées Royales, dans toutes leurs composantes, sous Notre commandement, ainsi qu’à leur dévouement dans la défense de l’unité et de la souveraineté du pays et la préservation de sa sécurité et de sa stabilité.

Wassalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh.

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1 Comment

  1. DR IDRISSI MY AHMED
    07/11/2016 at 13:53

    En hommage à ceux de la Marche Verte

    LA BANNIERE ÉTOILÉE

    Ebènes rutilants, mâtinés d’ivoire, encensés de cannelle,
    Exhalant le jasmin, l’œillet et la rose vermeille,
    Ils partent, maîtres du temps sur les mers du destin.

    Les marins magnifiques, hôtes des milliers nautiques,
    Se hissent vers les hauteurs des futurs sublimes.
    Ils voguent, halés du givre épicé des parfums solaires,
    Loin des algues marines et des rivages halieutiques.

    Les prestigieux pilotes sillonnent l’espace nautique.
    Vigoureux et sereins, malgré les présages de tempête,
    Les intempéries océanes constellées de récifs,
    Ils scrutent les augures et prospectent la fortune.

    La bannière étendue palpite aux brises du firmament,
    Dépliant ses pagnes de noblesse dans l’éther mythique.
    L’étoile verte d’espoir sur le fond rouge vigoureux,
    Où l’astre trace le chemin de nos crédos éthiques,
    Rehaussant l’Histoire de nos actes mirifiques.

    Les califes et les saints, guerriers et poètes mystiques,
    Ivres de muscs orientaux, soûls d’orgies extatiques,
    Vouent leurs prouesses épiques aux sables antiques,
    Dans le sillage des Sindbad et des sagas d’Ali Baba.

    Vêtu d’azur poivré d’ors, d’ambre et de myrrhe,
    Le Commandant lucide, exulte mais demeure stoïque.
    S’il conquiert les marins du regard, il inspire la crainte,
    Insuffle le courage et calme les complaintes.

    Les milles et une nuits jaillissent des tempêtes.
    Le Maître esquive le navire des roches et des abîmes.
    La barre est confiante entre ses mains expertes.
    Il guide l’âme des novices vers les œuvres sublimes.

    L’Empereur victorieux est porté jusqu’aux cimes.
    La coque assoiffée rugit sous l’étreinte des flots.
    La nef contrite, craque des flancs, et penche à tribord.

    Des mains apeurées aux cals ramollis oublient de ramer.
    De leurs erreurs de parallaxe surgissent nos sentences,
    Et naissent courage, loyauté et bien d’autres vertus.

    L’île flottante est ballottée par des montagnes de flots,
    Une lugubre sinistrose nous accable de morosité.
    La semonce du Maître abolit les crampes, abroge les feintes.
    Sa voix emplit d’émois les anciens et les jeunes d’audace.
    Ils grimpent, qui mieux mieux, vers le haut des voilures,
    Corrigent le tangage et mettent le cap sur l’horizon.

    Ils sont sortis d’été, par temps de sécheresse.
    Le sirocco des sables, chassé par les vents d’est,
    Pousse ses nervis au sud en charriant les criquets.
    Les cyclones du dessert, tornades de parabole,
    Déchirent nos voiles et rompent nos mâtures.

    Prétentieux esquif, objet ruiné par les convoitises,
    Par-delà l’immensité austère des éléments déchaînés,
    Havre de paix pour qui refuse d’en sortir,
    L’univers en débâcle chavire sous les trombes.

    Des gabiers sournois, grisés de querelles intestines,
    Rompus aux quiétudes fourbes des fidélités perfides,
    Distants, car haut-placés, sur les mâts de vigie,
    Sont pris soudain de panique et du mal de mer,
    Craignant de s’empaler vifs, à la moindre chute.

    Les encenseurs funèbres, censeurs séditieux,
    Cerbères, jaloux des us et pratiques thuriféraires,
    Négligent le compas et les mesures à prendre.
    Choqués par la détresse, perclus de calamités,
    Ils oublient le métier simple, qu’il est de trimer.

    Les drapures du voilier, majestueuses et vastes,
    S’étendent comme les nues sous les zéphyrs propices.
    Les cordes frêles qui sous-tendent les gréements,
    Ondulent en faisant crépiter les tentures.

    Elles palpitent sous la houle des ondes et des vents,
    Egrenant des rumeurs qui font grincer les dents.

    Les mâts de cèdre, échines célestes, Atlas pérenne,
    Parés par l’asphalte millénaire, raffermis d’airain,
    Calent le navire, rempart et bouclier flottant,
    L’abritant des avatars et des avanies du temps.

    Avisé et prudent, le Timonier maîtrise la cadence.
    La confiance aguerrie, sa mansuétude persiste.
    Pragmatique, Il règle le compas, la praxis l’exige :
    Le cœur et la fortune sont des juges inconstants,
    La raison seule sécurise, son intellect approuve !

    Arbitre suprême, Ulysse sur son vaisseau,
    Fier et victorieux, le Commandeur des Croyant,
    Continue sa route se défiant les bancs de sirènes.
    La racaille collecte la gabelle et vendange aux semailles.
    Gabegie, triangle des Bermudes des trafics et des tares !

    Ardent, le preux Marin, aguerri par les épreuves,
    Voit les consciences doubler et se détourne des échos.
    Les tréfonds sont riches de promesses malgré la rocaille.
    Un sang frais se dresse, bravant vices et canailles.

    Devant tant d’appels, d’ouverture, de transparence,
    L’alternance, les oblige, malgré leurs tribulations.
    L’équipage enhardi, obtempère, sémillant de fierté !

    Les sempiternels vampires, obséquieux et voraces,
    Accrochés aux mailles de leurs sanglantes voluptés,
    S’échappent en rampant, chassés par les clartés.

    Le bâtiment superbe, accoste un pacifique rivage,
    Ses lauriers verdissants bruissent aux alizés du Nord.
    Prodigieux et tenace, il promet d’initiatiques voyages,
    Au Capitaine, qui un jour, accostera un beau rivage.

    ECRIT EN 1998 EN HOMMAGE A HASSAN II

    PUIS, CETTE SUITE DE LA MARCHE VERTE,
    DEDIEE A SM LE ROI SIDI MOHAMMED

    Et l’on voit du Sud à l’Est, le Lion atlassique
    Mohammed VI , agir humble et magnifique.
    Du Nord aux Amériques, le roi aux us démocratiques
    Travaille sans relâche et avec sagesse s’implique.

    Le pèlerin de la paix et du civisme universel
    Le Roi des pauvres et fervent initiatique
    Courageux face aux maux, malgré les risques,
    Brave les lâchetés et les menaces fanatiques.

    Aider les plus faibles, guérir les malades,
    Les soutenir à devenir aussi forts que puissants
    Les invertir, corps et âmes, fortune et physique,
    Pour un climat idéal comme la COP en Afrique.

    ET RAPPEL DE CET ESSAI DE 1998
    ******************************
    ECRIT EN 1998 EN HOMMAGE A HASSAN II
    En hommage à ceux de la Marche Verte

    LA BANNIERE ÉTOILÉE

    Ebènes rutilants, mâtinés d’ivoire, encensés de cannelle,
    Exhalant le jasmin, l’œillet et la rose vermeille,
    Ils partent, maîtres du temps sur les mers du destin.

    Les marins magnifiques, hôtes des milliers nautiques,
    Se hissent vers les hauteurs des futurs sublimes.
    Ils voguent, halés du givre épicé des parfums solaires,
    Loin des algues marines et des rivages halieutiques.

    Les prestigieux pilotes sillonnent l’espace nautique.
    Vigoureux et sereins, malgré les présages de tempête,
    Les intempéries océanes constellées de récifs,
    Ils scrutent les augures et prospectent la fortune.

    La bannière étendue palpite aux brises du firmament,
    Dépliant ses pagnes de noblesse dans l’éther mythique.
    L’étoile verte d’espoir sur le fond rouge vigoureux,
    Où l’astre trace le chemin de nos crédos éthiques,
    Rehaussant l’Histoire de nos actes mirifiques.

    Les califes et les saints, guerriers et poètes mystiques,
    Ivres de muscs orientaux, soûls d’orgies extatiques,
    Vouent leurs prouesses épiques aux sables antiques,
    Dans le sillage des Sindbad et des sagas d’Ali Baba.

    Vêtu d’azur poivré d’ors, d’ambre et de myrrhe,
    Le Commandant lucide, exulte mais demeure stoïque.
    S’il conquiert les marins du regard, il inspire la crainte,
    Insuffle le courage et calme les complaintes.

    Les milles et une nuits jaillissent des tempêtes.
    Le Maître esquive le navire des roches et des abîmes.
    La barre est confiante entre ses mains expertes.
    Il guide l’âme des novices vers les œuvres sublimes.

    L’Empereur victorieux est porté jusqu’aux cimes.
    La coque assoiffée rugit sous l’étreinte des flots.
    La nef contrite, craque des flancs, et penche à tribord.

    Des mains apeurées aux cals ramollis oublient de ramer.
    De leurs erreurs de parallaxe surgissent nos sentences,
    Et naissent courage, loyauté et bien d’autres vertus.

    L’île flottante est ballottée par des montagnes de flots,
    Une lugubre sinistrose nous accable de morosité.
    La semonce du Maître abolit les crampes, abroge les feintes.
    Sa voix emplit d’émois les anciens et les jeunes d’audace.
    Ils grimpent, qui mieux mieux, vers le haut des voilures,
    Corrigent le tangage et mettent le cap sur l’horizon.

    Ils sont sortis d’été, par temps de sécheresse.
    Le sirocco des sables, chassé par les vents d’est,
    Pousse ses nervis au sud en charriant les criquets.
    Les cyclones du dessert, tornades de parabole,
    Déchirent nos voiles et rompent nos mâtures.

    Prétentieux esquif, objet ruiné par les convoitises,
    Par-delà l’immensité austère des éléments déchaînés,
    Havre de paix pour qui refuse d’en sortir,
    L’univers en débâcle chavire sous les trombes.

    Des gabiers sournois, grisés de querelles intestines,
    Rompus aux quiétudes fourbes des fidélités perfides,
    Distants, car haut-placés, sur les mâts de vigie,
    Sont pris soudain de panique et du mal de mer,
    Craignant de s’empaler vifs, à la moindre chute.

    Les encenseurs funèbres, censeurs séditieux,
    Cerbères, jaloux des us et pratiques thuriféraires,
    Négligent le compas et les mesures à prendre.
    Choqués par la détresse, perclus de calamités,
    Ils oublient le métier simple, qu’il est de trimer.

    Les drapures du voilier, majestueuses et vastes,
    S’étendent comme les nues sous les zéphyrs propices.
    Les cordes frêles qui sous-tendent les gréements,
    Ondulent en faisant crépiter les tentures.

    Elles palpitent sous la houle des ondes et des vents,
    Egrenant des rumeurs qui font grincer les dents.

    Les mâts de cèdre, échines célestes, Atlas pérenne,
    Parés par l’asphalte millénaire, raffermis d’airain,
    Calent le navire, rempart et bouclier flottant,
    L’abritant des avatars et des avanies du temps.

    Avisé et prudent, le Timonier maîtrise la cadence.
    La confiance aguerrie, sa mansuétude persiste.
    Pragmatique, Il règle le compas, la praxis l’exige :
    Le cœur et la fortune sont des juges inconstants,
    La raison seule sécurise, son intellect approuve !

    Arbitre suprême, Ulysse sur son vaisseau,
    Fier et victorieux, le Commandeur des Croyant,
    Continue sa route se défiant les bancs de sirènes.
    La racaille collecte la gabelle et vendange aux semailles.
    Gabegie, triangle des Bermudes des trafics et des tares !

    Ardent, le preux Marin, aguerri par les épreuves,
    Voit les consciences doubler et se détourne des échos.
    Les tréfonds sont riches de promesses malgré la rocaille.
    Un sang frais se dresse, bravant vices et canailles.

    Devant tant d’appels, d’ouverture, de transparence,
    L’alternance, les oblige, malgré leurs tribulations.
    L’équipage enhardi, obtempère, sémillant de fierté !

    Les sempiternels vampires, obséquieux et voraces,
    Accrochés aux mailles de leurs sanglantes voluptés,
    S’échappent en rampant, chassés par les clartés.

    Le bâtiment superbe, accoste un pacifique rivage,
    Ses lauriers verdissants bruissent aux alizés du Nord.
    Prodigieux et tenace, il promet d’initiatiques voyages,
    Au Capitaine, qui un jour, accostera un beau rivage.

    ECRIT EN 1998 EN HOMMAGE A HASSAN II

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